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Le FC Bavois s’est ouvert l’appétit
©Michel Duperrex

Le FC Bavois s’est ouvert l’appétit

1 décembre 2016 | Edition N°1883

Football – Promotion League – Si elle passera l’hiver sous la barre, la formation des Peupliers reste complètement dans le coup dans sa nouvelle division et compte se renforcer durant le mercato pour conserver sa place aux portes du foot professionnel. Entretien avec l’entraîneur des Bavoisans, Bekim Uka.

Bekim Uka et le FC Bavois prennent beaucoup de plaisir dans une Promotion League «extrêmement intéressante». ©Michel Duperrex

Bekim Uka et le FC Bavois prennent beaucoup de plaisir dans une Promotion League «extrêmement intéressante».

Une victoire lors du dernier match, contre Brühl samedi passé, et Bavois passait les Fêtes classé au 10e rang. La défaite concédée (4-1) face aux Saint- Gallois, lors de ce match en retard aux Peupliers, contraint la formation nord-vaudoise de se contenter, après dix-sept des trente journées au programme, de la 15e place, juste sous la barre. En position de relégable à la différence de buts, l’équipe est, ainsi, positionnée en queue d’une deuxième partie de classement extrêmement serrée. Le néo-promu reste, néanmoins, un candidat sérieux au maintien. Le point avec l’entraîneur Bekim Uka.

Bekim, cette ultime défaite change-t-elle beaucoup de choses ?

Chaque point compte dans notre situation et une victoire aurait apporté un petit plus, mais ne nous aurait pas sorti d’affaire. Il reste, en plus, encore beaucoup de confrontations directes à jouer. Bien sûr, esthétiquement, se retrouver sous la barre à la pause, ce n’est pas joli. Mais la situation est loin d’être dramatique.

 

Qu’avez-vous appris de cette première expérience à un tel niveau ?

A chaque fois qu’on gravit un échelon, un petit temps d’adaptation est nécessaire. La division existe depuis quelques années seulement et les gens ne se rendent pas compte de sa qualité. Le niveau est excellent. Les clubs alémaniques se rapprochent vraiment du professionnalisme, d’un point de vue de l’organisation et des infrastructures. Il y a une réelle différence.

 

Et dans le jeu ?

Trouver de la régularité, qui nous aurait permis d’être mieux classés, est difficile. On a fait de bonnes choses. D’ailleurs, nos cinq victoires, on les a obtenues lorsqu’on a été vraiment bons. A un tel niveau, on ne reçoit aucun cadeau : lorsqu’on a été un peu moins tranchants, on a perdu. Mais au final, on est toujours dans le coup.

 

A quel niveau se situe la différence avec la 1re ligue ?

Au départ, je n’imaginais pas un tel décalage. Mais on s’est vite rendu compte que, dans tous les domaines, les équipes ont quelque chose en plus. Techniquement et, surtout, tactiquement. S’il faut casser le jeu, elles le font, si c’est le moment d’enfoncer le clou, les joueurs le sentent. La gestion du match est très largement supérieure en Promotion League. Rien ne se fait au hasard. On se rapproche du niveau professionnel. D’ailleurs, les effectifs sont composés d’anciens joueurs de Ligue nationale et de jeunes passés par les centres de formations et qui rêvent, encore, de pouvoir franchir le pas.

 

En enchaînant les finales de promotion, en juin dernier, la préparation deux semaines plus tard, puis dix-sept matches de championnat durant l’automne, n’y a-t- il pas eu un peu beaucoup pour une équipe comme Bavois ?

On a ressenti une fatigue mentale en préparant le dernier match, en s’entraînant dans le froid, alors que les autres avaient fini leur championnat. Mais, avant cela, on n’a pas été pénalisés. Beaucoup de mes joueurs n’avaient jamais évolué à ce niveau et, franchement, cette ligue est extrêmement intéressante à découvrir. Il y existe une autre approche, bien plus professionnelle, et les gars se sont pris au jeu. L’appétit vient en mangeant et on a adoré le menu.

 

A vous entendre, cette saison n’est pas qu’une aventure passagère. Bavois a envie de s’installer à ce niveau.

On a discuté avec les joueurs à ce sujet, et ils ont été très clairs et déterminés. Ils n’ont pas fait tout ça, tout ce boulot, pour couler.

 

Après un été très calme d’un point de vue des transferts, l’équipe va-t-elle se renforcer cet hiver ?

On souhaite trouver quelques éléments qui ont évolué à un niveau supérieur, qui peuvent faire la différence, ce qui nous manque actuellement. Pour cela, on devra certainement effectuer un petit effort, mais on ne pourra pas faire de folies. Des contacts ont été pris ces dernières semaines avec des joueurs qui évoluent en Suisse, et les discussions ont cours. J’ai presque plus de boulot en ce moment que durant le championnat !

 

Quels profils recherchez-vous ?

On va devoir remplacer Marco Malgioglio qui, à 34 ans, a décidé de se consacrer à sa famille. Il a beaucoup donné et je comprends tout à fait sa décision. Christopher Meylan arrête également. Il nous faut donc un milieu et un gardien. Par ailleurs, il devrait y avoir deux ou trois autres départs. On aimerait engager un défenseur central, peut-être un latéral et, surtout, deux joueurs offensifs.

 

L’été dernier, vous avez connu des difficultés à recruter…

Logiquement, quand tu montes, tu as besoin de quatre ou cinq renforts. On est arrivés tard sur le marché et, aussi, on a décidé de faire confiance au groupe. Dans la région, il y a un formidable réservoir de joueurs de 1re ligue, mais il y a peu de footballeurs de niveau supérieur, qui peuvent véritablement amener le plus recherché, ou alors il faut se tourner vers l’étranger. Finalement, les renforts engagés, Romaric et Markaj, ont été blessés.

 

Malgré les 18 points engrangés, vous n’avez marqué que 18 buts et en avez encaissé 35.

Défensivement, on a pris quelques casquettes, et ça va vite. A l’inverse, on a aussi connu plusieurs matches sans encaisser de but. Par contre, notre production offensive est bien trop légère. Un joueur comme Martins, perdu assez tôt pour blessure, a manqué. On avait aussi beaucoup compté sur la vitesse de Romaric. Nos milieux -Zari et Demiri principalement, qui marquaient beaucoup à l’échelon inférieur, n’ont pas la même efficacité (réd : deux goals pour le premier, aucun pour le second). Tout ceci explique pourquoi on recherche des joueurs offensifs, mais un buteur ne se trouve pas comme ça. Heureusement que Makshana (réd : neuf réussites) marque. Mais il ne peut pas tout porter sur ses épaules.

Manuel Gremion