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Vers un «supermarché à ciel ouvert»
La place du Marché ferait peau neuve de façon à permettre aux citoyens et aux clients de se réapproprier l’espace public. © Dmarch/Antoine Allaz

Vers un «supermarché à ciel ouvert»

26 septembre 2018 | Edition N°2339

La Municipalité a présenté lundi au public son plan pour raviver le centre historique. La population est venue en masse, inquiète pour ses commerces.

La démarche est «inédite», soutient le syndic d’Orbe. Devant un parterre de citoyens préoccupés par la désertion des petits commerces, Henri Germond a présenté lundi son plan pour redynamiser le centre-ville, en compagnie d’experts mandatés pour évaluer la situation.

Le projet, qui se veut global, vise trois objectifs: la poursuite du développement de la bourgade en fonction des plans d’aménagement du territoire et de l’arrivée prochaine du RER, le déploiement de l’activité commerciale ainsi que le renforcement de l’attractivité de l’espace public et la valorisation du patrimoine.

Afin de soulager le centre historique, le plan prévoit la construction de la fameuse «route bleue» entre le rond-point de la Brasserie et la gare. Ce projet, qui est dans les cartons depuis des années, assurerait le trafic de transit et de desserte. De plus, une liaison mécanique, telle qu’un ascenseur, est aussi envisagée entre ces deux secteurs. Ces travaux s’accompagneraient de limitations de vitesse et d’une modification des sens de circulation dans le centre historique.

Ces mesures vont de pair avec un réaménagement de la vieille ville, notamment de la place du Marché. Un nouveau tracé routier, un pavage uniforme et un espace mieux réfléchi ont été présentés par l’architecte Michel Lardieri comme moyens de créer «un supermarché à ciel ouvert». De quoi valoriser un espace médiéval décrit comme dense mais propice aux rencontres et aux manifestations.

Si certaines voix se sont élevées contre la «piétonisation insidieuse» prévue par le projet, responsable pour certains de la fuite des chalands, c’est surtout sur la thématique du stationnement que le bât blesse. «Je suis travailleuse dans les soins à domicile et se parquer à Orbe est un enfer», s’est indignée une citoyenne, alors même que l’ingénieur Pascal Christe informait la population de l’intention de supprimer huit places de parc.

Une contestation prévue

«Nous nous attendions à trouver des gens totalement opposés au projet, confie le syndic. Mais nous souhaitions que les habitants parlent et échangent.» Certes, le plébiscite n’est pas entier, mais c’était l’occasion pour l’Exécutif de prendre la température et d’appeler les commerçants d’Orbe à soutenir leur association faîtière, Articom. Pour sa vice-présidente, Marie-Christine Aubert, l’heure est à la lassitude. Celle qui quittera bientôt le comité est déçue du manque d’investissement des commerçants dans l’entité, qui peine à trouver des forces vives. Mêmes regrets de la part d’Henri Germond: «Nous avons besoin de parler, et nous avons besoin d’un partenaire fort.»

Guillaume Guenat