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La cavalerie débarque en plein tournage d’un clip

15 mars 2013

Des témoins ont cru assister à un vrai braquage qui se déroulait sous leurs yeux, dans un passage au centre-ville d’Orbe dimanche dernier. Ils ont averti la police, qui est rapidement intervenue. ll s’agissait en fait d’une scène du prochain clip de MIJ Ases, le rappeur urbigène.

Une photo du vrai faux braquage. Une scène ultra-réaliste dans un passage sombre d’Orbe.

«Donne-moi ton fric!» Un homme cagoulé, un pistolet à la main, les cris de panique de la victime: il n’en fallait pas plus pour qu’un témoin de la scène alerte la police, qui a débarqué avec plusieurs patrouilles.

La scène du prochain clip du rappeur MIJ Ases a déboussolé les Urbigènes, dimanche dernier, vers 15h, dans le passage du Puisoir, entre la Grand-Rue et la rue des Remparts. A tel point que l’un d’entre eux, croyant à un vrai braquage orchestré par deux hommes -en fait l’acteur cagoulé et le caméraman!- à l’encontre d’une victime, a donné l’alerte. Plusieurs patrouilles de la Police cantonale et de Police Nord vaudois sont alors rapidement arrivées sur les lieux, se préparant discrètement à intervenir dans une rue proche, avec tout l’équipement -gilets pare-balles, etc.- de circonstance.

En fait, un agent envoyé en éclaireur a immédiatement compris qu’il s’agissait là d’une fiction. «Les policiers ont été franchement cool», relève MIJ Ases. Puis d’expliquer la démarche de ce tournage: «Des acteurs participent au clip de mon prochain titre, Avis aux âmes à terre. Celui-ci parle de gens qui vont mal. Il y a notamment un gars qui fait n’importe quoi et là, on tournait la scène d’un braquage en pleine rue.»

Une scène si réaliste, que les passants n’ont visiblement pas vu la caméra. «Honnêtement, je ne pensais pas que les acteurs seraient si bons. Ils ont vraiment bien joué la scène. Peut-être trop!»

MIJ Ases, Jimmy Sesa de son vrai nom, n’avait pas avertit la police du tournage d’une telle scène. D’abord, il imaginait faire ses images dans une rue plus discrète du bourg, mais c’est celle-ci qui convenait le mieux.

Le pistolet à billes utilisé, qui n’était pas chargé, a été saisi par la Police cantonale, qui doit en vérifier la provenance, légale ou non. Le rappeur urbigène risque une amende.

Finalement, à défaut de meilleur endroit, le réalisateur Emile Durussel et ses acteurs sont revenus sur place pour tourner… avec un couteau cette fois. «Et j’ai averti la police», souligne Jimmy Sesa, qui tient là un sacré clip!

 

«Avis aux âmes à terre»

Un clip contre la violence

MIJ Ases est un rappeur de convictions et de bonne foi. Son message est positif. «Dans ce titre, je raconte qu’avec Dieu, on peut s’en sortir. Le clip n’est pas du tout pour encourager la violence, bien au contraire», explique-t-il.

Le scénario d’Avis aux âmes à terre, jeu de mots plein de sens, s’articule autour de trois histoires, racontées en parallèle dans le clip, de gens qui vont mal. Les images tournées dimanche dernier mettent en scène un jeune homme qui accumule les délits.

Pour son clip, qui sera lancé le 27 mars prochain sur internet, MIJ Ases a fait appel à des acteurs volontaires. «Je voulais faire participer un maximum de gens.» Et certains ont été visiblement très convaincants.

Avis aux âmes à terre sera également le nom de son «street album», c’est-à-dire qu’il sera distribué gratuitement. L’album comptera 20 titres et sera disponible sur le web dès le mois de mai prochain. Le clip sortira quelques semaines plus tôt, pour lancer le nouvel album du rappeur de 23 ans.

www.mij-ases.com

www.facebook.com/mijasesmusic

 

Manuel Gremion