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Il trouve un boa dans son champ!

20 juin 2012

Yann Grin, agriculteur à Belmont, a eu une jolie frayeur en fauchant les foins samedi. En retournant dans son champ l’après-midi, il s’est rendu compte qu’il avait percuté un serpent d’1m50 le matin au volant de sa faucheuse!

Le boa constrictor, qui a perdu un peu de couleurs après avoir été congelé par la famille Grin, avait visiblement mangé peu avant d’avoir été retrouvé dans le champ près du Villaret.

«Alors là… ça ne m’était jamais arrivé!» Yann Grin est agriculteur à Belmont-sur-Yverdon et a eu une drôle de surprise en fauchant le foin samedi. «Je suis passé une première fois le matin, sans rien remarquer de spécial. Et lorsque je suis retourné pirouetter l’après-midi, c’est là que je l’ai aperçu. Il ne bougeait pas, je ne savais pas s’il était mort ou vivant.» Il? Un très joli boa constrictor, long d’environ 1m50, que le jeune agriculteur de Belmont a donc trouvé dans son champ, dans la zone En Ferreyres, pas loin du Villaret. Après avoir un peu hésité à descendre de son tracteur, décision a finalement été prise de ramener le boa constrictor, bel et bien mort, dans la ferme familiale à Belmont. Là, sur les conseils d’un membre de la famille occupant la noble fonction de garde-forestier, le serpent a été congelé en attendant les représentants de l’Etat de Vaud.

Un boa constrictor américain!

Alain Seletto, surveillant permanent de la faune, s’est donc rendu sur place lundi, pour embarquer la bête et la soumettre à l’expertise d’un spécialiste des reptiles, ce qu’il n’est pas. «Je m’occupe de la faune indigène et là, clairement, ce n’est pas mon dicastère», souriait Alain Seletto, en observant ce qui n’était décidément ni une couleuvre, ni une vipère! Alors, boa ou python? Jean-Claude Monney, le responsable des reptiles pour la Suisse occidentale, a apporté la réponse!

Il s’agissait donc bel et bien d’un boa constrictor, une espèce qui, jusqu’à preuve du contraire, n’a pas le droit de cité dans la nature helvétique, mais seulement en Amérique latine. Le pauvre animal a été percuté, bien évidemment complètement involontairement, par la faucheuse de Yann Grin, lequel en était désolé: «Il était impossible que je le voie! Il s’est fait tuer par la machine, c’est clair. Après, comment il est arrivé là, je n’en sais rien.» Difficile à dire, mais il n’existe en réalité que deux options. Soit l’animal s’est enfui, ce qui est possible, mais relativement improbable, soit il a été abandonné dans le champ par son ancien propriétaire (voir ci-dessous). S’agissait-il du serpent dont la photo a été publiée sur le site internet de 20minutes.ch le 9 juin dernier, et au sujet duquel un avis de recherche avait été placardé dans le quartier de Montchoisi, à Lausanne? Impossible à dire pour l’instant, le flou régnant au sujet de l’animal s’étant échappé, la thèse d’un canular étant également évoquée.

Pas de danger pour la population

Une chose est sûre, la dépouille du boa retrouvé au Villaret est bien réelle. L’animal ne mettait pas du tout la population en danger, contrairement à une croyance trop répandue, tant le mythe du boa est puissant. Pourtant, il ne mord pas, mais étouffe ses proies en les enserrant, utilisant sa force. Carnivore, il se nourrit de petits rongeurs, d’oiseaux et de chauve-souris, mais aussi de gros lézards. Vu son léger embonpoint, le nouvel ami de Yann Grin avait visiblement trouvé de quoi se nourrir dans son champ avant de succomber au coup de faucheuse.

Quant à l’agriculteur, nul doute qu’il repensera longtemps à sa drôle de rencontre à l’heure de retourner «faire les foins» ou les moissons. Et, vu que l’abandon des «Nouveaux animaux de compagnie» semble malheureusement être une tendance statistiquement observable, il ne reste plus qu’à espérer qu’il n’en fera pas de nouvelle dans les années à venir. Tout le monde s’en passerait bien.

 

Les solutions existent pour les personnes ne pouvant plus assumer la charge d’un «nouvel animal de compagnie»

«N’abandonnez surtout pas vos animaux en pleine nature!»

Alain Seletto, en marge de sa visite à la famille Grin, a tenu à faire passer un message clair, celui de la responsabilité que constitue l’adoption d’un animal. «N’abandonnez pas vos animaux dans la nature! Ce genre de choses ne doit jamais arriver. Il ne faut surtout pas les balancer n’importe où. Ces dernières années est survenue toute la problématique des NAC, les nouveaux animaux de compagnie.» Cette abréviation a été inventée par un vétérinaire lyonnais à la fin du siècle dernier et regroupe tous les animaux de compagnie qui ne sont pas des chiens ou des chats. En vrac? Tous les petits mammifères et rongeurs, ainsi que les reptiles, oiseaux, poissons, batraciens, arachnides, insectes, mais aussi les rongeurs tels que cobayes, chinchillas, rats, souris, hamsters, gerbilles, degus/octodons, écureuils de corée, chiens de prairie. Les lapins et les furets sont également considérés comme des «NAC», tout comme les tortues, que l’on retrouve trop souvent dans les étangs de la région..

De nombreuses associations, étatiques ou non, se sont emparées du problème en Europe occidentale, afin de lutter contre ce qui est véritablement une dérive de la société de consommation. Tout avoir, tout de suite, sans penser à l’avenir, voilà une des conséquences regrettable de l’évolution des mentalités. «Un coup de téléphone n’est pas si compliqué», souligne Alain Seletto. 

Le web regorge de sites internet, y compris en Suisse. En voici trois, pour les personnes à la recherche de conseils.

www.veterinaires.ch

www.nac.ch

www.veterinaires-vaudois.ch

Timothée Guillemin