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Statu quo pour le droit de la famille

4 mars 2013

Une fois encore, la différence des sensibilités de part et d’autre de la Sarine à joué. La Suisse alémanique rurale a rejeté l’inscription dans la Constitution fédérale.

Faute d’inscription dans la Constitution, il faudra, selon Cesla Amarelle, agir au Parlement pour la famille.

La majorité des cantons suisses (13 contre 10), essentiellement des cantons suisses alémaniques, ont rejeté dimanche l’Arrêté fédéral sur la politique familiale visant à inscrire dans la Constitution l’encouragement des mesures visant à concilier la vie de famille et l’exercice d’une activité lucrative. Il s’agit non seulement d’un fossé entre les régions, mais surtout d’un fossé ville-campagne.

En effet, les cantons romands, Soleure, les deux Bâles et Zurich ont voté pour l’arrêté proposé, mais cela n’a pas suffi pour obtenir l’indispensable majorité des cantons pour modifier la Constitution fédérale. Le peuple s’est lui clairement prononcé pour l’Arrêté qui lui était soumis.

Les craintes qui se sont fait jour il y a deux semaines à peine, sur un sujet qui a fait bien moins de bruit que l’Initiative Minder et la révision de la Loi sur l’aménagement du territoire, se sont ainsi confirmées.

Continuer à agir

La conseillère nationale yverdonnoise Cesla Amarelle est bien entendu déçue par le résultat: «Il y a un vrai clivage entre villes et cantons très ruraux. Le vote du peuple, lui, est clair.» Et d’ajouter: «Je pense que le rôle très ambigu du PLR et de Philip Müller a été ravageur, notamment dans un canton comme l’Argovie.»

Pour Cesla Amarelle, il appartient désormais au Parlement de prendre ses responsabilités: «Il n’y a pas d’autre solution que d’augmenter le programme fédéral d’impulsion pour l’accompagnement extrafamilial. Il faudra en particulier renforcer l’aide ciblée pour les familles qui sont dans la précarité économique.» La parlementaire yverdonnoise rappelle que le programme d’impulsion de la Confédération a tout de même permis de créer 40 000 places d’accueil.

 

La révision de la LAT acceptée par le peuple inquiète au plus haut point le syndic de Ballaigues

«Le pouvoir va passer des politiques aux fonctionnaires»

«Si je me suis fortement engagé dans l’opposition à la LAT, c’est en raison de ma crainte de voir disparaître du pouvoir des politiques au profit des fonctionnaires à tous les niveaux. Je suis très inquiet», commentait hier Raphaël Darbellay, peu après avoir pris connaissance des résultats.

Le syndic de Ballaigues sait de quoi il parle. On recense plus de mille emplois dans sa commune qui ne compte pas autant d’habitants. Sur cette base, feu le conseiller d’Etat Jean-Claude Mermoud avait donné son aval à un projet de quartier à l’entrée est de la localité. Depuis, Philippe Gmür, chef du Service du développement territorial (SDT) y a opposé son veto, se basant sur le Plan directeur cantonal. «On nous reproche le manque d’accès aux transports publics. Au niveau des cadres, nous avons un potentiel», conclut le syndic de Ballaigues. Il continuera à se battre, au même titre que le PLR, qui ne veut pas voir «freiné» le développement des communes, alors qu’il faut affronter la croissance démographique.

Isidore Raposo