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Adieu à un grand ami de la nature

19 novembre 2020

La faune et les plantes n’avaient aucun secret pour Henri Ceppi, personnalité de la région qui s’en est allée à l’âge de 88 ans.

Les membres du Cercle ornithologique et de sciences naturelles d’Yverdon-les-Bains (COSNY) sont en deuil, pleurant Henri Ceppi, leur ami et membre fondateur en 1968. «Vous m’avez aimé, ne pleurez pas. Mais contemplez la nature, les plantes, les animaux, les jardins, les forêts, les montagnes. Ainsi je serai avec vous.» C’est pourtant avec ces mots qu’Henri Ceppi s’en est allé le dimanche 8 novembre.

Pour ceux qui n’ont pas connu Henri Ceppi, il faut préciser qu’il fut l’un des plus grands connaisseurs de la flore du Pays de Vaud, lui qui avait établi l’inventaire de toutes les espèces de la flore sauvage ou subspontanée présente à Yverdon-les-Bains. Les sociétaires du COSNY, qui le regretteront longtemps, conserveront le souvenir d’enrichissantes balades à ses côtés, ce qui adoucit partiellement leur peine. «Il nous a promenés un peu partout, mais il avait aussi ses coins favoris, en particulier le Mont de Chamblon avec ses chênaies, les Rapilles de Baulmes avec leurs manciennes, la Chassagne d’Onnens et ses orchidées, et le Vallon des Vaux avec ses fougères. Il ne se contentait pas de nous donner le nom des plantes, il nous montrait les caractéristiques permettant de les reconnaître, il nous faisait aussi mieux comprendre leur folle aventure au cours de l’évolution», relèvent-ils.

Et d’ajouter: «En plus de nous parler des plantes, Henri avait également du talent pour écrire d’innombrables articles botaniques, des exposés qu’il réalisait lui-même de A à Z, de la recherche à la mise en page, en passant par la rédaction, la dactylographie, l’ajout d’illustrations, les photocopies et la distribution en mains propres lors des sorties du COSNY.»
Henri Ceppi a ainsi publié régulièrement des articles et comptes-rendus dans la revue semestrielle Cosny info. Il avait une curiosité débordante qu’il partageait avec ses amis, «enseignant tour à tour les mystères des fleurs, des fruits, des feuilles, des bourgeons, de la chlorophylle et du nectar pour les abeilles. Il savait tout, mais sa qualité principale était la simplicité». Il a, en particulier, signalé une plante très rare qui poussait entre les pierres du clocher du temple: l’épervière des orties.

Pour beaucoup, Henri Ceppi fut donc maître et ami, durant de nombreuses années. Un maître, car il connaissait à merveille le monde des plantes, qu’il savait en parler, les appelait toutes par leurs noms. Et un ami, qui plus est souriant, car c’est ainsi qu’il était perçu de tous.

Tessinois d’origine

Mais Henri Ceppi n’était pas qu’un botaniste épatant. Il a aussi été longtemps actif au Musée d’Yverdon, collaborant avec Émile Sermet et Jacques-Louis Wyss à la section des sciences naturelles. Beaucoup se souviennent encore des vitrines «dioramas», malheureusement disparues… Ce père de deux enfants et grand-papa était membre et président d’honneur de Pro Ticino, cultivant ainsi un lien fort avec son canton d’origine. Il fut aussi actif au sein des écoles catholiques d’Yverdon et, plus près de nous, a beaucoup hanté les Cartons et Jardins du Cœur.

Pour l’anecdote, il avait habité à la rue Henry-Correvon, célèbre botaniste, dont les livres édités par Delachaux et Nestlé sont recherchés. Plus tard, résident d’un appartement protégé aux Quatre-Marronniers, il faisait régulièrement des conférences liées à la botanique, avec promenades démonstratives dans les jardins de l’établissement. Il prenait la peine d’établir une feuille explicative qu’il distribuait généreusement aux personnes intéressées.

Dans la banque

Certains ont également connu Henri Ceppi lorsqu’il travaillait à la Banque Vaudoise de Crédit, à la rue du Casino, après des débuts au Crédit Yverdonnois, ou comme client de la librairie Schaer. Grand amateur de livres (outre les livres de botanique), il se rendait régulièrement à la Foire aux livres de la paroisse pour faire le plein de policiers.

Rédaction