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«La Roumanie dans le dernier carré»

1 juin 2016 | Edition N°1754

Football – Euro 2016 – La Région Nord vaudois s’est invitée chez des supporters avant l’Euro. Ainsi, jusqu’au début du tournoi, un ou plusieurs habitants du Nord vaudois dissertent sur le groupe de leur équipe nationale.

Cosmin Stanilà (à g.) et Edward Constantin fondent de gros espoirs en leur équipe nationale. © Michel Duperrex

Cosmin Stanilà (à g.) et Edward Constantin fondent de gros espoirs en leur équipe nationale.

Ils s’appellent Edward Constantin (27 ans) et Cosmin Stanilà (24 ans) et habitent à Provence. Ils sont Roumains et convaincus que les Tricolorii ont les moyens d’aller loin à l’Euro, même s’ils redoutent particulièrement le match d’ouverture qui verra leur équipe nationale défier l’hôte français, le 9 juin prochain à Saint-Denis, dans le Groupe A.

«J’ai peur de la France, mais j’espère néanmoins que l’on va gagner. Notre équipe est solide derrière. Elle table sur un 5-4-1 ultra défensif et tentera de faire la différence en contre», imagine Edward Constantin. «A mon avis, c’est bien de commencer directement par la France. On devra se montrer rigoureux et patients, et surtout profiter de la moindre occasion. Devant leur public, les Bleus n’auront pas le droit de se rater. A nous d’en profiter», prévoit Cosmin Stanilà.

Alors que la Suisse se dressera sur la route des Roumains lors de la deuxième journée du Groupe A, les deux jeunes hommes défendront, bien entendu, les couleurs de leur pays d’origine. «C’est normal non?, s’inquiète presque Edward Constantin. Mais on est aussi derrière la Suisse! On souhaite que les deux équipes se qualifient pour les matches à élimination directe. La France sera un gros morceau, mais comme trois formations par groupe peuvent passer le premier tour, c’est dans l’ordre du possible.» «Ce qui est sûr, c’est que ce sera très serré dans cette poule, même si l’Albanie semble un peu plus faible que les autres sélections, estime Cosmin Stanilà, avant de rappeler que la Roumanie s’était imposée en Suisse lors de la dernière confrontation directe (ndlr: c’était à Lucerne, il y a quatre ans, 0-1, alors que les deux nations n’étaient pas parvenues à se qualifier pour l’Euro 2012).

Les deux jeunes hommes voient bien la Roumanie créer la surprise et aller au moins jusqu’en demi-finales. «Cette génération est sans doute moins douée que celle des années 90, mais elle travaille beaucoup et le coach national est un fin tacticien. Au pays, il est très apprécié », pose Edward Constantin. En poste depuis octobre 2014, Anghel Iordanescu avait déjà présidé aux destinées des Tricolorii de 1993 à 1998 et de 2004 à 2006. Ancien attaquant international -il a notamment remporté la Coupe des Champions (compétition ancêtre de la Champions League) avec le Steaua Bucarest-, il ne manque pas d’expérience. La Fédération roumaine de football l’a d’ailleurs nommé «coach du XXe siècle» pour ses exploits à la tête de la sélection nationale et du Steaua Bucarest.

Autre atout dans la manche roumaine: la présence de Viorel Moldovan, futur entraîneur de l’AJ Auxerre, dans le staff. «Le fait qu’il ait évolué en Suisse (ndlr: à Xamax, GC et Servette) et en France (ndlr: Nantes) se révèle précieux. Il connaît bien les mentalités des deux pays», prévient Cosmin Stanilà.

En Roumanie, le pays s’arrêtera de vivre pendant les matches de la sélection: «Les boulevards seront désertés. Les gens se presseront dans les parcs et les restaurants pour y suivre les rencontres sur des écrans géants. Les gens sont fous de foot et les qualifications leur ont donné beaucoup d’espoir», explique Edward Constantin. Reste au gardien Ciprian Tatarusanu et à ses coéquipiers à faire en sorte que la liesse populaire dure le plus longtemps possible.

Le programme

Ve 10 juin, 21h, France – Roumanie

Sa 11 juin, 15h, Albanie – Suisse

Me 15 juin, 18h, Roumanie – Suisse

Me 15 juin, 21h, France – Albanie

Di 19 juin, 21h, Suisse – France

Di 19 juin, 21h, Roumanie – Albanie

L’Euro d’Edward et de Cosmin

Leur pronostic: «Ce sera dur, mais la Roumanie ira au moins jusqu’en demi-finales.»

Le joueur à surveiller chez les Roumains: «Le leader de l’équipe sera le gardien de la Fiorentina, Ciprian Tatarusanu, mais le joueur qui peut faire la différence devant, c’est notre centreavant Claudiu Keserü. Il connaît la France (ndlr: il y a évolué de 2003 à 2014) et sort d’une belle saison avec Ludogorets Razgrad (ndlr: 13 buts en 25 matches de championnat bulgare)

Comment ils vont suivre les matches: «Un pote voulait essayer de trouver des billets pour la rencontre face à la France, mais c’est compliqué. Et puis, chez nous, les médias parlent d’un risque d’attentats élevé sur ce match d’ouverture. On va plutôt le suivre devant notre télé, avec de la bière, des pop-corn et des amis roumains. S’il fait beau, on fera des grillades.»

Marc Fragnière