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Les footballeurs rangent leurs crampons et se mettent en scène

22 juin 2016 | Edition N°1769

Football – En marge des festivités de son 75e anniversaire, le FC Bavois met sur pied le spectacle Penalty avec des joueurs, actuels ou anciens, et des membres du comité comme acteurs.

Marco Grosso, Bourama Ouattara, Muamer Zeneli et Dren Basha (de g. à dr.), des footballeurs qui prendront exceptionnellement place en tribune, lors des représentations du spectacle Penalty. © Carole Alkabes

Marco Grosso, Bourama Ouattara, Muamer Zeneli et Dren Basha (de g. à dr.), des footballeurs qui prendront exceptionnellement place en tribune, lors des représentations du spectacle Penalty.

Le spectacle Penalty prendra ses droits du mercredi 6 au samedi 9 juillet, au terrain des Peupliers. Sous la baguette de l’omnipotent Timothée Guillemin, les acteurs -membres du comité, anciens et actuels joueurs et habitués de la revue de Chavornay- se produiront en tribune, alors que le public suivra leurs péripéties depuis la pelouse. «J’apprécie ce concept, c’est un joli clin d’oeil, cette inversion des rôles», se réjouit Marco Grosso, le gardien de but de la une bavoisanne.

En compagnie de Muamer Zeneli, Bourama Ouattara et Dren Basha, il sera l’un des quatre joueurs de la première garniture des Peupliers à se plier au jeu d’acteur… Une formalité? «Aha. Je vois où vous voulez en venir. Footballeur, Italien, comédien, acteur… Ces a priori, ces clichés, j’ai entendu cela toute mon enfance», rigole Marco Grosso. Grande gueule assumée, le dernier rempart bavoisan n’a guère été surpris lorsque son président Jean-Michel Viquerat, lui a demandé de prendre part à l’aventure. Un extra que l’homme ganté apprécie particulièrement: «C’est une expérience nouvelle, vraiment sympa à vivre, une manière originale de retracer l’histoire du club.»

Autre joueur à participer au spectacle Penalty, l’ailier Dren Basha prend également son pied: «Comme nous sommes des amateurs, nous ne ressentons aucune pression. C’est intéressant de se découvrir face au public. La démarche diffère largement de ce que l’on a l’habitude de vivre lorsque l’on entre sur le terrain. Là, il y a des textes à apprendre, des scènes à répéter. Il n’y a pas de place pour la spontanéité. En football, il y a certes des tactiques et des consignes à respecter, mais tu dois faire appel à ton instinct, à ta créativité. Là, c’est très différent.»

Qu’importe, le goût de la découverte et le partage priment sur la rigueur exigée par l’implacable Timothée Guillemin: «Je suis très content de pouvoir vivre cette expérience, souligne Dren Basha. Par ailleurs, c’est vraiment chouette de se retrouver avec mes coéquipiers, dans ce contexte nouveau. Dans un autre club, je n’aurais sans doute jamais eu l’occasion d’expérimenter cela. C’est ça qui est extraordinaire au FC Bavois. Nous formons une vraie famille, bien au-delà du terrain. A force d’oeuvrer pour le club, on se découvre de nouvelles facettes de notre personnalité.»

Appelé à la rescousse par le président après la défection du producteur initial, Timothée Guillemin a endossé le costume du sauveur: «Quand Jean-Michel Viquerat demande quelque chose, on a intérêt de dire oui», glisse le journaliste, l’air entendu. L’homme aux mille vies s’est toutefois volontiers et rapidement prêté au jeu: «La seule chose qu’il y avait, c’était le titre de la pièce: Penalty. Pour le reste, j’ai improvisé. J’ai écrit un scénario qui revisite l’histoire du club. L’amalgame entre les gens de Bavois et les sept acteurs voisins de Chavornay a vite pris. L’ambiance est formidable. C’est intéressant de voir les amateurs à l’oeuvre. L’autre jour, dans le car, avant le match à Baden, j’ai fait la remarque à Boubou Ouattara que je le trouvais particulièrement détendu. Le futur buteur m’a rétorqué que ce n’était que du football, qu’il n’y avait pas lieu de s’inquiéter, mais qu’il était déjà beaucoup plus stressé pour le spectacle.»

Marc Fragnière