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Repenser et aménager des giratoires, histoire de ne pas tourner en rond

23 septembre 2016 | Edition N°1834

Grandson – Bonvillars – Corcelles-près-Concise – La Fondation Bartimée a été mandatée pour décorer quatre giratoires bien connus des usagers de la N5. Représentant des étapes de la vinification, ils seront inaugurés fin octobre.

Philippe Perey (à g.), maître socio-professionnel, et Bruno Boudier, directeur de la Fondation Bartimée, sur le giratoire en travaux de La Poissine, à Grandson. ©Simon Gabioud

Philippe Perey (à g.), maître socio-professionnel, et Bruno Boudier, directeur de la Fondation Bartimée, sur le giratoire en travaux de La Poissine, à Grandson.

Ce n’est un secret pour per sonne: le vin occupe une place de choix dans le Nord vaudois. C’est encore plus vrai dans les communes de Grandson, Bonvillars et Corcelles-près-Concise, où l’histoire récente des bourgades fait la part belle à leur ancrage viticole. Et le moins que l’on puisse dire c’est que la Fondation Bartimée l’a bien compris, lorsqu’elle a été mandatée, il y a deux ans, pour aménager les trois giratoires se trouvant sur la N5, entre Grandson et Corcelles-près-Concise. «Les Communes ne voulaient pas d’un rond-point d’artiste, mais souhaitaient, au contraire, quelque chose qui les mette en valeur et qui soit à l’image de l’identité traditionnelle de la région», souligne Bruno Boudier, directeur de l’institution pour toxicodépendants. Des soirées de «brainstorming» à la fabrication de maquettes, chefs de projet et résidents se sont creusés les méninges pour trouver un thème fédérateur dans lequel chacune des trois Communes mandataires pouvaient se reconnaître. «La tradition viticole des coteaux de Bonvillars s’est finalement avérée être le meilleur dénominateur commun», poursuit le Neuchâtelois d’adoption. «Nous avons donc opté pour un quadriptyque, représentant le processus traditionnel de la vinification.» De la récolte au domaine (Corcelettes) à la négoce par barge (Corcelles-près-Concise), en passant par le transport en charette attelée (Poissine) et la pressage (LeMottey), chaque giratoire aura «son» étape de fabrication.

Un souci d’intégration

Voici à quoi ressemblera le giratoire du Mottey, dans un mois. Construit de toutes pièces, il représente l’étape de la pressage du raisin. ©Photomontag

Voici à quoi ressemblera le giratoire du Mottey, dans un mois. Construit de
toutes pièces, il représente l’étape de la pressage du raisin.

Financé par le Canton, mandaté par les trois Communes précitées, le projet s’est étalé sur deux ans. «Mais le rond-point de Corcelettes, rappelant le domaine seigneurial de Grandson, a été construit en 2006», souligne le responsable des chantiers Philippe Perey. Et de préciser: «Il a donc fallu réfléchir à une manière originale de l’intégrer aux trois autres giratoires, tant au niveau thématique qu’esthétique.» Réalisé par les résidents de la fondation (voir encadré), l’aménagement des pastilles des giratoires s’est fait dans le cadre d’ateliers spécifiques. «Non pas simplement pour les occuper, précise Bruno Boudier. Mais bien pour les réinsérer dans la vie professionnelle et les responsabiliser. Participer à un tel projet leur permet aussi de valoriser leur travail et de laisser une trace de leur séjour au sein de l’institution.» Si la construction des différents objets et statues qui composeront les giratoires a été l’oeuvre des résidents, le projet a été chapeauté par un ingénieur en génie civil. «Il y a de nombreuses exigences en matière de sécurité routière auxquelles il fallait répondre», souligne le directeur. A noter que les usagers de la N5 pourront admirer le nouveau visage des giratoires d’ici la fin octobre au plus tard. «Il reste encore quelques détails techniques à régler, mais tout sera prêt», promet, non sans fierté, Bruno Boudier.

La Fondation Bartimée

Institution privée, la Fondation Bartimée a pour missions le traitement et la réinsertion sociale et professionnelle des personnes souffrant de toxicodépendance, motivées à améliorer leurs conditions de vie et bâtir un avenir sur des bases saines. «On utilise le terme addict stabilisé, qui fait référence à une personne sevrée», précise Bruno Boudier, directeur de l’institution. Vingt-cinq places de résidents à plein temps, 24 en «étape extérieure» et des prises en charge ambulatoires sont proposées.
Simon Gabioud