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Les punaises de lit reviennent en force

26 octobre 2012

En raison de leur résistance aux insecticides et des moeurs voyageuses de l’homme moderne, ces parasites prolifèrent.

La petite taille de «Lucky» lui permet d’exercer son art dans des endroits aussi exigus et difficiles d’accès qu’un lit superposé. Sous le regard bienveillant de Marie-Sol Lavanchy.

«Seek, seek», «Show me», «good boy!» Directeur de Scanbug, Didier Frey s’adresse à son chien «Mailo» dans la langue de Shakespeare. Au même titre que «Lucky», l’autre représentant canin de la société, ce labrador débordant d’énergie a été formé dans un centre de dressage pour chiens de détection en tout genre en Floride.

Il est désormais en mesure de mener la vie dure à la punaise de lit, un insecte brunâtre de 4 à 7 millimètres colonisant un nombre croissant de foyers suisses.

Façon vampire, ce parasite passe la journée tapi sur le sommier, derrière une armoire ou dans les plis du canapé , et part en quête de sang humain la nuit venue. Les piqûres infligées vont de la tache rouge à l’urticaire en fonction de la réaction de la personne ayant croisé son chemin.

Prédatrices de l’homme depuis la nuit des temps, les punaises de lit referaient surface car les gens voyagent plus et les puissants pesticides tels le DDT ont cédé la place à des produits moins virulents, face auxquels elles parviennent désormais à résister.

Des Etats-Unis à Fiez

Le labrador «Mailo» cherche à repérer le récipient contenant les punaises de lit, un exercice qui rythme son quotidien.

A la recherche d’un nouveau défi, Didier Frey «rêvait de travailler avec des chiens». Renseigné sur la problématique des punaises de lit, il s’est rendu à la Florida Canine Academy dans le but d’y acheter un compagnon à quatre pattes, «Mailo». Le mois et demi passé outre-Atlantique lui a permis de se lier d’amitié avec le directeur du centre Bill Whitstine, qui lui a également vendu son chien «Lucky».

De retour à Fiez, Didier Frey a trouvé qui «mettre au bout de la laisse» en la personne de Marie-Sol Lavanchy, son assistante chez Scanbug. Ils arpentent aujourd’hui la Suisse sur les traces de l’insecte nuisible grâce au flair de leurs auxiliaires canins.

«Le rôle du maître-chien est hyperimportant. Pour que la démarche soit efficace, un entraînement quotidien est nécessaire», indique Didier Frey.

Avant chaque intervention, les deux collaborateurs bipèdes sécurisent l’endroit avec précaution «pour éviter la casse et la blessure des chiens», puis se repartissent les pièces à inspecter. «Lorsqu’il s’agit d’un hôtel, nous prenons chacun un étage puis effectuons un croisement de contrôle. Jusqu’à maintenant, nous arrivons à une correspondance de 100% concernant les zones signalées», se félicite Didier Frey.

Devant l’ampleur de la demande, une troisième personne va bientôt rejoindre la société, qui comptera quatre chiens d’ici la fin de cette année.

Ludovic Pillonel