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Yverdon veut offrir de la lumière au sport handicap

10 avril 2014

Paracyclisme – La Cité thermale accueillera une manche de la Coupe du monde de la discipline en juin 2015. Une organisation ambitieuse que la Ville a pris l’initiative de solliciter.

Toutes les troupes du municipal Jean-Daniel Carrard (au centre) vont mettre la main à la pâte pour accueillir cette manche de Coupe du monde. En haut, Laetitia Jobin (coordinatrice des événements sportifs) et Pascal Pittet (commandant de Police Nord vaudois). En bas, Pedro Camps (délégué aux sports) et Jean-Michel Benay (chef du service).

Toutes les troupes du municipal Jean-Daniel Carrard (au centre) vont mettre la main à la pâte pour accueillir cette manche de Coupe du monde. En haut, Laetitia Jobin (coordinatrice des événements sportifs) et Pascal Pittet (commandant de Police Nord vaudois). En bas, Pedro Camps (délégué aux sports) et Jean-Michel Benay (chef du service).

Quand on éteint les lumières des Jeux olympiques, alors ces athlètes entrent en scène. Après la cérémonie de clôture. C’est injuste.» Municipal de la police et des sports de la Cité thermale, Jean-Daniel Carrard clame haut et fort le respect qu’il a pour le sport handicap. Et il n’est pas le seul : la Ville d’Yverdon a sollicité et obtenu l’organisation d’une manche de la Coupe du monde de paracyclisme, qui se déroulera du 13 au 16 juin 2015, en pleine campagne de qualifications pour les Jeux paralympiques de Rio.

«Le paracyclisme n’a pas souvent les honneurs des médias et pourtant les athlètes le mériteraient», continue Jean- Daniel Carrard. Son enthousiasme ne vient pas de nulle part, mais d’une discussion informelle avec Laetitia Jobin, qui, avant de travailler dans son service, était responsable de la discipline au sein de l’Union cycliste internationale. «Notre idée, c’est de mettre ces sportifs dans la lumière», note encore le municipal.

Ce sera la toute première fois qu’une telle compétition se tiendra en Suisse. 350 athlètes sont attendus, avec 150 accompagnateurs environ. Les courses se dérouleront sur trois boucles différentes à définir -respectivement trois, sept et quinze kilomètres- en fonction des épreuves. Organiser le tout aura valeur de défi pour les services communaux, qui n’oublient pas d’annoncer les petits désagréments à prévoir. «Bien sûr, il y aura quelques contraintes en termes de circulation, note Jean-Michel Benay, chef du Service des sports. Nous appelons d’ores et déjà la population à faire preuve de compréhension.» Par ailleurs, les autorités contacteront prochainement quelques communes de la région susceptibles d’être traversées par les coureurs.

Penser l’espace urbain

Commandant de Police Nord vaudois, Pascal Pittet voit, dans l’organisation de cette compétition, une opportunité de mettre en place un dispositif d’accessibilité très pointu. «Il s’agit de le faire pour les coureurs, mais aussi pour les personnes à mobilité réduite qui feront partie du public», note-t-il. Un test intéressant pour une ville d’Yverdon qui se prête à merveille aux déplacements à vélo. «Peut-être que cette manifestation nous donnera des idées de modifications de l’espace urbain», se réjouit-il encore.

Pour que tout se passe bien, il s’agira de trouver des solutions pour loger les quelque 500 personnes attendues, mais aussi de dénicher de nombreux bénévoles. «Nous allons faire des appels», souligne Pedro Camps, délégué aux sports. Par ailleurs, la Ville va se mettre en quête de partenaires financiers pour couvrir une partie des 300 000 francs du budget, dont elle assumera la plus grosse tranche.

Proximité des Jeux oblige, les meilleurs seront au rendezvous pour tenter d’y qualifier leur nation. Il y aura donc de l’enjeu et du spectacle. Ce serait définitivement trop bête d’éteindre la lumière.

 

Qu’est-ce que le paracyclisme ?

En paracyclisme, certains athlètes évoluent en vélo à mains. C’est le cas, ici, de l’Italien Alessandro Zanardi, double médaillé d’or aux Jeux Paralympiques de Londres, qui a entamé une carrière dans cette discipline après avoir perdu ses deux jambes dans un accident survenu lors d’une course automobile. Avant cela, il a roulé plusieurs saisons en Formule 1.

En paracyclisme, certains athlètes évoluent en vélo à mains. C’est le cas, ici, de l’Italien Alessandro Zanardi, double médaillé d’or aux Jeux Paralympiques de Londres, qui a entamé une carrière dans cette discipline après avoir perdu ses deux jambes dans un accident survenu lors d’une course automobile. Avant cela, il a roulé plusieurs saisons en Formule 1.

Le paracyclisme offre différentes épreuves aux personnes en situation de handicap. Il inclut deux disciplines, la piste et la route, chacune déclinée en plusieurs spécialités. L’Union cycliste internationale (UCI) a défini différentes catégories qui existent pour toutes les catégories d’âge. En fonction de leur handicap, les athlètes s’affrontent en tandem avec une personne valide (aveugles et malvoyants), en tricycle (paralysie cérébrale, troubles de l’équilibre), en vélo à mains (personne en chaise roulante) ou en vélo régulier (atrophie musculaire, amputation d’un membre supérieur). Les principales épreuves sont les Championnats du monde, les Jeux paralympiques et la Coupe du monde, dont Yverdon accueillera donc une étape en 2015.

Lionel Pittet