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«Stop aux bouchons» divise l’Exécutif

13 juin 2012

Les trois municipaux du Parti libéral-radical yverdonnois ont rompu la collégialité. Le préavis sur la suite à donner à l’initiative ne leur convient pas.

Marc-André Burkhard, Gloria Capt et Jean-Daniel Carrard plaident pour la route de contournement.

«On partage les mêmes soucis, mais on n’a pas les mêmes réponses. Il faut offrir des alternatives aux automobilistes avant d’en faire la chasse», explique Jean-Daniel Carrard, municipal en charge de la police et des sports.

Si, sur l’objectif, soit diminuer le trafic en ville Yverdon-les-Bains, tout le monde est d’accord, les positions divergent dès qu’il s’agit d’évoquer les mesures pour y parvenir.

Comme prévu -ils avaient été extrêmement clairs durant la campagne électorale de l’an dernier-, Gloria Capt, Jean-Daniel Carrard et Marc-André Burkhard, les trois municipaux du PLR se distancent de la majorité municipale, qui propose au Conseil communal de rejeter l’initiative «Stop aux bouchons». De fait, les élus du PLR rompent la collégialité. Une nouvelle, une fois n’est pas coutume, diffusée par communiqué de presse, avant que les principaux intéressés eux-mêmes n’aient annoncé leur position…

Vue étroite

Les élus du PLR reprochent au préavis proposé au Conseil communal par la majorité rose-verte de produire des chiffres réducteurs. Ainsi, sur les 80 000 véhicules entrant et sortant quotidiennent de la capitale du Nord vaudois, 5500 ayant pour origine et destination l’extérieur de la ville, ressortiraient du transit. Ce chiffre est contesté par l’opposition municipale, tout simplement parce qu’il fait fi du transit interne, c’est-à-dire des automobilistes qui se déplacent, par exemple, du sud de la ville à la place, de la rue du Cheminet au Centre thermal, et sur de multiples trajets. Le préavis souligne par ailleurs que 60 000 des 80 000 véhicules proviennent du trafic d’échange entre Yverdon-les-Bains et l’extérieur.

Deux mondes

Sans vraiment évoquer des mesures réalisables à court terme, la majorité municipale pense résoudre le problème par le développement des transports collectifs et, de manière plus générale, par la mobilité douce. Les divergences s’accentuent encore lorsqu’on évoque le stationnement. Marc-André Burkhard relève ainsi que dans le programme AggloY, la réalisation de l’axe sud n’est programmée que pour l’horizon 2023-2027. Et celle de l’accès ouest pour 2019-2023. «Ces réalisations ne sont pas prioritaires pour AggloY», assène le municipal en charge des travaux et de l’environnement.

Et le stationnement?

Les Municipaux du PLR se montrent inquiets lorsqu’ils évoquent la problématique du stationnement. A leur avis, il faut d’abord offrir une alternative aux automobilistes avant d’imposer des mesures de restriction. Or Gloria Capt constate «que la politique de grignotage des places de stationnement» a été engagée. Des citoyens s’en plaignent. Elle considère que la charrue a été mise avant les boeufs, car le plan directeur du stationnement n’a pas été adopté. «Nous avons l’impression qu’il s’agit d’un coup de force», conclut la municipale

A l’instar des initiants, les municipaux du PLR relèvent que la réalisation d’une route communale de contournement permettra de réduire sensiblement le transit au centre-ville et d’irriguer les différents quartiers à partir du sud de la ville.

Chaud débat en perspective

La validité de l’initiative n’étant pas contestée -elle a, selon le document municipal, réuni les signatures du 20% du corps électoral (15% suffisait)-, il appartiendra au Conseil communal de décider de son sort. L’organe délibérant peut suivre le préavis municipal, soit refuser l’initiative quant au fond -elle doit alors être soumise au peuple dans les meilleurs délais-, soit accepter l’initiative. La Municipalité devra alors revenir avec un nouveau préavis.

Si les débats promettent d’être animés, on ne peut exclure qu’une majorité du Conseil se forme pour donner l’occasion au corps électoral de se prononcer sur un objet aux relents de choix de société.

Isidore Raposo