Logo
Les oiseaux d’eau du lac n’ont pas froid aux plumes
Une envolée sauvage digne des plus beaux films.

Les oiseaux d’eau du lac n’ont pas froid aux plumes

14 novembre 2016
Edition N°1870

Yvonand – Les ornithologues européens ont participé, hier, au recensement international des oiseaux d’eau. Un exercice auquel Michel Antoniazza participe depuis 45 ans.

Une envolée sauvage digne des plus beaux films. ©Carole Alkabes

Une envolée sauvage digne des plus beaux films.

Il faisait froid, très froid, dans la baie d’Yvonand, hier matin, mais ce qui est certain, c’est que les oiseaux ne craignaient pas de plonger, tête la première, dans les eaux peu profondes du lac de Neuchâtel. Depuis près de 45 ans, Michel Antoniazza, biologiste et membre de l’Association de la Grande Cariçaie, participe au recensement européen des oiseaux d’eau et ne se lasse pas de les observer avec son télescope.

Des passionnés recensent les oiseaux d’eau du lac. ©Carole Alkabes

Des passionnés recensent les oiseaux d’eau du lac.

Il est 9h ce jour-là, lorsque le biologiste atteint la baie d’Yvonand avec deux jeunes observateurs passionnés, Christophe Sahli et Nicolas Jaccard. A eux trois, ils forment le secteur 7 du lac de Neuchâtel, divisé en treize pour le comptage des oiseaux. «Ce recensement est le plus ancien suivi des oiseaux d’eau. Il permet de comprendre le flux des migrations, affirme Michel Antoniazza. Le dénombrement d’oiseaux d’eau a lieu deux fois par année, à la mi-novembre et à la mi-janvier et sont ouverts au public. Ces sorties traditionnelles réunissent, par ailleurs tous les ornithologues européens. «On a, ainsi, une idée générale de la répartition des oiseaux durant la période hivernale», précise le biologiste passionné. Les résultats de tous les secteurs du lac de Neuchâtel sont ensuite regroupés et Michel Antoniazza se charge de les envoyer à la Station ornithologique suisse, qui transmettra ces chiffres au Bureau international de recherches sur les oiseaux d’eau (BIROE), aux Pays-Bas.

Michel Antoniazza, biologiste, recense les oiseaux depuis 45 ans. ©Carole Alkabes

Michel Antoniazza, biologiste, recense les oiseaux depuis 45 ans.

«Les conditions du recensement sont bonnes, constate le biologiste. Cette année, on note la présence de canards colverts, de fuligules morillons, de cygnes et de hérons. On a même pu observer la présence d’une marcreuse brune, un canard de la mer Baltique, et d’un goéland leucophée.» Les trois observateurs ont, par ailleurs, recensé un groupe de 18 canards souchets qui n’avaient jamais été comptés auparavant dans la baie d’Yvonand. Par rapport à l’année passée, Michel Antoniazza signale «une faible diminution des oiseaux d’eau».

Trois espèces significatives

Il fallait se lever tôt pour observer les oiseaux d’eau du lac. ©Carole Alkabes

Il fallait se lever tôt pour observer les oiseaux d’eau du lac.

Arrivés à Cheyres, des canards sauvages s’envolent vers l’horizon. «On compte d’abord l’ensemble des oiseaux, puis on estime ensuite le nombre des différentes espèces au sein de ce groupe, explique le recenseur. Dans celui-ci, on observe des fuligules morillons et milouins, ainsi que des nettes rousses. Les deux premières espèces viennent du nord de la Sibérie. Elles ont migré en parcourant 4000 à 5000 kilomètres. Quant à la nette rousse, c’est un oiseau méditerranéen qui remonte par le Nord», remarque le biologiste.

Cette envolée sauvage ne laisse pas indifférent Nicolas Jaccard, jeune observateur passionné, âgé de 13 ans. «Je suis fasciné par les oiseaux et je suis très attentif à leur préparation pour la migration. De plus, c’est un véritable plaisir de découvrir ces oiseaux et d’apprendre aux côtés de Michel», affirme l’adolescent, qui est membre de plusieurs associations ornithologiques dans la région.

Grippe aviaire : incertitude à Cheyres

Des mesures de prévention ont été renforcées autour de plusieurs lacs de Suisse après la découverte au bord du Léman de deux oiseaux sauvages, diagnostiqués positifs au virus de la grippe aviaire, sous-type H5N8, a annoncé l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV). «Rien n’indique que ce virus soit transmissible à l’homme», a précisé, samedi, le vétérinaire cantonal vaudois Giovanni Peduto, lors d’un point de presse au port de Vidy.

Le risque principal concerne les producteurs et détenteurs de volaille, car le virus est «hautement contagieux. Nous voulons éviter une casse dans l’aviculture», a expliqué Giovanni Peduto. Car si un individu est positif dans une exploitation, il faut abattre tout le groupe.

Sur le lac de Neuchâtel, aucun cas de grippe aviaire n’a, pour l’instant, été identifié. «Cependant, un promeneur m’a signalé le cadavre d’un canard de l’espèce des fuligules morillons, indique Michel Antoniazza. On a retrouvé une aile cassée sur la plage de Cheyres, ce dimanche matin.» L’ornithologue reste prudent, mais ne se veut pas alarmiste. «Il y a des milliers de canards sur le lac, il arrive parfois que l’un d’eux meurt. Par sécurité, j’ai contacté le garde-faune», précise-t-il.

Les personnes qui trouvent des cadavres d’oiseaux sauvages ne doivent pas les toucher, mais informer les surveillants de la faune, les gardes-pêche ou la Police cantonale.

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer