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A la découverte d’un tout nouveau championnat de 2e ligue

16 août 2013

Football – 2e ligue – Les sept clubs régionaux de la division se lancent dans l’inconnue ce week-end. Le point avant le coup d’envoi.

Albino Bencivenga sera-t-il toujours le meilleur buteur dans le nouveau groupe du FC Champvent?

L’annonce de la modification de la répartition des groupes de 2e ligue a provoqué un petit séisme dans le milieu du football nord-vaudois. Désormais, les équipes régionales sont dispersées dans les deux groupes avec, pour conséquences directes, moins de derbies et davantage de déplacements. Mais pas seulement: à l’heure de la reprise, les championnats n’ont peut-être jamais été aussi incertains, et nombre d’entraîneurs pondèrent les objectifs qu’ils annoncent en soulignant qu’ils avancent un peu dans l’inconnue. La légende voulait que le groupe 1, essentiellement lémanique, soit plus relevé que le 2, où militaient les formations «campagnardes». Résistera-t-elle à l’épreuve de cette saison 2013-2014, maintenant que les cartes sont redistribuées? Réponse ces prochains mois. En attendant, le temps d’évaluer les forces en présence dans les sept clubs de 2e ligue de la région est arrivé.

 

Groupe 1

FC Baulmes

L’heure de se stabiliser

Après avoir enchaîné deux relégations successives (de 1re ligue, puis de 2e inter), Baulmes espère que la saison 2013-2014 sera celle de la stabilisation. Michaël Licciardi, 30 ans, a pris la tête de l’équipe à quelques matches de la fin du dernier championnat et il entend bien, désormais, y vivre des jours meilleurs. Pour autant, la trêve estivale n’a pas été de tout repos. Beaucoup de joueurs sont partis et, lorsqu’il s’est mis à contacter de potentiels renforts, l’entraîneur s’est heurté à des refus. «Nous devons redorer l’image du club, estime-t-il. Mais au final, ça va: j’ai 18 ou 19 joueurs au contingent.» Des éléments de la «deux» sont montés en grade, des régionaux ont rejoint le navire, comme quelques Français. «Mais attention, nous n’avons pas de moyens financiers. Ce sont des gens qui habitent juste de l’autre côté de la frontière, qui travaillent en Suisse et qui viennent parce qu’ils le souhaitent», précise Michaël Licciardi. Objectif annoncé: le maintien. «A mon avis, nous avons de quoi bien tenir la route en 2e ligue», conclut-il.

Lionel Pittet

FC Chavornay

La promotion amère

Le néo-promu pour la première fois de son histoire en 2e ligue l’a saumâtre: il ne jouera pas contre ses deux voisins Orbe et Bavois, mais se rendra «dans des bleds où l’intérêt est limité». Et Franck Duplan d’étayer: «Par rapport à l’investissement nécessaire, la montée aurait été géniale avec les derbies. Là…» Par ailleurs, la campagne de transferts s’est avéré compliquée: «C’est dur de se renforcer si on n’a pas les moyens, déplore-t-il. On a contacté beaucoup de joueurs pour un résultat très maigre: que des renforts de 3e ligue, les autres sont très gourmands!» L’objectif sera donc le maintien, ce d’autant plus que plusieurs joueurs clés ne seront pas là pour la reprise, ou alors juste rentrés de vacances. «Vu la préparation, on ne part pas avec les meilleures armes», reconnaît encore l’entraîneur des Corbeaux, désormais épaulé par Philippe Ehrensperger, Ce dernier n’est pas venu les mains vides du FC Valmont: le terrible attaquant Mohamed Barry débarque en Courtes-Raies. Cinq autres joueurs ont posé leur baluchon à Chavornay pour compenser quatre départs, dont celui du défenseur central Gary Moret.

Manuel Gremion

FC Donneloye

La meilleure défense…

Parler de Donneloye, c’est évoquer son attaque de feu. Hervé Vallotton et Jérôme Thomas: deux noms qui font trembler les défenses en 2e ligue, ainsi que les filets. Et comme, cet été, le club a réussi à attirer Sven Depallens (Echallens II), son potentiel offensif restera un atout. Walter Späni s’en réjouit. «Nous aurons une équipe très dynamique, qui ira de l’avant», promet-il. Il a repris les rênes de l’équipe cet été, après six mois où il s’est concentré sur son mandat à la tête de l’équipe nationale féminine M17. «J’ai déjà dirigé beaucoup des joueurs qui composent le groupe», souligne Walter Späni, lui qui désirait prioritairement trouver une équipe dans le Nord vaudois. «Nous avons connu une bonne préparation. Pour cette deuxième saison à ce niveau, il s’agira de se mettre à l’abri assez vite», annonce-t-il. En parallèle, le technicien espère faire un bout de chemin en Coupe vaudoise, afin de pouvoir accorder du temps de jeu aux 22 hommes qui composent son effectif.

FC Grandson

Objectif 50% de points

«Depuis notre arrivée en 2e ligue, nous progressons. Huitièmes la première saison, septièmes la suivante, et cinquièmes en 2012-2013. Nous voulons continuer.» Pour la «une» du FC Grandson, Carlos Rangel n’affiche pas un objectif en termes de rang, mais de points. «L’année dernière, nous avons récolté 48% des points possibles. J’aimerai monter à 50%.» Pour ce faire, il pourra s’appuyer sur une ossature quasi inchangée: aucun joueur n’est parti durant l’été, tandis que quelques-uns sont arrivés (dont le prolifique buteur Loïc Gudit, en provenance de Bonvillars). Mais, particularité locale, on signe à Grandson, et pas à la «une», la «deux» ou la «trois» (créée en vue de ce nouvel exercice). «Toute la préparation a été faite en commun, explique Carlos Rangel. Nous étions toujours entre vingt et trente aux séances, avec plusieurs coaches. Ça permet de former un esprit de club, d’amener les gens à mieux se connaître.» Attaché au renouvellement maison de ses effectifs, le club va intégrer quelques juniors A à ses équipes d’actifs.

 

Groupe 2

FC Bavois II

Un tremplin de luxe

«Peut-on faire les finales?» La question a taraudé les esprits du côté du terrain des Peupliers la saison dernière. Même avant que le verdict de l’ACVF -négatif- ne tombe, la situation a pesé sur une équipe qui marchait fort. «Quand on enchaîne les victoires, que les joueurs me demandent chaque semaine si on peut monter ou pas et qu’on est dans le flou, ce n’est pas évident de maintenir la motivation au top», admet Johann Späni, qui vivait sa première saison sur le banc bavoisan. Son équipe a tout de même fini à une belle quatrième place et, en vue du nouvel exercice, la fonction de la «deux» au sein du club a été précisée en toute transparence avec les principaux intéressés, ceux qui la composent. «Nous sommes un tremplin. Nous avons donc un objectif de développement des joueurs, et pas la vocation de monter», explique l’entraîneur. Reste que, pour une réserve, son contingent aura fière allure, renforcé par des retours de prêt (Vialatte et Makinu notamment) et des arrivées (Ferrini arrive d’Echallens II, entre autres). De quoi permettre à Bavois II de travailler sereinement, en haut du classement.

Lionel Pittet

FC Champvent

Deux finales en ligne de mire

«Tous les autres nous ont collé l’étiquette de favoris. Et c’est normal, suite aux deux saisons précédentes», prévient Christian Mischler, le nouvel entraîneur du FC Champvent, qui aura la lourde tâche de succéder à «Tonton» Tharin. Il arrive dans une équipe heureuse de la nouvelle répartition des groupes, pour voir d’autres têtes, mais qui a perdu trois titulaires: Salvi et Brunet, partis à La Sarraz, et Pitronaci, nouveau joueur d’YS. Pour les remplacer, plusieurs hommes sont arrivés, dont Guy Ebangué et Romuald Neves, alors qu’au moins un défenseur central est recherché pour palier à l’absence de Ramèche, blessé. «On a choisi de donner la chance aux jeunes, tout en gardant l’objectif de jouer les finales», ajoute l’entraîneur. Et puis, à Champvent, on vise une finale de plus, celle de la Coupe vaudoise, qui se disputera au Battoir! Reste le cas Dario Drago, qui est retourné en Italie et ne devrait pas revenir. Et l’arme secrète Sacha Margairaz, qui devrait a priori jouer avec la «deux», mais qui pourrait donner quelques coups de main en cas de nécessité.

 

FC Orbe

Un groupe à recréer encore

Quand Admir Bilibani a décidé de quitter le Puisoir, juste avant la reprise des entraînements, il a fallu parer au plus pressé. C’est donc Christian Weidmann, le directeur technique du club, qui a pris les commandes, épaulé par l’attaquant Erkan Ozcan, qui se concentrera principalement sur son rôle de joueur. «Début juillet, il était compliqué de trouver un entraîneur», résume Christian Weidmann. Dans le même temps, l’équipe a subi un nouveau gros lifting, avec huit arrivées et presqu’autant de départs. Exit De Amorim (LS), Teba (La Sarraz), Talovic et les frères Suljic (Bosna), ou encore Abatantuono (Bavois), par exemple. Bienvenue aux Di Biase et Cuviello (Stade-Lausanne), Jaton (Bavois) et d’autres, recrutés de divers horizons par «réseautage». «Il faut à présent recréer un groupe, avancer dans une bonne ambiance. Les objectifs viendront ensuite avec ça», estime Christian Weidmann, qui a l’impression que son équipe s’est bien renforcée. «Surtout dans l’esprit. Les gars tirent à la même corde.» Mais avec autant de changements, il est difficile d’en savoir plus sur les réelles capacités des Urbigènes. A suivre.

 

Manuel Gremion