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A l’eau!
Une capsule contenant les plans de la nouvelle et de l’ancienne station ont été coulés dans la première pierre.. Ludovic Plasse, Alain Portner, Jacques Levaillant, Max Holzer, Olga Huguenin et Benoist Guillard.

A l’eau!

18 juin 2025 | Textes: Jérôme Christen | Photo: Gabriel Lado
Edition N°3961

La construction de la station d’eau potable du Cossaux a commencé fin mars. La SAGENORD disposera à terme d’un volume d’eau potable supérieur de 50% qui répondra aux normes de qualité les plus strictes.

Voilà un quart de millénaire que la source du Cossaux, sise sur la commune de Chamblon, a été achetée par la Commune d’Yverdon. Elle a été exploitée au fil du temps avec les techniques de chaque époque. Une remise en état de l’installation de captage a eu lieu au début des années 2000 pour augmenter la quantité d’eau captée dans le Mont-de-Chamblon, mais cette eau a encore régulièrement de la turbidité. Et lorsqu’elle est excessivement trouble, elle est réputée impropre à la consommation.

La future station de traitement – dont a eu lieu hier la pose de la première pierre en présence des acteurs du projet – a pour objectif de résoudre ce problème. Il y a de nombreuses années que la Commune d’Yverdon-les-Bains, concessionnaire du droit d’eau, avait envisagé de renouveler sa chaîne de traitement. «À part ce problème de turbidité, l’eau de cette source est d’excellente qualité, notamment vis-à-vis des métabolites du chlorothalonil», a relevé Benoist Guillard, municipal yverdonnois en charge des énergies et président de SAGENORD.

Projet de longue haleine

Après la constitution de la Société des eaux du Nord vaudois en 2009 et la validation du plan directeur dix ans plus tard, le Conseil communal d’Yverdon a validé la reconstruction de cette centrale et accordé à SAGENORD un droit de superficie. Les réflexions, entamées en 2019, ont été confrontées à une complexité liée au recours à deux sources: l’une au Moulinet du côté de Villars-sous-Champvent et la principale à Chamblon, aux Cossaux, cette dernière ayant été privilégiée en raison d’une qualité plus stable. Dans ce but, la source a été sécurisée en collaboration avec les agriculteurs, entre le bois de la Feurtille, en dessous de Baulmes, et le Cossaux.

Le processus de validation du projet a pris plusieurs années en raison de sa complexité. L’eau, captée au pied du Mont-de-Chamblon, doit être remontée dans le réservoir situé sur la colline en face des Casernes par une nouvelle conduite à construire. Le coût total du projet est estimé à 8,6 millions de francs.

Les besoins en eau du secteur desservi par SAGENORD sont de l’ordre de 3 millions de mètres cubes. Le Cossaux, qui représente actuellement un tiers de ces besoins, passera alors à leur moitié.

La qualité plus que la quantité

Dans les faits, les besoins n’ont que très faiblement évolué. La population augmente, le nombre d’entités industrielles aussi, mais ces hausses sont compensées par des baisses de la consommation par habitant et par emploi. «Le premier plan directeur régional de Sagenord prévoyait une croissance linéaire en fonction de la démographie, mais on constate qu’elle est faible. L’objectif du projet de cette centrale n’est pas la quantité, mais la qualité. Nous devons nous assurer qu’elle est conforme à des normes plus strictes avec les nouveaux risques sanitaires liés aux micropolluants. Or, la teneur de ceux-ci aux Cossaux est faible. Ce projet doit nous permettre d’assurer une disponibilité d’eau en suffisance dans n’importe quelle situation, même quand il y a des pannes énergétiques, des accidents ou des pollutions. Et d’avoir suffisamment de possibilités de redondance en nous connectant avec nos voisins», conclut Benoist Guillard.


Une histoire et des espoirs

Hier, lors de la pose de la première pierre, le municipal yverdonnois et président de SAGENORD, Benoist Guillard, a fait état d’un lieu chargé d’histoire. La source a été acquise en 1773, l’eau était acheminée par une conduite en bois, remplacée en 1872 par une canalisation en fonte. En 1894, la première station de pompage du Cossaux, équipée de moteurs à pétrole, a été construite au Châtelard pour augmenter la pression du réseau. En 1928, la Ville a acheté les sources du Moulinet à Villars-sous-Champvent, dont les eaux étaient conduites aux Cossaux pour être injectées dans le réseau par la station de pompage. Les Yverdonnois étaient alimentés par ces eaux jusqu’en 1945, année de mise en service de la station de pompage au lac de Bellerive, à Grandson. Au tournant des années 2000, des mesures ont été prises pour augmenter la capacité et la qualité du captage du Cossaux.

Benoist Guillard a salué ce projet: «Dans un monde où les effets du dérèglement climatique se font déjà concrètement ressentir et touchent en premier lieu les eaux de pluie, nous exposant à la sécheresse comme aux inondations, pouvoir fournir à nos populations l’eau potable en quantité et en qualité, en toutes circonstances, est un défi d’importance supérieure, tant il peut affecter les conditions de vie de nos concitoyens et concitoyennes.» Il a remercié le travail acharné de la cheffe de projet Olga Huguenin, des directeurs successifs de la SAGENORD Christophe Bonnet et Ludovic Plasse, du bureau d’architectes RWB et de l’expert reconnu des lieux, Michel Pronk. De son côté, le syndic de Chamblon, Marc Holzer, a déclaré: «À quoi sert l’eau dans le puits sans seau pour la puiser? Cette citation confirme la justesse et la pertinence de se procurer un seau pour s’approprier cette eau si précieuse. Il faut être conscient que sur notre planète, une personne sur huit n’a pas accès à l’eau potable.»

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