Logo

Yverdonnois invités à dessiner la place d’Armes

15 mars 2013

La Municipalité d’Yverdon-les-Bains, par l’intermédiaire du Service de l’urbanisme et des bâtiments (URBAT), s’engage pour la première fois dans une démarche participative. L’Exécutif demande aux habitants, et à tous ceux qui le souhaitent, d’imaginer le futur de l’espace qui sépare la gare du coeur historique de la ville. Un questionnaire, un concours photo et des ateliers sont proposés. 

Le public est invité à redessiner ce vaste espace.

«On propose aux Yverdonnois de réfléchir sur la base d’une page blanche», a déclaré hier Marianne Savary, municipale en charge du Service de l’urbanisme et des bâtiments (URBAT), lors du lancement de la démarche participative destinée à dessiner le futur de la place d’Armes.

Ce vaste espace cher aux Yverdonnois et à leurs hôtes -ils le découvrent obligatoirement en descendant du train ou en visitant la ville- est, du point de vue urbanistique, un sujet sensible. Suffisamment pour permettre à chacun de l’aménager dans son esprit, de donner son avis.

Un «serpent de mer»

Et puis c’est aussi un vieux «serpent de mer» de la politique et du commerce yverdonnois. Cela fait en effet cinquante ans que Pierre Despland, alors conseiller communal, est intervenu pour demander l’aménagement d’un parking souterrain. Laurent Gabella a relancé le débat récemment. Le principe de construire le parking semble acquis, reste à le concrétiser.

Ainsi, une démarche visant à trouver un partenaire investisseur pour le parking sera conduite en parallèle ces prochains mois. La Ville va certes fixer le cadre et les contraintes, mais elle n’a pas l’intention d’investir dans l’aire de stationnement.

Plusieurs phases

Lancée officiellement hier, la démarche participative a pour but de donner l’occasion à la population, en particulier aux utilisateurs, de s’exprimer.

Ce laboratoire d’idées devrait influencer le cahier des charges du concours d’architecture qui sera lancé vraisemblablement l’an prochain. Un concours «ouvert et international», a précisé la municipale. En raison des montants en jeu, il est soumis à la Loi sur les marchés publics.

Dans un premier temps, les personnes intéressées, d’Yverdon-les-Bains et d’ailleurs, sont invitées à répondre au questionnaire accessible en ligne (www.yverdon-les-bains.ch/deppar). Elles pourront aussi utiliser celui qui sera diffusé dans un Bonjour! hors série le 22 mars prochain.

Concours photo

Dès maintenant, et jusqu’au 10 avril, les personnes intéressées peuvent participer à un concours de photographie sur le thème «Regards sur la place d’Armes».

Les participants pourront proposer trois photos. Celles-ci seront exposées entre fin avril et début mai dans les jardins du Théâtre Benno Besson, en même temps que des photos historiques de la place, provenant des archives de la Ville, qui, elles, seront présentées sur la promenade Auguste-Fallet.

Toute cette démarche sera accompagnée par des spécialistes de la HEIG-VD. Elle aboutira à un bilan qui sera établi lors d’une séance publique le 28 mai, à l’Aula Magna.

Un «Urbablitz»

Cette première phase sera suivie d’autres, notamment d’une soirée «Horizons», en juin, et d’un «Urbablitz», un concours d’architecture-éclair. En l’espace de vingt-quatre heures, les candidats seront invités à présenter un projet qu’ils dessineront sous les yeux du public. Ce dernier pourra suivre l’évolution pendant la durée du concours.

Les étudiants de la traditionnelle Université d’été seront eux aussi appelés à plancher sur cet espace proche du centre-ville.

Par ailleurs, des enquêtes seront effectuées auprès de publics ciblés, les commerçants notamment. Des flyers d’information seront distribués sur le stand de la Société industrielle et commerciale (SIC) Yverdon, Grandson et environs pendant toute la durée du Comptoir du Nord vaudois.

Un stand est également prévu sur la place Pestalozzi le 13 avril prochain, dans le cadre d’un atelier de prises de vues aériennes. En effet, le drone de la HEIG-VD sera également en action pour donner une autre image de la place d’Armes.

Un double défi

«On a hérité d’un vide qui a un énorme potentiel», relève Markus Baertschi, urbaniste de la Ville, qui voit deux défis à relever: réussir à créer un espace public de qualité pour relier le centre historique à la gare et trouver enfin une bonne solution aux problèmes de stationnement et à la circulation sur la rue des Remparts.

Si, il y a quelques mois encore, certaines options paraissaient prises -par exemple le déplacement du trafic de la rue des Remparts en direction de la place-, les autorités veulent aujourd’hui laisser les utilisateurs s’exprimer.

Ainsi, même si le périmètre est circonscrit à l’espace compris entre le collège de la place d’Armes, le Théâtre Benno Besson, la gare et la rue des Remparts, les autorités se disent prêtes à examiner les idées et propositions allant au-delà.

On sait par exemple, à tout le moins au stade des intentions, que la salle de gymnastique située derrière le collège de la place d’Armes, et les deux pavillons placés sur les côtés, sont destinés à disparaître. «Si certains souhaitent élargir le périmètre d’eux-mêmes, ils peuvent le faire», confirme Marianne Savary.

Les coûts de la démarche participative, que les autorités espèrent fructueuse, seront financés par le crédit d’investissement accordé l’an dernier par le Conseil communal.

 

Un long chemin à parcourir

Maintenir l’intérêt

L’intérêt des Yverdonnois et de leurs hôtes pour la place d’Armes revêt un grand aspect émotionnel. Dans ce contexte, la démarche participative leur donne l’occasion de manifester leurs envies. Il s’agira ensuite d’alimenter leur intérêt, car la procédure va durer un certain nombre d’années. Une fois les phases de consultation et de concours passées, les autorités imaginent une mise à l’enquête publique en 2016 et le lancement des travaux l’année suivante. C’est long et loin, mais après un demi-siècle d’attente, l’échéance est relativement proche.

 

 

Isidore Raposo