Hockey – L’Yverdonnois Louis Robin a disputé ses trois premiers matches en Swiss League la semaine dernière, sous les couleurs de Zoug Academy.
Rapide ailier droitier de 17 ans seulement, Louis Robin fait des étincelles avec les M20 de Zoug. Cela a valu à l’Yverdonnois de donner ses premiers coups de patin au deuxième niveau national.
Louis Robin, vous venez de faire vos débuts en Swiss League. Qu’est-ce que cela vous a fait?
C’était quand même spécial, comme chaque première fois! J’étais un peu nerveux avant la première rencontre (ndlr: le 8 décembre, lors d’une victoire 4-0 contre Ticino Rockets), puis j’ai pris du plaisir. Comme toujours dans ces moments, on a envie de tout bien faire. Après le premier shift, je me suis bien senti. Il faut dire que le coach (ndlr: le Suédois Roger Hansson) m’a immédiatement témoigné sa confiance.
Et comment cela s’est-il traduit?
Au cours du premier match, on a eu un blessé, et il m’a envoyé jouer en power-play. Au dernier tiers, alors qu’il y avait un deuxième blessé dans nos rangs, j’ai disputé presque un shift sur deux. Quand on reçoit directement de telles marques de confiance, on se sent à l’aise.
Qu’avez-vous pensé de vos prestations?
Je suis plutôt satisfait. J’ai même été nommé meilleur joueur de l’équipe contre Viège. Un match au cours duquel j’ai fini avec le plus de shots au goal, en l’occurrence quatre, et j’ai eu pas mal d’occasions. Malheureusement, sans réussir à marquer.
Comment vous a-t-on annoncé que vous étiez convoqué pour jouer avec l’Academy?
C’était dans les plans depuis l’été que je fasse quelques matches en Swiss League. Je savais que ça allait arriver, mais je ne savais pas quand. J’ai appris la nouvelle après un match à Lausanne avec les M20. Dans le bus du retour, le coach a dit à un coéquipier et à moi-même qu’on serait appelés. Puis j’ai eu la confirmation la veille de la rencontre.
Vos parents ont-ils pu venir vous voir à l’œuvre pour l’occasion?
Malheureusement pas, car le match contre les Rockets a eu lieu en semaine, et c’était trop compliqué de s’organiser. Il était prévu qu’ils viennent samedi passé, contre Winterthour, mais les nouvelles restrictions sont tombées et les 50 spectateurs autorisés auparavant ne l’étaient plus.
«Dans le monde du hockey, je crois qu’on me considère aujourd’hui plus comme un Alémanique que comme un Romand.»
Quelles principales différences avez-vous constaté en Swiss League, par rapport aux juniors?
Avant tout dans les un contre un face aux défenseurs. Ils ont plus de force et se présentent face à nous dans un meilleur angle. Et aussi dans les duels à la bande.
N’est-ce pas trop compliqué de passer d’une équipe à l’autre comme ça en cours de saison?
Non, car à Zoug, la philosophie de jeu est la même à tous les niveaux. On a une identité, celle de jouer avec le puck, de ne pas s’en débarrasser et de mettre de la vitesse.
Comment se déroule votre saison avec les M20, avec qui vous avez disputé 24 matches?
Honnêtement, ça ne pouvait pas se passer mieux pour moi. On est en tête du classement, on domine, je suis top scorer de l’équipe et 7e meilleur compteur de la ligue (ndlr: avec 12 buts et 18 assists).
Vous sentez-vous bien en Suisse alémanique?
C’est ma troisième saison à Zoug, et ça va hyper bien, je m’y plais. Maintenant, j’ai mes potes là-bas. Cela se passe également très bien avec ma nouvelle famille d’accueil. Les gens disent que je me suis vite adapté et, dans le monde du hockey, je crois qu’on me considère aujourd’hui plus comme un Alémanique que comme un Romand.
Vous avez rejoint le centre de formation le plus moderne de Suisse…
On a tout sur place: une immense salle de force, l’école, la physio, un restaurant, une salle pour shooter, une patinoire, un sauna. Je ne sais pas s’il y a un centre d’un tel niveau même ailleurs en Europe.
Vous êtes cette semaine en camp avec l’équipe de Suisse M18. Quel effectif allez-vous rejoindre à votre retour à Zoug?
Je ne sais pas encore. Je le saurai rapidement. Le camp se termine vendredi et la Swiss League joue samedi contre Winterthour. On verra si je me retrouve sur la glace. J’espère en tout cas pouvoir encore disputer quelques matches à ce niveau cette saison.
Quel intérêt y a-t-il de faire un camp national en plein championnat?
Il devait normalement y avoir un tournoi à ces dates, mais il a été annulé. Cela dit, avoir conservé le rassemblement permet de revoir le système, de ne pas perdre les habitudes. Le dernier camp datait de l’été.
La sélection M18 a-t-elle évolué depuis lors?
Un peu, oui. Notamment du fait que les M20 de Zoug se trouvent actuellement en quarantaine. J’ai pu y échapper, car je m’entraînais avec l’équipe de Swiss League la semaine passée.
Être convoqué en équipe nationale revêt son importance, on imagine…
Ça fait plaisir de savoir qu’on fait toujours partie de l’équipe. Le Championnat du monde aux États-Unis aura lieu en avril. Le tournoi avait été annulé l’année passée, alors que je faisais partie de la présélection. Comme je suis de 2003, j’ai une seconde chance d’y participer. C’est mon gros objectif de la saison, avec celui de remporter le titre national avec les M20 de Zoug.
Le Mondial ne risque-t-il pas d’être encore une fois rayé du calendrier?
Je pense qu’il se fera. La fédération veut vraiment qu’il ait lieu. Il devrait se dérouler dans une bulle, comme pour les M20 dès la semaine prochaine au Canada.