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À l’ombre du tilleul
Xavier Boesiger, en ce centre si important de Fontaines-sur-Grandson.

À l’ombre du tilleul

5 septembre 2024 | Texte et photos: Virginie Meisterhans
Edition N°3782

La Région poursuit la publication hebdomadaire d’un portrait d’une commune nord-vaudoise.  Au travers de l’interview de son syndic, cette page aborde les réussites, les préoccupations, les projets d’une collectivité locale.

Aujourd’hui, place à Xavier Boesiger, syndic de Fontaines-sur-Grandson.

Xavier Boesiger, d’où venez-vous et comment êtes-vous arrivé à Fontaines?

Je suis né à Grandson, où j’ai fait toute ma scolarité. J’ai travaillé pendant dix-neuf ans comme dessinateur en génie civil dans un bureau d’ingénieurs à Yverdon. En 2000, j’ai commencé le Tech’ du soir en conducteur de travaux, et depuis 2009 je travaille dans une entreprise de maçonnerie à Romainmôtier.  Je suis marié et nous avons trois enfants. Un coup de cœur pour une ancienne ferme à Fontaines nous a fait nous installer ici en 2007.

Qu’est-ce qui vous a motivé à vous engager pour la commune?

Je suis pompier volontaire depuis vingt ans et l’aspect communautaire me passionne. Dès notre arrivée au village, je me suis inscrit au Conseil général dans le but de faire connaissance avec la population. J’ai rapidement été nommé dans la commission de construction et, en 2011, à la suite de la démission du municipal en charge des Bâtiments, je me suis présenté et j’ai fait deux législatures. Au départ de M. Peterhans, ancien syndic, j’ai repris le poste en tant que vice-syndic avant d’être officiellement nommé en 2021. C’est un investissement, mais j’ai la chance de pouvoir compter sur mon vice-syndic et mes collègues de Municipalité, où l’ambiance est très collégiale. J’arrive à m’accorder du temps et à profiter du Pays-d’en Haut, où nous avons une caravane et où je me ressource en faisant des marches, en cueillant des champignons ou en me baignant.

Quels projets avez-vous vus et souhaitez-vous voir se réaliser?

Lorsque je suis arrivé, le gros projet en cours était la rénovation de la grande salle et du bâtiment communal, transformé en appartements. En tant que municipal j’ai ensuite lancé la réalisation d’un couvert communal pour des places de parc. Nous venons de le terminer et de recevoir le Label Bois Suisse, car nous avons utilisé le bois de notre forêt. Nous allons aussi y installer des panneaux solaires, ainsi qu’une borne de recharge. En début d’année nous avons également passé tous les luminaires en LED. Ensuite, au prochain Conseil, nous allons proposer la création d’un local sous notre tilleul, qui fait office de place publique. Nous aimerions finaliser ce petit coin, pour y entreposer le matériel nécessaire aux manifestations estivales et bénéficier d’une petite cuisine. Un autre projet qui me tiendrait à cœur serait de remettre en route notre roue à eau et, pourquoi pas, en profiter pour faire de la production d’électricité. Nous aimerions aussi rénover les cadrans de la tour, sur lesquels on ne voit plus les chiffres. Cela ne représente pas un énorme budget, mais cela fait deux ans que nous bataillons avec le Canton pour obtenir les subventions. Les réponses tardent à venir, nous changeons toujours d’interlocuteur, c’est très compliqué.

À l’heure où nous parlons, c’est un peu l’émoi au village puisque votre source a été victime d’une pollution et certains citoyens d’une gastro…

Oui, mon fils a été un des premiers cas mais on ne se doutait pas que c’était à cause de l’eau. Deux jours plus tard, nous avons reçu un message d’un immeuble où tous les habitants étaient malades et pris connaissance d’autres cas également dans la journée. Nous avons tout de suite réagi et basculé sur le réseau de Fiez, puis procédé aux analyses. De plus, nous avons eu une panne du système de chlorage dans le réservoir, ce qui n’a pas aidé! Comme actuellement un variant du Covid donne des symptômes de gastro, le médecin cantonal m’a appelé pour me demander de quelles bactéries il s’agissait, afin de s’assurer que ce n’était pas une épidémie ! Nous avons fait un tout-ménage pour informer les villageois mais, dans l’urgence, notre erreur a été de ne pas avoir fait de porte-à-porte. Nous avons une qualité d’eau d’habitude irréprochable, mais nous savons que malheureusement cela peut arriver.

Racontez-nous un peu la vie au village…

Nous avons trois exploitants agricoles et un artisan-boulanger qui loue un bâtiment légué à Pro Natura, qui abrite un four à pain restauré. Nous avons un partenariat avec l’organisation afin de pouvoir l’utiliser une fois par année pour confectionner des gâteaux. Nous avons planté une soixantaine d’arbres fruitiers qui pourront bientôt servir pour nos tartes annuelles. Au niveau des sociétés, nous avons celle de tir des Armaillis et la Jeunesse. L’année passée, pour les 120 ans du tilleul, nous avons mis en place une fête d’été. Nous organisons aussi le 1er Août en alternance avec Novalles, la Saint-Nicolas, Halloween, Pâques, le repas des aînés et le repas de fin d’année pour les personnes majeures de la commune.

Comment vous positionnez-vous par rapport au projet intercommunal d’installation de quinze éoliennes à la Grandsonnaz?

Depuis son lancement en 2008, j’y ai toujours été favorable. Ce n’est pas la solution idéale, mais c’est une bonne solution alternative, complémentaire au solaire et à l’hydraulique. Nous consommons de plus en plus d’électricité. Un parc éolien dure trente ans, cela nous laisse du temps pour développer d’autres technologies. Qui d’ailleurs existent déjà, tel l’hydrogène, mais qui à mon avis ne seront pas complètement exploitées tant qu’il y aura du pétrole!  Et c’est un apport d’argent non négligeable pour la commune qui pourra être utilisé pour proposer aux habitants des subventions supplémentaires pour les panneaux solaires, vélos électriques, pompes à chaleur, etc. Une éolienne est facilement démontable, tout est recyclable. Dans trente ans, la nature – plus intelligente que l’homme – reprendra sa place, pour autant que nous l’ayons préservée.