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Un projet de théâtre qui divise

24 avril 2013

Le projet de création d’un nouveau lieu de culture d’été dans les anciens Moulins Rod, ne fait pas l’unanimité au sein des représentants de la culture à Orbe.

Selon Pierre Mercier, municipal en charge de la culture, le lieu ne bénéficie pas encore des garanties de sécurité nécessaires.

Responsable de l’association Développement 21, Pierre-André Vuitel envisage de créer un nouveau théâtre d’été dans les anciens Moulins Rod, à Orbe. Jusqu’ici locataire des lieux, propriété d’Orllati S.A., il entend donner une nouvelle vie à cette vétuste bâtisse en employant des chômeurs, ce qui n’engendrerait pas de frais supplémentaires pour la Commune, dont les subventions sont déjà beaucoup trop sollicitées. Le but est d’offrir un nouvel espace culturel à une ville en pleine expansion. Pourtant, les avis divergent sur la nécessité d’un tel projet.

«Les anciens Moulins sont un lieu extraordinaire qu’il faut absolument mettre en valeur», s’exclame Patrice Lefrançois, président de la Commission Culturelle et des Loisirs d’Orbe.

A cela s’ajoute le besoin grandissant d’une telle salle de spectacle devant l’essor global de la cité urbigène: «En plus d’avoir un gros cachet et un potentiel culturel indéniable, les anciens Moulins représentent un espace plus grand que le théâtre de la Tournelle, alors que le Casino, lui, est une salle plutôt moyenne, qui n’a aucun poids historique.»

Bien que la Commune ne dispose pas de moyens financiers suffisants, elle soutient le projet, qui permettrait à des troupes locales de venir s’installer en résidence pendant la période estivale –période à laquelle la CCLO cesse ses activités- et de présenter un spectacle à la fin de l’été. Les Moulins n’étant pas équipés de chauffage, ils ne seraient exploitables que durant cette période.

Un projet qui rassemble

Au bénéfice d’un large soutien de la part de la Commune, Isabelle Cuche-Monnier, directrice du Théâtre de la Tournelle, défend dès le départ l’idée d’un nouveau théâtre à Orbe. «J’espère que quelque chose puisse voir le jour, ce serait un soulagement pour la Tournelle, qui devient trop petite par rapport à la demande», mais un projet d’une telle envergure requiert qu’on y consacre du temps, selon elle. «Avec ses 6000 habitants, Orbe a besoin d’un théâtre qui rassemble, et non qui divise.»

Exclue du projet de «théâtre au fil de l’eau», Regula de Souza-Kohlbrenner, qui œuvre pour la Culture depuis 40 ans, explique que tous devraient tirer à la même corde afin d’aboutir à un théâtre viable, car pour le moment, son initiateur semble prévoir les transformations sans se préoccuper des risques liés à l’ancienneté de l’endroit. «On ne peut pas faire prendre des risques aux spectateurs en ne prenant pas les précautions nécessaires», estime Pierre Mercier, municipal en charge de la Culture. Selon ses dires, on ne peut pour le moment pas envisager de programmer un spectacle dans un lieu qui ne bénéficie d’aucune garantie de sécurité.

 

François Germanier