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Accepter la situation et repartir de l’avant
©Champi

Accepter la situation et repartir de l’avant

29 octobre 2020

En tête du championnat de LNB, Yverdon Féminin, comme tous les autres clubs vaudois chez les amateurs, doit observer une pause forcée.

Le Canton de Vaud a tranché: tous les sports de contact de niveau amateur doivent se mettre à l’arrêt.  «Il faut accepter les décisions qui ont été prises, même si c’est dommage pour nous. Le sport se retrouve toujours le premier impacté, regrette Linda Vialatte, présidente d’Yverdon Féminin. Je constate que nos filles font attention. Même socialement, elles font au mieux. De notre côté, on a limité le nombre de spectateurs et on a pris toutes les mesures possibles. Pour l’heure, aucun cas positif ne s’est déclaré dans nos rangs. J’estime qu’il faut que les gens se responsabilisent un peu. On voit les terrasses qui sont pleines de monde. Toute une partie de la population s’en fout, et ce sont les sportifs qui paient.»

Contrairement aux formations masculines de deuxième division, YF ne pourra pas continuer à fouler les pelouses. Une décision que ne comprend pas l’entraîneur Umberto Galeno: «Je trouve cela injuste. On évolue également en Ligue nationale. C’est vrai que, dans les statuts, on n’est pas des professionnels, mais en matière de temps et d’investissement, on en fait tout autant que les hommes. Ce n’est pas correct.»

Linda Vialatte dit, elle, comprendre les décisions des autorités, notamment du point de vue économique. «Nous ne sommes pas des professionnelles. On ne peut pas se comparer avec des Neuchâtel Xamax ou Grasshopper. Cela n’a rien à voir. Le fait de ne pas jouer n’est pas grave pour nous sur le plan extrasportif. On économise même de l’argent. On ne va pas se déplacer en car et on n’a pas besoin de payer l’arbitre ou le repas à l’extérieur. Mais ce n’est pas pour autant que je suis contente qu’on ne puisse pas jouer. C’est un coup d’arrêt au mauvais moment pour nous, et j’espère qu’on sera prêtes pour la reprise.»

Initialement, les compétitions n’étaient pas suspendues partout. Certains Cantons autorisaient encore la tenue des parties de football amateurs. Une situation qui aurait pu remettre en cause l’équité sportive. Hier, le Conseil fédéral a décidé d’élargir cette mesure à toute la Suisse. Lors de la reprise, les équipes vont devoir rattraper plusieurs rencontres, avec un facteur fatigue non négligeable.

Dans le club de la Cité thermale, les dirigeants restent optimistes et préparent déjà l’avenir, dans l’optique d’une potentielle promotion. Avec le retour d’un championnat à dix équipes dans l’élite, rien ne semble s’y opposer. Après sept rencontres, Yverdon occupe le fauteuil de leader de LNB. Le club peut se contenter de rester dans le top 2 pour fêter une montée. Un 3e rang serait synonyme de barrage face au dernier de LNA.

«Il faut se préparer au niveau de l’effectif et du budget. C’est toujours un peu un casse-tête. On va faire notre possible pour monter. Si on n’y arrive pas, tant pis. On va rester optimistes.» Et Linda Vialatte de lancer: «Ce serait peut-être le moment d’envisager un nouvel avenir tous ensemble avec Yverdon Sport. Pourquoi ne pas réfléchir à comment la capitale du Nord vaudois peut devenir une place forte du football?»

 

«Je vous laisse faire le calcul de ce qu’il se passera si on gagne tous nos matches»

 

Entraîneur de l’équipe fanion d’Yverdon Féminin depuis l’été, Umberto Galeno se trouve sur le banc d’une formation qui réalise un début de saison quasi parfait. Le technicien se confie.

Umberto Galeno, à votre arrivée, vous refusiez de parler de promotion. Après sept rencontres, voilà votre équipe en tête du championnat. A-t-on le droit de parler de montée cette fois-ci?

Le championnat est encore long. Il y a encore près de vingt journées à disputer d’ici la fin. Mais c’est vrai, je ne m’attendais pas à ce que l’équipe soit leader. Je suis bien évidemment surpris en bien. Aujourd’hui, je préfère voir match après match. Je veux gagner toutes les rencontres, et je vous laisse faire le calcul de ce qu’il se passera si on gagne tous nos matches…

Depuis le début de la saison, Yverdon Féminin se montre particulièrement performant sur l’aspect défensif, avec seulement quatre buts encaissés en sept sorties. Comment l’expliquez-vous ?

C’est sûr que pour l’instant, notre force est vraiment derrière. C’est un travail de groupe et, par conséquent, aussi celui des attaquantes qui reviennent pour aider le reste de l’équipe. Chacune fait des efforts, le collectif est bien rodé. Tout le monde tire à la même corde et se montre sérieux à l’entraînement. Les filles se donnent toujours à 100%. Après, une des raisons qui explique qu’on n’a encaissé que quatre buts, c’est que je peux compter sur de très bonnes footballeuses.

Aujourd’hui, vous surfez sur la vague du succès. Est-ce que vous craignez qu’une coupure du championnat brise votre élan victorieux?

C’est vrai qu’on se trouve dans une belle dynamique. Mais il ne faut pas oublier que la santé est plus importante que le jeu. En attendant, on va essayer de rester en forme. On va trouver des solutions. Avec le staff, il faut qu’on fasse quelque chose pour que les filles ne restent pas sans rien faire. Il ne faut pas qu’elles repartent de zéro quand on va reprendre la compétition. Pour l’heure, on peut s’entraîner en petits groupes en respectant les distances. On espère qu’on pourra continuer à le faire. Si jamais, il est toujours possible de travailler individuellement. J’espère qu’on pourra reprendre au mois de janvier. Il y aura alors peut-être une vingtaine de matches qui devront être disputés en un court laps de temps. On s’attend à enchaîner les semaines anglaises.

 

Tous les matches sont reportés

 

La LNB féminine entrant dans la catégorie des sports amateurs, le match de samedi au stade municipal entre Yverdon Féminin et Rapperswil est renvoyé à des temps plus propices à la pratique du football.

Mercredi, l’Association suisse de football donnait comme directive le report des rencontres qui concernent des clubs dont le Canton ne permet plus de jouer et autorisait certaines équipes à fouler les pelouses. Avec les nouvelles mesures de la Confédération, cette règle s’applique désormais à tous.

Cela signifie que toutes les formations de LNB se retrouvent en pause forcée et ne peuvent plus s’entraîner collectivement.

Florian Charlet