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Le parcours atypique du boss d’InnoPark

13 octobre 2015

Yverdon-les-Bains – François A. Egger, le directeur de l’antenne suisse romande d’InnoPark, dont la faîtière a fêté ses dix ans la semaine passée, a le défi dans le sang.

François A. Egger lors du dixième anniversaire d’InnoPark Suisse. © Gabriel Lado

François A. Egger lors du dixième anniversaire d’InnoPark Suisse.

Assis dans son bureau du bâtiment Galilée 4, François A. Egger, 45 ans, parle de ses idées pour le futur avec les yeux d’un enfant. La flamme qui anime ce «lanceur» de projets ne va pas s’éteindre de sitôt, promet-il. Cette fibre entrepreneuriale, il la partage avec d’autres représentants d’une Suisse innovante dans les murs d’InnoPark, «une pépinière à projets» basée au sein du parc technologique d’Yverdon-les-Bains.

Aujourd’hui, l’antenne romande d’InnoPark, dont François A. Egger est le directeur et coordinateur, ce sont dix employés, 19 formateurs et coaches pour environ 100 projets, 300 jours de formation et 400 participants -cadres et spécialistes fourmillant d’idées- par année. La structure également présente, en Suisse romande, à Genève et Fribourg, a fêté dernièrement ses dix ans sur le plan national à Y-Parc.

Le débat organisé lors de l’événement, piloté par l’animateur Jean-Philippe Rapp, avec Patrick Delarive (au centre) et Raphaël Domjan (à dr.). © Gabriel Lado

Le débat organisé lors de l’événement, piloté par l’animateur Jean-Philippe Rapp, avec Patrick Delarive (au centre) et Raphaël Domjan (à dr.).

La gestion d’Innopark prend du temps, mais François A. Egger n’oublie pas de cultiver sa soif de nouveaux défis au sein de plusieurs sociétés. Il est l’associé gérant de Flamme Energie Suisse, dont le projet porte sur la gazéification du bois, le co-fondateur des Gourmets, qui proposent une palette de services dans la restauration (buffet traiteur, take-away, restaurant, etc.) et le directeur général d’Exclusive Aviation S.A. Inc, spécialisée dans les vols d’affaires en charter. Toutes sont basées à Y-Parc.

«Depuis tout petit, j’ai eu envie d’être patron, peut-être parce que j’ai du mal à respecter la hiérarchie», déclare celui dont l’accent trahit l’origine neuchâteloise. Pas assidu, tant lors de sa scolarité à Colombier qu’à l’école de commerce de Neuchâtel, il a franchi, sous la pression paternelle, l’Atlantique direction une petite ville du Michigan, pour y obtenir son diplôme supérieur de commerce dans une haute école. «C’était un grand choc culturel. En 1986, le citoyen américain lambda ne savait pas que la Suisse existait. Les gens se demandaient pourquoi je n’étais pas blond, car ils confondaient notre pays avec la Suède», se souvient le directeur d’Innopark Suisse romande.

Une opportunité naît peu après son retour sur sol suisse, une année et demie plus tard. Des armateurs grecs, actifs dans l’aviation de tourisme et pour lesquels il travaillait, font faillite. Il reprend une de leurs agences avec l’argent emprunté à son père, en achète une autre, puis en crée une troisième. S’y ajoute une société de charters. «Pendant plusieurs années, nous étions le plus gros affréteur au départ de Genève. J’aime bien l’aviation et je cherchais un bon filon, mais cela aurait tout à fait pu être quelque chose d’autre», commente François A. Egger.

Après une quinzaine d’années, la mauvaise conjoncture dans le domaine des voyages finit par avoir raison de cette activité, qu’il troque pour la gérance d’un bar, avant qu’InnoPark ne croise sa route.

François A. Egger nous réserve, sans doute, encore de belles surprises. «J’aimerais me lancer, une fois, dans la production en usine et dans un élevage, mais je ne sais pas encore de quoi», lance-t-il, avec un sourire malicieux. Affaire à suivre de près.

 

La famille et le sport

Aussi occupé soit il, François Egger ne néglige pas pour autant sa famille -son épouse, précieux soutien au travail comme dans la vie en général, une fille de 11 ans et demi et un fils de bientôt 13 ans-, pour laquelle il mitonne de bons petits plats chaque soir.

La pratique de sports -course à pied, fitness- fait aussi partie de son emploi du temps quotidien, après le petit déjeuner avec les siens et le traitement des mails.

Ce besoin est, comme l’esprit entrepreneurial, une caractéristique que François Egger partage avec son père. «J’ai gravi mes premiers 4000 mètres à 12 ans et le Mont- Blanc à 15 ans. J’aurais envie de refaire Sierre-Zinal et de participer à un marathon», indique l’habitant de La Chaux, une Commune dont il est le président du Conseil général.

Ludovic Pillonel