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Le photographe qui scanne la nature

20 mai 2014

Domicilié dans la Cité thermale, Cedric Bregnard expose dans une galerie genevoise après s’être exporté dans plusieurs pays. Il explique les moteurs de sa démarche artistique.

En décembre 2013, Cedric Bregnard inaugurait son nouvel atelier dans les anciennes usines Leclanché.

En décembre 2013, Cedric Bregnard inaugurait son nouvel atelier dans les anciennes usines Leclanché.

Après de nombreuses expositions, notamment au Japon, en Hollande, en France, et dans d’autres pays encore, Cedric Bregnard expose en ce moment à la Galerie Artvera’s, de Genève. Les oeuvres de ce Jurassien d’origine habitant et travaillant à Yverdon-les-Bains, peuvent y être admirées, au même titre que celles de trois autres artistes, jusqu’au 9 juin.

Artiste photographe depuis une quinzaine d’années, Cedric Bregnard s’est toujours intéressé aux cycles de la nature et aux mystères de la vie. En 1998, il finissait sa formation à l’École de photographie de Vevey et a réalisé, depuis, plusieurs séries photographiques sur les cycles des plantes en partant de leurs graines. «J’aime être en contact avec la nature et en co-création avec elle», explique l’artiste avec passion. Sa curiosité pour les plantes et les mystères qu’elles évoquent ne l’a jamais quitté. Au contraire, cela l’a poussé à explorer la matière vivante en allant toujours plus loin, tout en gardant un immense respect pour cette nature dont il se dit être l’humble spectateur. Il y a quelques années, une nouvelle dimension est venue s’ajouter à son appareil photographique : les imageries médicales qu’il obtient en passant des graines d’arbres dans un scanner médical afin de pouvoir explorer le côté invisible de la matière.

Il y a environ un an, le besoin de recréer une forme d’équilibre entre l’homme et la nature a entraîné l’artiste à se lancer dans un nouveau projet qu’il a nommé «Insight». Celui-ci consiste à partir à la rencontre de douze vieux arbres du monde et à les mettre en valeur à travers divers médiums comme la photographie, la vidéo, la gravure ou encore les imageries médicales. «Le but de ce projet est de révéler l’esprit de ces arbres vénérables et de reconnecter l’homme à la nature.»

Besoin de créer des liens

Mais avant de pouvoir recréer ce lien, il est important que les humains soient connectés entre eux. C’est pour cette raison que Cedric Bregnard, qui a travaillé en solitaire depuis bien longtemps, ressent actuellement le besoin de s’entourer d’individus désirant l’accompagner dans son travail artistique. Il a donc récemment entrepris la création d’une nouvelle association, l’Association 2054.

«Je rencontre souvent des personnes intéressées par ce que je fais et qui évoquent le souhait de s’investir dans mon travail. Cela m’a donné l’idée de créer cette association afin de permettre à ceux qui le désirent de s’impliquer à mes côtés, de participer à mes projets ou tout simplement d’être régulièrement invités à mes expositions ou autres évènements.» Le nom de l’association fait allusion à l’année 2054, au cours de laquelle l’artiste fêtera ses 80 ans. «La nommer ainsi donne une notion d’objectif à long terme, une direction à prendre pour ces 40 prochaines années.» La première assemblée est prévue pour le mois de septembre, mais, avant, l’artiste pourra être retrouvé lors de la Nuit des musées, le 7 juin prochain, pour les portes ouvertes de son atelier. Une belle occasion de découvrir son univers créatif où la splendeur de la nature est dévoilée dans ses plus petits détails.

Calliope Immer