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«Un non-sens agronomique et écologique»

15 août 2012

Le député UDC de Lignerolle est allé défendre son initiative devant le Parlement. Plus que jamais, il entend se battre contre l’accord de libre-échange dans le secteur agroalimentaire, lequel menace, selon lui, 100 000 emplois.

Jacques Nicolet se bat pour préserver les 100 000 emplois qu'il estime menacés.

«Peut-on demander à une corporation qui turbine déjà plus de septante heures par semaine, de trouver un emploi auxiliaire afin de faire vivre sa famille?» Jacques Nicolet n’a eu que peu de temps pour convaincre les membres de la commission de l’économie et des redevances du Conseil national, présidée par Christophe Darbellay, et a donc dû trouver de quoi attirer son attention en peu de mots.

Premier succès devant le Grand Conseil

Pourquoi le député de Lignerolle s’est-il rendu à Berne en début de semaine, face à cette puissante commission? Tout simplement pour défendre «son» inititiative législative, laquelle a été transmise au Parlement par le Canton de Vaud. Jacques Nicolet se bat en effet contre l’Accord de libre-échange agricole, lequel constituerait, selon lui, une «perte de notre souveraineté alimentaire», ainsi qu’une «mise en danger de nombreuses entreprises du secteur agroalimentaire». Jacques Nicolet, très proche des préoccupations des agriculteurs et du monde paysan, a ainsi défendu son initiative, avec succès, devant le Grand Conseil, lequel, malgré les avis défavorables du Conseil d’Etat et de la commission chargée d’étudier le dossier, ont décidé de l’accepter. L’initiative cantonale a donc été transmise à Berne, où les Chambres fédérales devront se prononcer prochainement. Pour l’heure, l’initiative est à l’étude et Jacques Nicolet a donc été reçu par les conseillers nationaux membres de la commission. Ont-ils été convaincus? Impossible à dire pour l’instant, mais le député vaudois espère bien en convaincre une majorité, défenseurs du monde agricole ou non. Son initiative vise à préserver les intérêts des paysans, mais vise également plus large, puisque cet accord serait «de la poudre aux yeux des consommateurs».

« 100 000 emplois à la trappe »

Aujourd’hui, le panier de la ménagère «coûte moins de 10% du salaire, alors que cette proportion monte jusqu’à 30% dans des pays voisins. De plus, la qualité, le mode de production et la traçabilité de nos produits sont connus et reconnu par les consommateurs». Toujouts selon Jacques Nicolet, ce sont «près de 100 000 emplois qui passeraient ainsi à la trappe, soit près de 8 milliards de francs»!

La dernière question de Jacques Nicolet: «Sommes-nous prêts à pratiquer et à accepter une agriculture biologique telle qu’elle se pratique à l’étranger, de façon partielle et ponctuelle? Alors que chez nous, c’est après une reconversion de deux ans et pratiquant l’agriculture biologique sur l’ensemble de l’exploitation, tout secteur d’activité compris, que nous pouvons prétendre à la reconnaissance du label!»

Il n’a pas fini de se battre.

 

L’initiative d’un canton, à ne pas confondre!

L’initiative législative défendue par Jacques Nicolet a pour but d’influencer la politique fédérale et a donc été acceptée par le Grand Conseil vaudois. Suite à cette étape indispensable, le Parlement fédéral devra se prononcer. S’il l’accepte, alors l’initiative entrera en vigueur. Il ne s’agit pas d’une initiative cantonale, laquelle n’est traitée qu’au niveau vaudois.

 

Le but de la démarche de Jacques Nicolet

Le Département fédéral de l’économie et l’Office fédéral de l’agriculture négocient avec l’Union européenne un accord de libre-échange dans le secteur agroalimentaire, ce qui a fait bondir nombre d’agriculteurs helvétiques. Jacques Nicolet a donc demandé au Conseil d’Etat vaudois d’intervenir auprès des autorités fédérales afin que les négociations soient interrompues immédiatement. La démarche suit son cours et a franchi, jusque-là, tous les écueils.

Timothée Guillemin