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Pêche miraculeuse dans le lit de la Thièle

18 août 2016
Edition N°1809

Yverdon-les-Bains – Du vélo à la trottinette, les plongeurs de la gendarmerie ont purgé, hier, la rivière de tout un tas de ferraille qui l’encombrait.

A proximité du pont de Gleyres, la Thièle prend des airs de dépotoir ; en témoigne la découverte de ce vélomoteur. ©Simon Gabioud

A proximité du pont de Gleyres, la Thièle prend des airs de dépotoir ; en témoigne la découverte de ce vélomoteur.

Tous les deux ans, c’est le même rituel pour la Brigade du lac. Le même désarroi, aussi, devant l’incroyable bric-à-brac de ferraille qui jonche le fond de la Thièle, à Yverdon-les-Bains. Vélos, trottinettes, pneus et même vélomoteurs -pour ce qui est des objets les plus imposants-, les quatre plongeurs de la Gendarmerie cantonale n’ont pas chômé, hier, pour retirer du lit de la rivière les objets qui l’encombraient.

«Nous ne sommes pas les éboueurs de la Ville, précise, d’emblée, le chef de brigade Paul Gerber, depuis l’un des deux bateaux mobilisés pour l’opération. Nous procédons à un contrôle biennal qui s’inscrit dans le cadre judiciaire. Mais nous sommes aussi là pour débarrasser la rivière d’objets encombrants.» En remontant le cours d’eau jusqu’au pont des Vuagères, à quelques centaines de mètres de l’embouchure, l’adjudant jette un rapide un coup d’œil dans l’eau, qui avoisine les 16 degrés : «Malgré la météo clémente, la visibilité n’est pas idéale, notamment à cause de la prolifération des algues.» Remontant à la surface, un des quatre homme-grenouilles vient confirmer les propos de son supérieur : «On ne voit pas à deux mètres, ça ne sera pas facile de tout repérer.»

Les numéros de cadre des vélos sont relevés, en espérant retrouver leur propriétaire. ©Simon Gabioud

Les numéros de cadre des vélos sont relevés, en espérant retrouver leur propriétaire.

Alors que les embarcations naviguent à la vitesse du pas, les quatre plongeurs ratissent les fonds -vaseux- de la Thièle. A tour de rôle, ils ramènent de la ferraille au bord, que s’empressent de récupérer deux cantonniers venus en renfort. Et leur présence n’est pas un luxe : «La première fois, nous avions tout entassé au bord de la rivière. Le lendemain, lorsque nous sommes revenus, des petits rigolos avaient déjà tout remis à l’eau», relate Paul Gerber, d’un petit sourire trahissant mal son désarroi devant la bêtise de certains.

Du pneu au vélo, en passant par une pelle mécanique miniature : l’incroyable bric à brac. ©Simon Gabioud

Du pneu au vélo, en passant par une pelle mécanique miniature : l’incroyable bric à brac . ©Simon GabioudDu pneu au vélo, en passant par une pelle mécanique miniature : l’incroyable bric à brac.

La pêche miraculeuse à peine débutée : première prise, premier vélo. «Tous les numéros de cadre sont relevés. Si l’engin est déclaré perdu, sa réapparition sera déclarée à son propriétaire», souligne le chef de la Brigade du lac. A mesure que l’embarcation se rapproche du centre-ville, les cycles en tous genres, trottinettes, pneu de camion(!) et autres corps morts sont de plus en plus nombreux à être sortis de l’eau, sous le regard à la fois surpris et médusé des quelques badauds postés sur les ponts. «Le pire, c’est quand il y a des chantiers proches des ponts : les panneaux de signalisation s’empilent au fond de la rivière», relève Paul Gerber.

La «chasse aux trésors» touche à sa fin. La Thièle est débarrassée d’une partie de la ferraille qui l’encombrait. Rendez-vous dans deux ans, pour un éternel recommencement.

«Pas la pêche du siècle»

«On ne va pas se le cacher : cette année n’a pas été la pêche du siècle», relève l’adjudant Paul Gerber. Tout de même, pas moins de 23 vélos, dont deux signalés volés, 1 vélomoteur, également signalé volé, 1 solex et 25 trottinettes ont été retrouvées. L’ensemble des déchets repêchés avoisine une masse totale d’un peu plus de 800 kg.

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