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Mobilisation pour les migrants du Gîte du Passant

28 janvier 2016

Yverdon-les-Bains – Les signataires de l’Appel d’Yverdon espèrent trouver des solutions, à l’approche du délai fixé pour le départ des requérants logés dans l’auberge de jeunesse.

De g à dr: Julien Wicki (coordinateur de l’Appel), Thérèse Aubert (diacre, responsable de l’accueil des bénévoles au Gîte du Passant), Frédérique Böhli (bénévole au Gîte) et Pierre-Olivier Heller, président des Tisserands du monde. © Michel Duperrex

De g à dr: Julien Wicki (coordinateur de l’Appel), Thérèse Aubert (diacre, responsable de l’accueil des bénévoles au Gîte du Passant), Frédérique Böhli (bénévole au Gîte) et Pierre-Olivier Heller, président des Tisserands du monde.

Le sort de la cinquantaine de requérants hébergés, provisoirement, au Gîte du Passant, dans la Cité thermale, inquiète les représentants de l’Appel d’Yverdon, qui ont fait part de leur volonté de réagir, hier, à la Maison des Associations.

Composé de plusieurs associations et partis du Nord vaudois, le mouvement avait sollicité, en octobre dernier, les autorités yverdonnoises pour trouver des solutions face à l’augmentation constante du nombre de requérants constatée dans le canton de Vaud. La mise à disposition de l’auberge de jeunesse, propriété de la Ville, avait apporté une réponse provisoire, dans la mesure où les requérants qu’elle accueille -essentiellement des familles afghanes et irakiennes- doivent quitter les lieux à la fin du mois de mars.

L’échéance approchant à grands pas, l’Appel d’Yverdon va s’adresser à nouveau à la Municipalité, pour voir si d’autres options sont envisageables. Par exemple la construction de logements provisoires (portacabines) ou l’aménagement de bâtiments temporairement inoccupés. «La mise à disposition de cinquante places dans de bonnes conditions d’accueil serait le minimum au regard de la situation exceptionnelle que nous observons actuellement», commente Julien Wicki, coordinateur de l’Appel. Cette démarche vise, également, «tous les propriétaires d’Yverdon et et de la région ayant la possibilité de louer un logement permettant d’héberger une famille», expliquent ses initiateurs.

«Les requérants du Gîte du Passant commencent à être en confiance. Ce serait dommage qu’ils partent ailleurs. Nous aimerions qu’il restent dans la ville», a commenté, pour sa part, une bénévole.

 

La Ville d’Yverdon-les-Bains ne voit pas d’alternative à court terme

La convention était «très claire»

Jean-Claude Ruchet, municipal en charge de la jeunesse et de la cohésion sociale de la Ville d’Yverdon-les-Bains, tient à souligner que la convention signée avec l’Etablissement vaudois d’accueil des migrants était «très claire. La Municipalité a fait preuve d’ouverture en mettant à disposition le Gîte du Passant. L’EVAM, une structure avec laquelle la collaboration s’est bien passée, s’est engagée à reloger les migrants à la fin du mois de mars». Le membre de l’Exécutif rappelle, en outre, que l’auberge de jeunesse représentait «la seule solution». La situation n’aurait pas évolué depuis. «Nous n’avons pas de lieu collectif pour accueillir les requérants actuellement», commente Jean-Claude Ruchet. Quant à la construction de logements provisoires suggérée par les signataires de l’Appel d’Yverdon, elle ne serait pas réalisable dans le délai fixé pour le départ des hôtes du gîte, indique-t-il. «J’encourage les particuliers qui le peuvent à mettre à disposition une chambre», conclut le municipal.

 

L’EVAM va tenter de reloger les requérants dans la région

Des transferts à échelonner

L’Etablissement vaudois d’accueil des migrants (EVAM) doit trouver des solutions d’accueil pour la cinquantaine de requérants du Gîte du Passant, conformément à l’accord conclu avec Yverdon-les-Bains. «La collaboration avec la Ville portait sur la mise à disposition de l’auberge de jeunesse pendant le creux de la période touristique. Cette solution provisoire nous a aidés à faire face au flux considérable du mois de novembre dernier, lors duquel 475 personnes sont arrivées. Depuis, la pression est un peu retombée, mais nos structures d’accueil collectives sont toutes suroccupées», déclare Evi Kassimidis, chargée de communication de l’EVAM. Les habitants du Gîte du passant vont être transférés de façon échelonnée, «dans la mesure du possible dans la région, en fonction des places disponibles et à condition que le type de logement libéré soit en adéquation avec les besoins des familles. La même manière de procéder sera mise en oeuvre à la maison Jura Rosaly, à Ballaigues. Nous devrons trouver des alternatives pour la septantaine de migrants qui y séjournent», précise Evi Kassimidis.

Ludovic Pillonel