À plate couture

Le score est sans appel. Fraîchement élue à la Municipalité, Fabienne Dégailler a été largement élue syndique au 1er tour de l’élection complémentaire consécutive au départ de Maude Schreyer par 66% de voix contre 32% à son adversaire.

Il n’y aura donc pas de deuxième tour, Fabienne Dégailler ayant largement dépassé la majorité absolue avec 182 voix contre 88 à son adversaire Patrice Jaquier. Il y a trois voix éparses et deux blancs. La participation a atteint 53,4%,  ce qui est bien pour une élection complémentaire.

Sans voix

à la publication des résultats, Fabienne Dégailler avoue être restée sans voix en raison de l’ampleur de l’écart. L’heureuse élue relevait le côté bon enfant de la campagne, le bon comportement de chaque candidat et de leurs soutiens: «L’antithèse de ce qui s’est passé à Yverdon», relève la professeure d’économie et de droit au gymnase de la Cité thermale.

Tensions estompées

Finalement, les tensions politiques, essentiellement liées au débat éolien, semblent s’être estompées. Parmi les questions auxquelles elle a dû répondre pendant la campagne, elle cite le coût de l’élection (un peu moins de 1000 francs) et pourquoi la Municipalité n’a-t-elle pas pu s’arranger pour avoir une candidature unique: «Nous avions deux candidatures valables et il était bon que le village puisse avoir un choix », répondait invariablement Fabienne Dégailler.

Créer des bonnes conditions

D’aucuns lui ont également demandé ce qu’elle allait pouvoir faire en une année: «Je suis restée sur ma ligne. Nous devons mettre le maximum de chances de notre côté pour que la prochaine équipe démarre en juillet 2026 dans de bonnes conditions et avec le moins de dossiers pendants. Mes collègues ont fait un excellent travail jusqu’à maintenant, qu’il faut achever. Et ne pas entamer de nouveaux projets pour laisser un maximum de liberté à la future Municipalité qui aura pour mission de déterminer les futures orientations.

Preuve de compétences

Pour Fabienne Dégailler, son engagement sur le dossier de l’eau a été déterminant. «Les Bullatons ont pu percevoir que j’avais des compétences et que j’étais prête à me battre pour des valeurs. Avec mes collègues conseillers communaux en charge de l’examen du dossier, nous avons travaillé de nombreuses heures pour produire un rapport de qualité.»

Quant à la question éolienne, elle a été peu abordée durant la campagne et tout le monde est dans l’attente du sort qui sera réservé aux recours. Fabienne Dégailler souligne qu’elle sera attentive à la question de santé publique: «Je ne suis pas certaine qu’elle ait véritablement été prise en compte. Selon l’aveu même des constructeurs d’éoliennes, les métaux lourds émis ne sont pas mesurés. Nous devons avoir des garanties pour la santé avant d’aller de l’avant.»

Le dossier qui crispe

Il y un dossier que Fabienne Dégailler aimerait beaucoup faire avancer: celui de la demande de la Municipalité de pouvoir installer deux passages piétons aux Rasses: «La Direction générale de la mobilité et des routes du canton de Vaud nous met des bâtons dans les roues. Il n’y a aucun endroit où traverser. La sécurité des enfants n’est pas assurée, car les gens roulent trop vite. Nous allons poursuivre ce combat.»

Dans le même contexte, Bullet souffre de la fermeture pour deux mois de la route Vuiteboeuf-Sainte-Croix. Au moment de la publication des résultats de l’élection devant la maison de commune, dimanche peu avant midi, à chaque flash du radar installé dans le village, les personnes présentes manifestaient des exclamations entre joie et regrets.

Maude Schreyer:«Un signal assez fort»

«Je suis surprise, je pensais que ce serait plus serré. La population a donné un signal assez fort. La participation de 53% est honorable, mais en baisse, par le passé elle a été de à 58-60%, réagit Maude Schreyer, ancienne syndique et désormais rédactrice en chef du Journal de Saint-Croix. Après le départ il y a bientôt cinq ans de Jean-Franco Paillard et Michel Bornoz qui ont siégé longtemps, nous avons eu une Municipalité de transition qui a dû prendre des décisions qui ont pu fâcher, ce qui explique cette volonté de changement. Bullet vit une transition, les gens sont plus revendicatifs. Je souhaite à la nouvelle Municipalité qu’elle puisse garder le rythme pour ne pas ralentir les dossiers. Et de faire au mieux avec ce qui est en cours. Une année, ça passe vite!»

Patrice Jaquier: «Des raisons multiples»

Sitôt les résultats connus, Patrice Jaquier s’est empressé de téléphoner à sa concurrente pour la féliciter et l’assurer de son entière collaboration pour la fin de législature. Et de citer Nelson Mandela: «Quand je gagne, je suis heureux et quand je perds, j’apprends». Patrice Jaquier rappelle qu’il lui paraissait cohérent qu’un des trois municipaux en place propose ses services pour assurer la continuité. Pour lui, les raisons de ce score tranché sont multiples mais le fait d’avoir déclaré l’an dernier qu’il s’arrêterait à la fin de la législature a joué un rôle: «Il y a aussi peut-être une volonté de changement. Les décisions politiques impopulaires évoquées par l’ancienne syndique ont pu avoir une influence. Nous avons dû relever la fiscalité, la taxe immobilière et les  déchets.»