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40 ans à l’écoute du terrain
Un jeu de mots anglophone tout trouvé pour l’anniversaire d’ARPIH, lors duquel le Quatuor Bocal de Pascal Bernet s’est produit à La Marive le mois dernier.  Arpih

40 ans à l’écoute du terrain

9 décembre 2024 | Textes: Lena Vulliamy
Edition N°3848

ARPIH, l’association et école supérieure du domaine social, a soufflé ses 40 bougies au service des institutions sociales.

«La première valeur de l’ARPIH, c’est le partenariat», explique son directeur Stéphane Girod. Il y a aussi l’ouverture, le professionnalisme, l’apprenance et l’innovation. Ces principes guident l’institution dans son engagement auprès des quelque 500 étudiantes et étudiants, âgés en moyenne de 35 ans, qui franchissent cette année les portes de l’Association romande pour le perfectionnement du personnel d’institutions pour handicapés. Et depuis ses débuts, en 1984, la mission de l’ARPIH n’a pas changé: assurer une formation professionnelle dans le domaine social qui soit adaptée aux besoins du monde professionnel et en conformité avec la législation en vigueur.

De l’AFPIH à l’ARPIH

L’institution, d’abord appelée AFPIH (pour Association pour la formation du personnel d’encadrement des institutions pour handicapés), est née à l’initiative d’un groupement d’institutions sociales de Suisse romande, qui cherchait à pallier le manque de personnel formé. Aujourd’hui, l’ARPIH est en passe de devenir davantage un nom qu’un acronyme, car sa raison d’être évolue constamment. L’association regroupe désormais plus de huitante institutions membres qui accueillent des personnes en difficulté ou en situation de handicap.

Trois quart des cours sont dispensés par des vacataires, qui sont en fonction chez les partenaires institutionnels de l’ARPIH. L’offre de formations s’est élargie au fil des années, et l’institution propose désormais deux formations ES: celle d’éducateur social et celle de maître socioprofessionnel. Dans le cadre de son engagement à s’adapter aux évolutions du secteur, l’ARPIH a également lancé, en janvier 2021, des cours préparatoires pour les brevets fédéraux d’accompagnant socioprofessionnel et de spécialiste en insertion socioprofessionnelle. De plus, au centre de perfectionnement, il est désormais possible d’effectuer un CAS de formateur à la pratique professionnelle, ainsi que d’autres formations continues ou sur mesure.

Assurer le lien entre théorie et pratique

A une époque où la pénurie de personnel formé est au cœur des préoccupations, l’ARPIH tente d’anticiper les problématiques: «On doit adapter nos formations en fonction de ce qui pourrait se passer dans dix ans», explique Stéphane Girod. Il faut dire que le travail dans les institutions est devenu encore plus délicat, avec des situations complexes, des problématiques multiples, comme la violence et l’omniprésence des réseaux sociaux, ou les nouvelles technologies, telles que l’intelligence artificielle. La recherche a également amené à attribuer différentes «étiquettes». «Il y a toujours eu des personnes gravement atteintes, mais elles étaient soignées par des infirmiers», explique Jean-Pierre Prahin, président de l’ARPIH. «Les statistiques montrent que le nombre de personnes déficientes intellectuelles n’a pas bougé en cinquante ans. Par contre, on a différentes nouvelles populations qui ont besoin d’accompagnement, comme les migrants ou les personnes dans les maisons de quartier, ce qui n’existait pas il y a quarante ans. A l’époque, on gardait les personnes handicapées à la maison, ce qu’on ne fait plus.»

«Bon nombre d’institutions étaient aussi tenues par l’Église», rappelle Stéphane Girod. Et pour se remémorer tout le chemin parcouru, 300 personnes étaient présentes le 20 novembre à La Marive pour fêter cette quatrième décennie. Parmi les invités se trouvaient quelques fondateurs, le personnel, leurs proches ou encore des intervenants et des partenaires de l’ARPIH.


Ancrage régional

Parmi les près de nonante institutions membres de l’ARPIH, plusieurs sont nord-vaudoises. C’est le cas du Repuis (depuis le tout début, en 1984) et de la Fondation Bartimée à Grandson, ainsi que de la Fondation Entre-lacs, de la Fondation St-George, de la Fondation Simonin et du SemoNord à Yverdon-les-Bains.