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«Nous devons éradiquer ces problèmes»

23 novembre 2009

La nouvelle a fait l’effet d’une bombe. Le Ministère public de Bochum suspecte 200 matches d’avoir été truqués, dont 22 de Challenge League et un certain Yverdon Sport – Thoune (5-1). Paul-André Cornu joue cartes sur table.

Paul-André Cornu veut jouer la carte de la transparence complète dans le cadre de l’affaire de matches truqués qui agite le football actuellement.

Paul-André Cornu veut jouer la carte de la transparence complète dans le cadre de l’affaire de matches truqués qui agite le football actuellement.

Paul-André Cornu, président d’Yverdon Sport, était devant son poste de télévision samedi dernier, lorsque le nom de son club a été mentionné. Dans un contexte peu agréable. Le Ministère public de la ville allemande de Bochum et la police ont annoncé, vendredi dernier, que des soupçons pesaient sur 200 matches de football, susceptibles d’avoir été truqués (lire ci-dessous). «Je savais que la Challenge League était concernée, je l’avais entendu à la radio, explique Paul-André Cornu. Mais je me disais alors simplement que des voyous sévissaient.» Forcément, lorsque le nom d’Yverdon Sport a été prononcé, le président s’est activé. «Après avoir glané des informations de différentes sources, nous avons appris que le match dans le collimateur était celui que nous avons disputé en avril dernier contre Thoune (réd: victoire d’YS 5-1)», précise-t-il.

Et même si les soupçons ne pèsent pas sur les Yverdonnois, mais sur leurs adversaires, Paul-André Cornu est décidé à jouer la carte de la transparence jusqu’au bout. «Je répond à toutes les sollicitations des médias, car nous ne voulons pas laisser le moindre doute planer. Le club a beaucoup à perdre, en termes d’image, à être mêlé à cette affaire», estime-t-il.

Avait-il remarqué quelque chose de particulier à l’occasion du match? «Nous avions gagné un peu facilement, mais sans imaginer que l’honnêteté de joueurs était à mettre en cause. Mais nous avions réfléchi aux causes des mansuétudes de nos adversaires, que nous avions fini par attribuer à l’affaire de moeurs qui secouait alors le FC Thoune», se souvient-t-il.

«Surpris en bien par l’efficacité des contrôles», Paul-André Cornu est d’avis que la justice doit aller au bout et «prendre des sanctions véritablement exemplaires». Du côté d’YS, que va-t-il se passer? «Nous allons nous entretenir avec les joueurs, explique le président. Avec ceux qui étaient déjà là lors du match en question, puis avec tout le groupe. Le problème de ce genre d’affaire, c’est que tant qu’elle n’est pas réglée, la suspicion est partout. Si nous devions nous rendre compte que l’un ou l’autre de nos joueurs compte parmi les tricheurs, il serait prié de prendre la porte immédiatement. Mais j’ose bien sûr espérer que ce n’est pas le cas.»

«Nous traversons un moment difficile, admet-il. C’est une leçon pour les présidents de club. Il faut remettre de l’ordre et éradiquer ce genre de problèmes en rendant attentif les joueurs à ce genre de choses et aux responsabilités qui leur incombent.»

Lionel Pittet