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Un passionné à la tête de l’organe délibérant
Yverdon, 25 juillet 2019. Christian Weiler avec Neiko et Aya. © Michel Duperrex

Un passionné à la tête de l’organe délibérant

4 septembre 2019 | Edition N°2574

Yverdon-les-Bains – Christian Weiler présidera sa première séance au Conseil communal, demain. Outre son engagement politique, cet épicurien convaincu est un boulimique de la vie.

Le conseiller communal (PLR) Christian Weiler s’apprête à prendre ses fonctions de président du Conseil communal, jeudi, avec la joie et les frissons que lui procure ce défi. Cependant, ce n’est de loin pas la seule casquette que revêt cet homme aux multiples facettes. Attaché à Yverdon-les-Bains, ce fils de poissonnier a bien tenté de quitter la Cité thermale pour finalement se rendre à l’évidence qu’elle ne le quitterait jamais. Matérialisant de fait les sages propos de sa mère: «Si tu ne vois pas ton clocher, t’es fichu.»

Le caractère travailleur et passionné de Christian Weiler prend racine dans le passé footballistique de sa famille. Son grand-père a été l’un des premiers footballeurs professionnels de Suisse. Il a notamment joué avec Grasshopper et en équipe nationale. Il a même participé à la Coupe du monde. Originaire de Winterthour, son aïeul a été terrassé en pleine force de l’âge par un arrêt cardiaque en pratiquant son sport.

Suivant les traces paternelles, le père de Christian Weiler a également été footballeur en ligue nationale. Son parcours l’a amené à jouer à Servette pendant quelque temps. Puis, l’entraîneur de l’équipe ayant décidé de venir aider Yverdon Sport à monter en 1ère ligue, il est venu s’y établir et de fait, n’en est plus jamais reparti grâce à son mariage avec Sylvianne Weiler-Pavid.

Deuxième d’une fratrie de trois enfants, Christian Weiler a aussi  joué au football en tant qu’amateur et reste un spectateur assidu. Après son passage au gymnase, l’Yverdonnois a accompli son devoir militaire en parvenant au grade de caporal. Il a ensuite entamé sa carrière en tant qu’infirmier en psychiatrie puis chef d’unité, chef de maison et directeur adjoint. «J’ai commencé tout en bas de l’échelle», glisse celui qui est à la tête de la Fondation Primeroche depuis vingt ans. Sa bienveillance envers les pensionnaires et son attrait pour l’innovation technologique le poussent à promouvoir un accompagnement orienté sur le bien-être des patients, qui souffrent de troubles psychiatriques de l’âge avancé. Cette vie professionnelle palpitante ne laisse que peu de temps libre à ce père de quatre enfants. Les promenades avec ses deux chiens représentent la principale ressource pour maintenir son équilibre. «Je n’ai aucun plan prédéfini, assure-t-il. Je suis mon instinct et je vis l’instant présent.»

Sur les traces de Saint-Jacques

Son pèlerinage à Saint-Jacques de-Compostelle n’est sans doute pas étranger à cette soif de vivre. L’Yverdonnois a parcouru 1200 kilomètres à vélo à travers la France, puis 800 kilomètres à pied sur les routes et sentiers espagnols. Un voyage initiatique de deux mois et demi qui l’a profondément marqué il y a sept ans, à l’aube de ses 50 ans. De confession protestante mais sensible au catholicisme de par ses trois ans de pensionnat, il a expérimenté une renaissance qui a fondamentalement questionné son rapport avec la vie. À deux kilomètres de Saint-Jacques, où se déroulent l’ultime confession et la messe d’adieux, alors qu’il était convaincu de vouloir «mourir» symboliquement avec les autres pèlerins, il s’est ravisé. Il s’est rendu sur place à 4h du matin pour y «mourir» seul. Il en fait, par ailleurs, un parallèle saisissant avec le décès de sa mère, qui est partie lorsque personne n’était là. «Peut-être qu’elle avait besoin de mourir seule», confie-t-il.

Avec ses nouvelles attributions de président du Conseil, nul doute que Christian Weiler pourra mettre en pratique sa devise: «Vivre sans risque, c’est risquer de ne pas vivre.»

Anne-Laure Binz

Rédaction