«Ce sera la guerre, on va y laisser nos tripes»

Football – LNA féminine – Yverdon se déplace à Derendingen, demain, pour son premier match du tour de promotion/relégation. Pour la capitaine Audrey Riat, assurer le maintien est une question d’honneur.

Audrey Riat (à g.) et Yverdon Féminin joueront leur avenir en LNA lors des six prochains matches.

Dos au mur, Yverdon Féminin n’a plus le choix. Neuvième et avant-dernière du classement de la saison régulière, la formation de Daniel Monney disputera un tour de promotion/relégation à quatre équipes, dans lequel elle retrouvera la lanterne rouge de LNA, Saint- Gall, et deux formations de LNB, Aarau et Derendingen (la deuxième garniture du FC Zurich, qui a pris la première place, ne pouvant pas être promue). Pour la capitaine Audrey Riat et ses coéquipières, un premier pas vers le maintien passera par une victoire, dès demain, face aux Soleuroises de Derendingen.

Audrey Riat, le championnat d’Yverdon s’est terminé la semaine dernière avec une défaite 3-1 face à Neunkirch. Quel regard portez-vous sur la saison régulière?

Honnêtement, c’était horrible. On a été en sous-effectif quasi toute l’année. Parfois, nous nous déplacions à quatorze joueuses, et encore. Sans parler du départ de joueuses cadres qui n’ont que partiellement été remplacées. On ne pouvait juste pas espérer mieux avec un tel contingent.

Comment sentez-vous le groupe à la veille du déplacement déjà capital à Derendingen?

La frustration accumulée durant la saison est digérée. J’ai senti les filles plus solidaires et plus concentrées, lundi, à l’entraînement. L’état d’esprit a changé dans le groupe, comme s’il y avait eu un déclic. Le premier match est souvent le plus important, il faudra absolument s’imposer.

Justement, que faudra-t-il changer par rapport à cette saison pour espérer l’emporter?

Planter des buts! Le secteur offensif est incontestablement notre point faible. On ne peut pas espérer gagner lorsqu’on ne marque aucun goal en quinze grosses occasions. On s’est mises toutes seules dans cette situation, maintenant c’est à nous de nous en sortir. Aujourd’hui, on est en mode survie. Ce sera la guerre, on va y laisser nos tripes.

Vous allez rencontrer trois formations théoriquement plus faibles, notamment au niveau défensif. Une belle opportunité pour vos attaquantes de s’exprimer pleinement…

Attention quand même à ne pas sous-estimer Saint-Gall. On reste la seule équipe à avoir perdu des points (réd: 0-0) contre elles cette saison. Quant à Derendingen et Aarau, même si ce sont des formations de LNB, il ne faudra pas les prendre à la légère. Elles ont réalisé un très bon championnat. Tout peut arriver dans ce genre de match. La pire des choses pour nous serait, justement, de les prendre de haut.

Yverdon Féminin est la seule équipe romande de LNA, une ligue qu’elle n’a plus quittée depuis sa promotion, il y a tout juste dix ans. Une pression supplémentaire sur vos épaules?

Non, je ne pense pas. D’ailleurs, tout le monde cherche à éviter le sujet, comme pour nous protéger. Je pense, au contraire, que ça pourrait être une source de motivation supplémentaire pour nous que de mouiller le maillot en l’honneur du club. Pour les plus anciennes d’entre nous (réd: Audrey Riat est arrivée à Yverdon Féminin il y a quinze ans), c’est peut-être notre dernière saison. On n’aimerait surtout pas finir sur une fausse note.