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Peier bondit été comme hiver

24 août 2016 | Edition N°1813

Saut à skis – Le sauteur sarrazin du Ski-Club Vallée de Joux, devenu professionnel à 100%, dispute sa troisième saison d’été parmi l’élite avec des ambitions.

La saison d’été (photo ci-dessous) permet à Killian Peier de préparer au mieux celle d’hiver (ci-dessus). ©DR

La saison d’été (photo ci-dessous) permet à Killian Peier de préparer au mieux celle d’hiver (ci-dessus).

A 21 ans, son diplôme d’école de commerce en poche, Killian Peier peut se consacrer pleinement à sa passion, le saut à skis. Son genou gauche douloureux l’hiver passé ne lui cause plus de problème. C’est donc en parfaite condition physique que le sauteur de La Sarraz a commencé la saison d’été. «C’est le début de la préparation pour celle d’hiver, explique-t-il. On peut se comparer aux autres nations et savoir dans quelle direction on doit encore travailler.»

En mettant le nez à la fenêtre de son appartement d’Einsiedeln, dans le canton de Schwytz, où il vit désormais, il imagine son tremplin d’entraînement recouvert d’un manteau blanc. «La saison d’hiver a plus d’intérêt, car c’est là qu’on trouve tous les moments forts, raconte le pensionnaire du Ski-Club Vallée de Joux. Mais l’été compte aussi.»

Sa place en Coupe du monde, le Sarrazin la gagne en cette période. «C’est plus agréable pour sauter, reconnaît-il. Et on peaufine les derniers réglages.» Ainsi, Killian Peier poursuit son apprentissage lors du Grand Prix d’été, qui se déroule de juillet à octobre. A Wisla, en Pologne, il a commis une faute qu’il s’est promis de ne plus répéter. «Ma combinaison était trop grande pour le nouveau règlement. Résultat, mon saut a été annulé, révèle-t-il. C’était stupide de ma part.»

Killian Peier. ©DR

Killian Peier.

Ce serait pourtant une erreur de résumer son été à cette inattention. A Courchevel, en ouverture de saison, Killian Peier, après avoir réalisé le 4e bond des qualifications, a décroché un prometteur 18e rang. Sur le tremplin français, il s’est retrouvé devant Simon Ammann, le leader de l’équipe nationale. A Hinterzarten, en Allemagne, puis à Einsiedeln, il est resté parmi les 25 meilleurs. Le sauteur du club combier nourrit quand même des regrets à propos de ce dernier concours (21e), qui se déroulait sur ses terres d’adoption. «A Einsiedeln, je me suis planté en première manche, considère-t-il. J’étais trop tôt à la table et j’ai perdu de la vitesse pour l’élan.»

Il y a quelques jours, Killian Peier s’est envolé pour un camp d’entraînement à Lahti, en Finlande, là où se tiendront, à la fin du mois de février, les Championnats du monde. «J’espère y obtenir un top 15», déclare–t–il. D’ici là, le jeune homme de La Sarraz doit s’affirmer en Coupe du monde, parmi la crème de la discipline. «Je manque encore de confiance pour avoir ma place, estime-t-il. Cet aspect joue un énorme rôle.»

Bonne nouvelle, il pourra profiter une saison de plus des précieux conseils de Simon Ammann. Le quadruple champion olympique n’a pas encore rangé ses lattes et son expérience apporte beaucoup au jeune Vaudois. «Il nous fait voir une autre approche de la préparation, raconte l’élève. C’est quelqu’un de motivant.»

Sauter en Suisse et monter sur un podium olympique, Simon Ammann a rendu ce défi possible. Killian Peier rêve de suivre les traces de son illustre aîné. «En 2018, j’aimerais me qualifier pour mes premiers Jeux», dit-il. Ce sera alors au tour de PyeongChang, en Corée du Sud, d’accueillir la grand-messe des sports d’hiver. Ses ambitions futures ne s’arrêteront pas là : «Une médaille olympique est mon plus grand but.» Le jeune homme ne rechigne donc pas au travail. «J’ai toujours cru en moi et ça a fonctionné, argue le sauteur membre du cadre A de Swiss-Ski. J’en veux toujours plus.» Un discours qui peut l’emmener très loin.

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Rédaction