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«Ouvrir une fenêtre sur le passé et y porter mon regard»

20 avril 2012

Bernard Reymond, jeune Yverdonnois, est actuellement en train de finir un master en illustration scientifique à Zurich, après avoir brillamment obtenu un master en archéologie à Lausanne! Il sera l’invité des Amis du Musée d’Yverdon mardi prochain, pour une conférence à ne pas manquer.

Bernard Reymond dans son atelier de la rue de la Plaine, où il travaille aussi bien avec son ordinateur (pour la 3D) qu’avec l’aquarelle, l’encre de Chine et l’acrylique.

«Il faut bien suivre le train de la modernité et la 3D est un outil formidable, offrant de multiples possibilités, notamment dans le choix du point du vue, que vous pouvez modifier à tout instant, mais je ne vais pas cacher que j’apprécie beaucoup le travail en deux dimensions. L’aquarelle reste ma passion et je suis convaincu que la 2D vieillit moins vite.» Bernard Reymond a une double passion: l’archéologie et l’illustration, ce qui conduit le jeune artiste, parfois, à se trouver à cheval entre deux genres. D’un côté, la restitution fidèle de l’archéologue, attentif au moindre détail. De l’autre, la passion de l’image, qu’elle soit pour les enfants, à but didactique ou pédagogique. L’illustration, bien sûr, doit elle aussi communiquer de la manière la plus juste possible, mais n’exclut pas la poésie, le romanesque, au mépris, peut-être parfois, d’une petite pointe de vérité, mais jamais de vraisemblance et de bon sens, tant l’artiste ne peut pas avoir tort dans sa représentation, sa vision étant toujours à interpréter.

De multiples mandats

Bernard Reymond, dont l’atelier de la rue de la Plaine est peut-être un peu exigü pour la somme de savoir et de talent qu’il recèle, a donc «tout naturellement» complété son master en archéologie, à l’Université de Lausanne, d’un master en illustration scientifique, qu’il est actuellement en train de terminer à la Haute école des arts de Zurich! Sa passion réside donc bien dans le regard porté sur le passé, qu’il publie volontiers sous toute forme de publication, aussi bien des revues pour enfants («Les Guides à pattes», notamment, à découvrir absolument) que des documents scientifiques du plus haut sérieux. «Ce que j’aime, c’est ouvrir une fenêtre sur le passé et y porter mon regard», glisse le jeune homme, modeste, même un peu timide, mais les grands artistes doivent tous l’être un peu, sans doute. A l’aise aussi bien avec un ordinateur lorsqu’il s’agit de reconstituer à la colonne près un temple ancien aujourd’hui démoli qu’avec l’encre de Chine, l’artiste travaille sur mandat de la part de musées, désireux d’illustrer eux aussi le passé, mais aussi pour des écrivains, voire pour les services cantonaux. Bernard Reymond travaille également comme guide au Musée d’Yverdon et région, entre deux voyages à Zurich et la préparation de son master. Il collabore également avec le Musée romain d’Avenches, pour lequel il réalise actuellement «une nouvelle visualisation du sanctuaire du Cigognier, conçue pour une utilisation in situ».

Voilà donc le secret de Bernard Reymond: concilier une rigueur scientifique absolument indispensable dans son métier avec l’oeil émerveillé de celui qui aime l’histoire aussi pour les histoires qu’elle raconte. Et qu’il sait mieux que personne raconter par les traits de son esprit, lesquels se matérialisent au quotidien par les traits de sa plume.

 

En conférence mardi au Château

Bernard Reymond sera l’invité des Amis du Musée d’Yverdon (AMY), mardi 24 avril. Dans la foulée de l’assemblée générale de l’AMY (19h30), l’Yverdonnois proposera un état des lieux d’un des grands défis de l’archéologie: mettre une image sur le passé.

Agrémentée de multiples illustrations, cette conférence traversera les âges, allant des représentations idéologiques ayant nourri l’imaginaire jusqu’à la «réalité augmentée» que permettent les nouvelles technologies. n

Dès 19h30 à l’Aula Magna du Château d’Yverdon, assemblée de l’AMY, suivie de la conférence de Bernard Reymond et d’une verrée. Entrée gratuite et ouverte à tous.

Timothée Guillemin