BVA Distribution biffe cent dix postes

La société de distribution de publicité, présente à Yverdon-les-Bains avec huit personnes, licencie tout son personnel. Les négociations sont ouvertes.

Jacques Perrin, président du Groupe BVA, lors de l’annonce.

Président du conseil d’administration, Jacques Perrin avait la voix grave hier après-midi au moment de confirmer officiellement une nouvelle qui s’était répandue comme une traînée de poudre suite à l’information du personnel, vendredi dernier : BVA Distribution licencie tout son personnel, soit 51 personnes employées à temps plein et 59 à temps partiel. S’agissant d’un licenciement collectif, le député et ancien président du Grand Conseil a expliqué que des négociations allaient être ouvertes avec le Service de l’emploi et le Syndicat Unia pendant le délai de consultation, qui échoit le 14 avril.

Volumes en chute libre

BVA Distribution justifie ce licenciement collectif par une baisse massive et constante des volumes à distribuer depuis 2011. Le dernier exercice a été mauvais et une baisse de 25% a encore été enregistrée en ce début d’année. «De plus, les perspectives sont négatives», relève Jacques Perrin.

Autre point négatif, les boîtes aux lettres marquées «pas de publicité », une opération soutenue par les associations de consommateurs, a souligné Jacques Perrin, mais qui, aujourd’hui, a aussi une influence sur l’emploi. En l’espace de quelques années, on est passé, dans le canton de Vaud, de 25 à 30% de boîtes aux lettres marquées «pas de publicité » à une boîte sur deux. «Et on est encore loin des 70% de la région zurichoise», ajoute, pessimiste, Jacques Perrin.

BVA Distribution a aussi vu la demande émanant de ses partenaires alémaniques plonger de 60%, depuis que La Poste a repris le grand distributeur privé bernois AVZ.

Autres activités

En ce qui concerne BVA Marketing Direct et la Fondation BVA, qui occupe 98 personnes en situation de handicap, l’activité continue. Ce licenciement ne concerne que BVA Distribution.

Commentaire

Que fait la Commission de la concurrence ? «Le Conseil fédéral m’a donné pour mission de faire de la Poste une entreprise rentable», avait déclaré Ulrich Gygi lors de son passage à Yverdon-les-Bains, peu après avoir pris la direction du géant jaune. Pas de doute, l’objectif a été atteint et le patron de gauche s’en est allé relever un nouveau défi. Les facteurs sont remplacés par des auxiliaires qui travaillent sur appel et le gros des volumes de publicité passera de plus en plus par les petites mains d’Epsilon, aujourd’hui filiale cent pour cent postale. A ce train-là, il n’y aura bientôt plus qu’un distributeur unique : la Poste. Voilà le magnifique résultat d’une libéralisation contrôlée. Mais que fait donc la Comco ?