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«Mon licenciement: c’était une question de temps»

21 octobre 2009

L’entraîneur italo-canadien évincé il y a dix jours du HC Yverdon évoque les raisons de son licenciement, relevant les conditions dans lesquelles il a dû travailler avec le mouvement juniors à son arrivée dans le Nord vaudois. Il compte poursuivre sa carrière en Europe.

Malgré son court passage dans la Cité thermale, Santino Pellegrino a apprécié la région et le contact avec les gens qu’il a rencontrés.

Malgré son court passage dans la Cité thermale, Santino Pellegrino a apprécié la région et le contact avec les gens qu’il a rencontrés.

Licencié la semaine dernière de son poste d’entraîneur et de chef de la formation du HC Yverdon, Santino Pellegrino n’avait pas souhaité réagir à chaud. Acceptant la sentence, l’Italo-Canadien tenait tout de même à donner sa version des faits.

Pour rappel, son congé lui a été donné non pas pour ses résultats sportifs avec la première équipe (qui avait alors enquillé trois victoires en championnat), mais, selon le club, pour son implication au sein du mouvement juniors. «Avec les juniors, je n’ai jamais eu une équipe au complet, regrette pour sa part Pellegrino. Je ne peux pas entraîner et expliquer un système de jeu si les joueurs ne sont là qu’au match. J’ai manqué d’outils pour travailler.» L’ancien mentor nord-vaudois n’a pas été surpris par son licenciement. «C’était une question de temps, je le sentais. Mais j’imaginais plutôt après une ou deux défaites.»

En cause, notamment, la relation difficile qu’il entretenait avec le manager général du club, Bernard Stalder. «Il ne m’a pas traité avec respect, estime Pellegrino, lorsque j’allais le voir, il ne me donnait pas de réponse claire. Il ne m’a pas aidé à m’intégrer, à comprendre le système. Il y avait des problèmes de communication.»

Santino Pellegrino aurait également voulu pouvoir bénéficier d’un peu plus de temps. «Comment changer un programme en un mois, sans joueurs? J’étais en train de préparer des entraînements personnels pour travailler sur les faiblesses de chacun. Mais en un mois, je devais déjà apprendre à connaître le personnel et les joueurs de nombreuses équipes.» L’ex-entraîneur estime avoir fait son job au mieux, compte tenu des circonstances.

Et maintenant?

Se sentant bien en Europe, le Montréalais souhaite retrouver de l’embauche sur le Vieux continent. «Je n’ai que du bien à garder des gens que j’ai rencontrés ici. Je me suis fait de bons amis. Je remercie les joueurs de la première équipe. Ils ont travaillé fort. Pour ce qu’ils gagnent, j’ai été impressionné de leur implication, plus que professionnelle. Ce sont de bonnes personnes et de bons hockeyeurs. Je leur souhaite de gagner le championnat.

La réponse du président

Le divorce entre Pellegrino et le HCY s’est bien déroulé et les parties se sont entendues sur une indemnité de départ sans problème. Le comité et l’ex-entraîneur entretenaient de bons rapports, comme le confirment les deux parties. Le technicien avait demandé une réunion avec les dirigeants pour évoquer ses doléances, sans qu’elle ne lui ait été accordée. «Je le concède, explique le président André Bonzon (photo ci-dessous). Mais la décision de nous séparer de Pellegrino était déjà prise à cet instant. Voilà pourquoi. J’ajouterai qu’on s’était déjà rencontrés pour discuter par le passé.» Le président yverdonnois admet aussi que les effectifs de certaines équipes du mouvement juniors sont courts. «Mais certains diminuaient, car il n’y avait plus d’intérêt. La situation se dégradait. On reproche à Pellegrino de ne pas avoir réussi à organiser quelque chose qui tourne. A titre d’exemple, à peine arrivé, Valeri Chiriaev a changé l’organisation, voyant que le planning ne jouait pas. Il n’y avait certes pas beaucoup de joueurs, mais assez.»

Puis, André Bonzon relève aussi que le club avait engagé un professionnel qui devait s’assumer. Ajoutant encore que, aux yeux du comité, Pellegrino n’était «pas assez présent».

Manuel Gremion