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Nouveau rôle pour la Police de Vallorbe

16 avril 2012

L’entrée en vigueur de la nouvelle Loi sur la police contraint la Cité du fer à donner une nouvelle mission à sa Police municipale. Mais elle restera bien au service du citoyen.

Stéphane Costantini, ici lors dela commémoration du 24 janvier, et la Municipalité de Vallorbe ont tout mis en oeuvre pour assurer une mutation en douceur.

«Nous allons en faire une police administrative. Nous n’avons pas le choix. Nous allons créer une police administrative, qui regroupera les quatre policiers en service actuellement et la personne affectée au contrôle des habitants», explique Stéphane Costantini, syndic de Vallorbe. Et d’ajouter que le chef de la Police, l’adjudant Pierre-Gilbert Zanchi, sera le responsable de la nouvelle entité.

Pratiquement, cette mutation devrait s’opérer le 1er juillet prochain. En effet, la nouvelle Loi sur l’organisation de la police est entrée en vigueur en ce début d’année, mais, pratiquement, il reste beaucoup de problèmes à régler. Aussi bien pour des communes de la taille de Vallorbe, qui disposent de leur propre police municipale, ou des entités en création comme la Police intercommunale qui devrait réunir huit communes entre Yverdon-les-Bains et Orbe.

Rappelons que Chavornay, qui a désormais dépassé Vallorbe en nombre d’habitants, a finalement renoncé à intégrer le projet de police intercommunale pour confier sa sécurité à la Police cantonale. Ce pas était sans doute plus facile à franchir dans la mesure où le village des Corbeaux n’avait plus d’agent municipal, le service ayant été confié à la Police municipale d’Orbe. A Vallorbe également, la sécurité sera assurée par la Police cantonale. Et, dans cette optique, les effectifs du poste de Gendarmerie ont déjà été renforcés, passant de trois à cinq unités. La proximité de la frontière, mais aussi la présence sur le territoire communal du Centre d’enregistrement et de procédure (CEP) des requérants d’asile, nécessitant une vigilance particulière.

Prévention

Pour Stéphane Costantini, la présence d’un tel centre, dans une localité de la taille de Vallorbe, génère, qu’on le veuille ou non, des problèmes particuliers. Cette situation a d’ailleurs pesé dans le choix opéré par la Municipalité de maintenir un corps sous la forme d’une Police administrative. Certes, les agents, n’auront plus les prérogatives dont ils jouissent actuellement, mais leur expérience sera sans doute appréciée dans certaines situations. L’action préventive sera sans doute accentuée, le but final étant quand d’assurer à la population un haut niveau de sécurité et d’éviter que de vieux démons ne remontent à la surfance. «Humainement, ce n’est pas facile. Mais nous avons garanti à notre personnel le maintien de l’emploi et les acquis sociaux. Nous nous adaptons simplement à la nouvelle loi. Ce sont des collaborateurs fidèles et je leur suis gré d’assumer tous ces changements. Je sais qu’ils nous aideront à faire ce pas», conclut le syndic.

 

Un groupe de travail planche sur le règlement

D’un point de vue humain, la mutation qui va s’opérer en juillet prochain n’est pas évidente. En effet, les policiers municipaux vont devenir des assistants de police, selon la nouvelle loi. Leur nouvel uniforme les distinguera nettement de celui des policiers qui seront en service à la gendarmerie et dans les grands corps de police. Cela malgré les acquis de leur formation et de leur expérience. Pratiquement, ils auront la possibilité de retenir l’auteur d’un délit, pour autant que celui-ci se montre conciliant, pas celle de l’interpeller. Ils devront dans tous les cas faire appel à la Gendarmerie. Les assistants de police ne seront d’ailleurs pas équipés pour faire face à des situations délicates. Ils pourront ramener à domicile une personne en état d’ivresse, mais pas la conduire au poste. Dans ce cas également, ils devront faire appel à la Gendarmerie. Les collaborateurs de la nouvelle police administrative joueront essentiellement dans le registre de la prévention et de la dissuasion.

Cela dit, il reste encore des zones d’ombre à éclaircir. Sylviane Tharin, municipale en charge de la police à Vallorbe, fait d’ailleurs partie d’un groupe de travail chargé de préparer le règlement d’application, qui sera la base de travail des personnes engagées, à un titre ou un autre, dans le futur système sécuritaire vaudois.

Isidore Raposo