Yverdon-les-Bains - C’est devant une Cour criminelle qu’un prévenu nord-vaudois de 36 ans, a comparu hier pour de multiples infractions. Enchaînant les maladresses, il n’a pas admis les actes les plus graves.
Injures, lésions corporelles et tentatives de contrainte sexuelle, la liste des méfaits qu’aurait commis un Nord-Vaudois d’origine sicilienne que nous appellerons Roberto est longue comme un jour sans pain. Il comparaissait hier devant la Cour criminelle de l’arrondissement du Nord vaudois, en l’absence de sa victime, retournée dans son pays d’origine.
Celle-ci, une Brésilienne qu’il a connue en 2017, a vécu l’enfer pendant des mois. Point culminant de cette relation conflictuelle, une agression sexuelle présumée, lors de laquelle l’accusé l’aurait contrainte à une sodomie, suivie d’une fellation. «C’est complètement faux!, assure l’homme. Je suis contre ce genre de pratiques. Petit, ma grand-mère me disait que si on le faisait avec une femme, c’est qu’on pouvait le faire avec un homme. Or, je suis quelqu’un que l’on qualifierait d’homophobe.»
Il ne s’agit pas du seul point maladroitement remis en cause par le prévenu. Celui-ci nie également avoir serré le cou de son ex-compagne jusqu’à ce qu’elle se sente étouffer, tout comme d’avoir menacé de mort, cette femme et sa famille. «Je n’ai même pas l’argent pour aller en Italie, indique Roberto. Alors le Brésil…».
L’accusé n’a pas admis non plus avoir enfermé la victime dans leur appartement commun, assurant qu’une seconde porte d’entrée existait. Cet élément n’avait pas été porté à l’attention de la procureure, ce qui a fait tiquer la partie plaignante. «Vous avez été entendu trois fois, a fait remarquer Me Manuela Ryter, avocate de la victime. Jamais vous ne nous avez fait part de l’existence de cette porte, ni des dictons de votre grand-mère. Comment se fait-il que l’on découvre votre aversion morale pour la sodomie aujourd’hui?» Premièrement, sa mémoire lui a joué des tours, s’est défendu le prévenu, accro à la cocaïne durant plusieurs années. Son esprit ne s’en remettrait que maintenant. Ensuite, Roberto a affirmé «ne pas faire confiance à la procureure» et vouloir discuter de ces éléments devant «des juges compétents».
Dévoré par la jalousie
Seule certitude, Roberto était un homme extrêmement possessif, qui n’hésitait pas à violenter son ex-partenaire lorsque sa jalousie prenait le dessus. «Mais jamais en l’attachant», insiste le prévenu, contrairement à ce qu’affirme la plaignante. «Elle ment, se défend Roberto. Ça ne correspond pas à mon caractère de lui lier les mains. C’est triste à dire, mais je lui aurais plutôt collé une bonne gifle.» Le prévenu a également expliqué d’autres coups infligés par les tenues de son ex-compagne, ainsi que les sourires qu’elle pouvait adresser à d’autres hommes.
À la fin de la journée, Me Regina Andrade, l’avocate de Roberto, semblait agacée par les interventions de son client, celles-ci aggravant son cas. Or les dernières déclarations de l’accusé n’ont pas dû la rassurer. En effet, ce dernier a laissé entendre qu’il serait prêt à commettre un meurtre si un homme avait un comportement similaire au sien avec sa fille. «Dans un tel cas de figure, je finirais en prison pour vingt ans», a indiqué Roberto. Une affirmation que la partie plaignante n’a pas manqué de souligner et qui a même soulevé des inquiétudes supplémentaires quant au risque de récidive de Roberto.
L’audience se poursuit ce jour.