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À la poursuite de ses rêves
Ophélie Gavillet a lancé une opération afin d’obtenir de l’aide pour financer son aventure australienne et ses projets futurs.

À la poursuite de ses rêves

22 août 2024 | textes: Chloé Warpelin | Photo: Duperrex-A
Edition N°3772

Les efforts d’Ophélie Gavillet ont en partie été récompensés, puisque la sportive de Démoret participera avec la Suisse à ses premiers Championnats du monde, qui se dérouleront
en Australie dès le 31 août.

En octobre dernier, Ophélie Gavillet avait démarré sa saison avec les sélections nationales, puis, en février, elle a participé aux Championnats d’Europe indoor avec son club. Mais, en parallèle, lors d’un tournoi amical, la joueuse de 25 ans s’est malheureusement blessée à une cheville. «C’était un peu bizarre, je ne savais pas si la saison allait pouvoir se dérouler normalement ou pas pour moi. Heureusement, même si je ressens encore quelques douleurs de temps en temps, ça s’est assez vite rétabli » , lance la sportive de Démoret.

Ophélie Gavillet s’entraîne en Suisse, joue le championnat national mixte avec le FlyHigh Lausanne, en septembre. Et, en mars, elle dispute le championnat français avec les Manchots, une équipe implantée au Mans. «Ça peut être compliqué de ne pas s’entraîner avec la même équipe mais, en l’occurrence, les Manchots n’ont pas beaucoup de tactiques, donc j’amène juste ma manière de jouer et ça leur convient», explique celle qui a découvert l’ultimate il y a tout juste trois ans après avoir touché à tout. Le trail lui a apporté l’endurance, ainsi que la technique de course, et le volleyball, la vision du jeu, notamment.

Et c’est même au sein de trois clubs qu’Ophélie Gavillet manie le frisbee. Avec les Sesquidistus de Strasbourg, elle a l’opportunité de pouvoir disputer les finales des Championnats d’Europe planifiées après les Mondiaux. « Là, c’est plus compliqué pour les automatismes, il y a plein de tactiques à apprendre » , lance-t-elle.

Une chose est sûre, si elle souhaite performer au plus haut niveau, la cutteuse nord-vaudoise va être obligée de s’exiler. « En Suisse, l’ultimate n’est vraiment pas développé, la différence avec la France est énorme » , relève Ophélie Gavillet. Elle a même repris, avec un autre entraîneur, le coaching de la formation lausannoise pour qu’il y ait plus de professionnalisme dans la structure des entraînements et un meilleur niveau technique. «C’est primordial pour que je puisse évoluer dans un environnement plus compétitif, même si je n’ai toujours pas de concurrence, de filles qui me poussent vers le haut à l’entraînement», explique la jeune femme, qui espère entrer dans le top 25 européen sur le plan individuel.

À la fin du mois, en Australie, Ophélie Gavillet aura l’occasion de se mesurer au gratin mondial. «C’est particulier, ce sont mes premiers Championnats du monde. J’avais déjà participé aux Européens, l’année passée avec l’équipe de Suisse mixte, et c’était une expérience incroyable de se retrouver avec tous ces athlètes. C’est un autre monde, plus professionnel. Il faut penser au repos, à l’alimentation, c’est un match par jour, il y a des théories, et je n’avais jamais vécu ça auparavant » , relève la joueuse.

Une bulle professionnelle, donc, pour celle qui rêve de vivre ça au quotidien. « J’aimerais pouvoir profiter de ces conditions toute la saison, mais le sport n’est pas assez démocratisé ici » , explique-t-elle. Une chose est sûre, Ophélie Gavillet est très rigoureuse concernant ses entraînements. Course à pied, fitness et séance technique rythment ses journées. Elle n’hésite donc pas à appliquer d’elle-même les contraintes du haut niveau.

Bien qu’Ophélie Gavillet mette tout en œuvre pour atteindre les sommets, elle n’est pas récompensée à la hauteur de ses efforts. Frustrant. «Il n’y a aucun équilibre entre
ce que je donne et ce que je reçois, c’est terrible», affirme celle qui apprécie particulièrement l’esprit de jeu, ainsi que le côté communautaire et familial de ce sport. Mais sa plus grosse difficulté est certainement la gestion de la fatigue.

«Vu que je n’ai pas les ressources financières nécessaires, je suis obligée de travailler à 100%. Je dois faire des heures supplémentaires pour avoir plus de congés. Je me retrouve donc à faire des journées qui commencent à 4h30 et qui se terminent à minuit, voire 1h du matin si je reste plus longtemps à l’entraînement»,raconte celle qui souhaite que l’ultimate soit davantage médiatisé. Une saison lui coûte environ 25 000 francs, mais, surtout, pour se rendre aux Mondiaux, elle doit débourser une sacrée somme d’argent, sans compter l’équipement qui est à sa charge. Un budget conséquent.