Logo

«Je ressens la nécessité d’encadrer les jeunes»

11 décembre 2009

Sébastien Meoli a déjà inscrit quatre buts cette année, mais n'a pas trouvé le chemin des filets contre Wil à la fin du mois de septembre (0-1). © Muriel Antille

Sébastien Meoli a déjà inscrit quatre buts cette année, mais n'a pas trouvé le chemin des filets contre Wil à la fin du mois de septembre (0-1). © Muriel Antille

Avec Mustafa Sejmenovic, il forme l’une des meilleures charnières centrales de Challenge League. Capitaine d’Yverdon Sport à l’attitude exemplaire (il n’a écopé que d’un seul carton jaune jusqu’ici), buteur régulier (il a marqué quatre fois, soit autant qu’Edo, Manuel Bühler et Nicola Zari), Sébastien Meoli est un des piliers de la formation de Vittorio Bevilacqua. Au terme d’un premier tour ponctué de belles surprises comme de douloureuses déconvenues, il dresse le bilan automnal de son équipe en évoquant le terrain et ce qui se passe autour.

La Région: Sébastien, les cinq premières places avaient été évoquées comme objectif. Au terme du premier tour, vous êtes septièmes. Une déception?

Sébastien Meoli: C’est décevant dans la mesure où nous avons perdu beaucoup de points bêtement. Mais si l’on considère que le budget du club a été réduit, que plusieurs départs n’ont pas vraiment été compensés, j’estime que nous avons fait un premier tour à la hauteur.

Qu’a-t-il manqué à Yverdon pour figurer plus haut?

Un peu de réussite. Une balle arrêtée. A chaque fois, c’est un détail différent qui nous a coûté cher.

Y a-t-il un résultat qui vous a particulièrement affecté?

Les deux points perdus contre Lausanne. Nous faisons 1-1, en manquant un penalty et alors que nous avons fait le jeu. Battre le LS, qui affiche des ambitions supérieures aux nôtres, cela aurait été un gros coup. En plus, c’est mon club d’origine!

Au début de la saison, Manuel Bühler brillait. Il s’est blessé, Khaled Gourmi a explosé. Depuis que ce dernier est parti à Young Boys, ne vous manque-t-il pas un créateur?

C’est vrai que l’année dernière, nous avions davantage de joueurs créatifs, avec Biscotte, parti cet été à Locarno, Gourmi et Bühler. Les deux premiers nous ont quittés et le dernier a été poursuivi par la poisse cet automne. Là, nous avons plus de travailleurs, alors qu’il faudrait un amalgame entre les deux. Mais de manière générale, le contingent n’est pas très étoffé. Nous sommes vite courts.

Un autre objectif était d’intégrer des jeunes au groupe. Les attentes ont-elles été remplies de ce point de vue-là?

Jérémy Manière a disputé un bon tour. Je ne pense pas qu’il s’attendait à jouer autant. Yannick Nkufo, sur la fin, a aussi fait de belles choses. Dans l’ensemble, cela se passe bien, car le coach est très clair sur le fait qu’ils partent comme remplaçants et qu’ils doivent utiliser chaque minute de jeu pour lui montrer de quoi ils sont capables, qu’il leur appartient de rendre ses choix difficiles.

Et comment vivez-vous votre statut d’ancien?

A vrai dire, pour la première fois, je ressens la nécessité d’encadrer des jeunes, à l’instar de quelques autres joueurs, et j’y prends beaucoup de plaisir. Du coup, je pense moins à ma carrière individuelle qu’à l’équipe.

Néanmoins, comment jugez-vous votre premier tour?

J’ai marqué quatre buts, même si ce n’est pas ma priorité, et j’ai été épargné par les blessures, donc je suis content. Je suis satisfait de mes performances, je n’ai pas fait trop d’erreurs.

L’année dernière, vous étiez troisièmes à Noël, à douze points des deux premiers. Là, septièmes, vous n’êtes qu’à six points des finales pour la promotion…

Oui, cette année, le championnat est plus homogène. Nous l’illustrons d’ailleurs à merveille, en accrochant les meilleurs et en perdant contre Gossau! Nous avons de petits regrets à nourrir, mais si nous livrons un bon début de deuxième tour, nous pouvons encore chatouiller les ténors.

L’objectif, c’est toujours la cinquième place?

Voire mieux, si affinités.

Comment avez-vous vécu le scandale des matches truqués?

J’ai d’abord été choqué. Que cela se produise en Suisse… Après réflexion, il est clair que la Challenge League, avec ses matches suivis par mille spectateurs, est une bonne planque pour les parieurs. Malheureusement, cela ne pourrit pas que la Challenge League, mais le football, le sport. On devient suspicieux. A la fin d’un match gagné 3-0, on va se demander si nos adversaires avaient été payés. Je n’avais pas conscience de l’ampleur du phénomène et il faut le combattre. Pour ma part, je suis bien heureux de n’avoir jamais été contacté par des truqueurs.

Lionel Pittet