Logo

«Allez, on ne va pas critiquer l’enfant avant qu’il ne soit né»

22 juin 2012

Football – 1re ligue promotion – Nouvel entraîneur d’Yverdon Sport, Gabet Chapuisat évoque «sa contribution» à la promotion de l’équipe nord-vaudoise, mais aussi la saison à venir, dans une catégorie de jeu inédite et qui doit faire ses preuves.

Football - 1re ligue promotion - Nouvel entraîneur d’Yverdon Sport, Gabet Chapuisat évoque «sa contribution» à la promotion de l’équipe nord-vaudoise, mais aussi la saison à venir, dans une catégorie de jeu inédite et qui doit faire ses preuves.

Au Stade Municipal, Gabet Chapuisat ne prendra ses fonctions que lundi. Pourtant, son destin est lié à celui d’Yverdon Sport depuis le 9 juin dernier, date de la dernière journée du championnat de 1re ligue. Si, en toute fin d’après-midi, de longues minutes après l’épilogue du match entre YS et Bulle, les joueurs nord-vaudois ont pu lever les bras, c’est en partie grâce à lui. A lui et à son ES Malley, qui a accroché Le Mont (1-1) et permis aux Yverdonnois d’accéder à la 1re ligue promotion. Ironie du sort, c’est dans la Cité thermale que rebondira l’ex-entraîneur stellien.

La Région: Gabet Chapuisat, de quand datent vos contacts avec YS?

Gabet Chapuisat: Le premier coup de téléphone date d’avant le dernier match de la saison qui vient de s’achever. Les dirigeants d’YS étaient inquiets de savoir si l’ES Malley allait «solder» son match face au Mont, ou pas.

Cela n’a pas été le cas…

Il faut se rendre compte que ce n’était pas une situation facile. Tout au long de la saison, j’ai espéré que tout soit joué avant cette dernière partie. Après, à un moment donné, il faut avoir une éthique. On joue un match pour le gagner. Et puis, les consignes de mes dirigeants étaient claires. On devait disputer ce match à fond, même si j’ai senti que certains joueurs avaient tiré le frein à main.

On a pu lire des réactions étonnantes, comme s’il eût été naturel que l’ES Malley laisse Le Mont gagner et monter.

J’ai fait tout faux dans ma carrière: j’ai toujours été honnête. Tu es honnête et tu te fais des ennemis. J’avais beaucoup d’amis au Mont. J’en ai toujours, mais j’en ai perdu. Certains me considèrent comme le responsable du fait qu’ils n’ont pas été promus et ils m’en veulent.

Lundi, vous allez prendre vos fonctions d’entraîneur d’Yverdon Sport. Que savez-vous déjà de votre nouvelle formation?

Que c’est une équipe qui a du potentiel, malgré le départ de certains joueurs, comme celui de Mustafa Sejmenovic, qui ne sera pas facile à remplacer. Nous devrons jouer la carte de jeunes qui ont faim. Pas financièrement: faim de jouer dans une nouvelle catégorie où ils auront l’opportunité de s’illustrer.

Les dirigeants ne font pas mystère du fait que la voilure financière sera réduite par rapport à la saison dernière. Est-ce une source d’inquiétude pour vous?

Sportivement, l’aventure peut être très intéressante, même si, effectivement, nous n’aurons pas les moyens de prendre des «stars». Nous allons faire confiance à des jeunes, en espérant réussir nos coups de poker.

Que pensez-vous de cette 1re ligue promotion, que vous allez découvrir avec Yverdon Sport?

Tout d’abord, je dirai que comme beaucoup de gens du terrain, je n’étais pas favorable au concept. Pour moi, diminuer le nombre d’équipe en Challenge League était un non sens. Mais, allez, on ne va pas critiquer l’enfant avant qu’il ne soit né et nous verrons bien.

Vous dirigerez l’équipe assisté de Christian Mischler, ancien entraîneur de Baulmes. Qu’est-ce que cela vous inspire?

Le comité m’a proposé Christian, je n’ai jamais travaillé avec lui, mais je l’ai beaucoup côtoyé et nous avons d’excellents rapports. On s’est rencontré, nous avons parlé une heure, et je ne me fais aucun soucis: entre gens du football, ça ne peut que marcher. A Malley, j’étais habitué à travailler seul. Ce sera un plus d’avoir un assistant.

Il est très tôt pour en parler, mais quels seront vos objectifs sportifs la saison prochaine?

Toute autre ambition que le maintien ne serait pas raisonnable. Ce championnat sera difficile, on ne va pas rigoler nonante minutes à la fin de chaque semaine. Il n’y aura donc pas de place pour les rêves, mais il y en aura pour le plaisir. Car c’est ça, avant tout, le football.

 

Gabet Chapuisat

Né à Lausanne, il a aujourd’hui 64 ans.

Après avoir fait ses classes juniors au Lausanne-Sport, il mène une carrière de footballeur professionnel dès 1965, qui le verra porter les couleurs du LS, du Paris FC, de Zurich, Vevey et Renens.

Il compte 34 sélections en équipe nationale suisse.

Lors de la saison 87-88, il entame sa carrière d’entraîneur au LS, à la tête des espoirs. Par la suite, il transitera par de nombreux clubs à travers toute la Suisse, avec un premier passage à Yverdon Sport de 2001 à 2003.

De son vrai prénom Pierre-Albert, Gabet Chapuisat est également connu pour être le père de Stéphane, dont la magnifique carrière de footballeur n’est inconnue d’aucun amateur de ballon rond.

Lionel Pittet