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Affaire Guignard: peine ferme réduite à 6 mois

10 mars 2021

Philippe Guignard a vu sa peine de prison allégée par la Cour d’appel du canton de Vaud. Condamné pour escroquerie, le célèbre pâtissier est toujours sanctionné par une peine de prison de 3 ans, mais la part ferme diminue de 18 à 6 mois.

« Je suis satisfait. C’est un signal fort qui doit me permettre d’aller de l’avant », a réagi Philippe Guignard, qui a reçu mercredi le dispositif du jugement. « Cette affaire a été très douloureuse. Je veux maintenant me reconstruire », a-t-il ajouté, contacté par Keystone-ATS.

L’ancien roi des fourneaux a expliqué qu’il espérait désormais un aménagement de peine « adapté » à sa volonté de réinsertion professionnelle. « J’ai envie de nouveaux projets qui resteraient à ma taille », a relevé le pâtissier. Il avait expliqué la semaine dernière durant son procès qu’il avait déjà été approché par des entreprises.

Argent détourné

Philippe Guignard a été condamné pour avoir dupé 16 victimes entre 2011 et 2013 avec un projet immobilier dans son fief à Orbe. Il avait en réalité utilisé leur argent, plus de 3,2 millions de francs, pour éponger des dettes personnelles et celles de sa société, alors aux abois.

Face aux juges de la Cour d’appel, il a reconnu avoir « failli » et présenté plusieurs fois ses excuses. Il a répété que son objectif avait toujours été de sauver son entreprise, pas de gruger des investisseurs. Il a certes reconnu une gestion fautive, mais réfuté le délit d’escroquerie.

« Meilleure attitude »

Pour son avocate Me Marianne Fabarez-Vogt, la Cour d’appel a tenu compte du fait que Philippe Guignard ne s’était pas enrichi personnellement dans cette affaire. Elle a aussi estimé que la « meilleure attitude » de son client durant son procès en appel avait pesé dans la balance.

En juillet dernier en effet, en première instance, Philippe Guignard s’était montré peu discipliné, affichant un comportement lunatique. Le fait, selon son avocate, de la bipolarité aigüe qui lui a été diagnostiquée depuis. « Il a fait de gros efforts depuis sept mois pour se soigner. La Cour doit en avoir tenu compte », a noté Me Fabarez-Vogt.

Elle aussi « très contente » de ce jugement, l’avocate a estimé qu’elle n’aurait pas pu obtenir davantage de la Cour d’appel. Elle ne fera pas recours au Tribunal fédéral.

Escroquerie reconnue

La satisfaction est aussi de mise pour le Ministère public. « Le principe de la condamnation et l’essentiel des peines ont été confirmés », a commenté le procureur Anton Rüsch.

Selon lui, la gravité des faits a été reconnue. « L’escroquerie a bel et bien été réalisée », a-t-il souligné, relevant toutefois que la Cour d’appel avait tenu compte de la situation « très particulière » de Philippe Guignard.

Egalement jugé dans cette affaire, un notaire retraité a vu sa peine de 24 mois avec sursis confirmée. Un jeune financier, lui aussi condamné pour complicité d’escroquerie, s’en est mieux tiré, sa peine ayant été réduite de 20 à 12 mois avec sursis.

« Les accusés ont contesté jusqu’au bout les faits qui leur étaient reprochés, à savoir l’escroquerie et la complicité d’escroquerie. C’est dommage », a relevé Anton Rüsch.

Le quatrième homme jugé dans cette affaire, un promoteur immobilier, n’avait pas contesté sa peine de 12 mois avec sursis, écopée en première instance, pour gestion déloyale aggravée et gestion fautive.

ATS