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Affluence pour la Présidentielle

24 avril 2017 | Edition N°1981

Yverdon-les-Bains – Un bureau de vote était ouvert, hier, pour que les Français établis dans le Nord vaudois puissent exprimer leurs choix. Petit tour d’horizon.

Entre 11h30 et 12h15, c’était le «rush» devant le bureau de vote. ©Bayron Schwyn

Entre 11h30 et 12h15, c’était le «rush» devant le bureau de vote.

Entre deux foodtrucks se dresse une longue file d’attente, en plein soleil de midi. Tous Français établis dans la région, ils s’apprêtent à entrer dans le bureau de vote provisoire niché au cœur d’Y-Parc, en périphérie d’Yverdon-les-Bains. Hier, l’entrée principale du CEI 1, rue Galilée 15, s’est transformée tout spécialement pour accueillir quelques-uns des «Français de l’étranger».

«C’est une chance d’avoir l’opportunité de voter ici», lâche Louis Lhotellerie, 28 ans, qui souligne les enjeux de cette Présidentielle au sortir de l’isoloir.

 

Près de 5000 électeurs

 

«En tout, environ 5000 électeurs sont inscrits au Centre d’Yverdon-les-Bains, qui regroupe quatre bureaux», nous apprend Olivier Mauvisseau, consul général de France à Genève, qui organise les bureaux de vote pour toute la Suisse romande. Au sein des six cantons de sa juridiction, environ 112 000 Français sont inscrits sur les listes électorales.

Le consul précise aussi que le canton de Vaud héberge 60 000 citoyens de l’Hexagone, soit la plus grande communauté de ce côté du Röstigraben.

Les chiffres de participation aux scrutins ne sont pas comptabilisés d’années en années pour chaque bureaux de vote. Difficile, dès lors, de connaître la participation exacte aux élections présidentielles, au sein des différents bureaux.

 

Simple et presque identique

 

Après quelques minutes d’attente, les électeurs sont soumis à un contrôle de sécurité sommaire. Pièce d’identité à l’appui, chaque électeur se présente, signe, puis est dirigé vers le secteur qui le concerne. Là se trouvent les enveloppes et les noms des onze différents candidats. A l’électeur d’en choisir au moins deux. Un petit tour dans l’isoloir, et la précieuse voix est glissée dans l’urne scellée jusqu’à la fermeture à 19h. Procédé simple et quasi identique à celle en vigueur de l’autre côté de la frontière. L’équipe qui veille au bon fonctionnement du dispositif est presque entièrement bénévole, composée d’un président, d’un secrétaire et d’assesseurs présents au nom des candidats, pour qu’aucune fraude ne soit commise.

 

Des enjeux de taille

 

Toutes les personnes interrogées convergeaient sur un point : les enjeux de cette élection sont bien au-dessus de ceux des précédentes éditions.

 

 

Johanne Mayor – Sa voix pour François Fillon

Johanne Mayor ©Bayron Schwyn

Johanne Mayor

Binationale, Johanne Mayor, 23 ans s’est déplacée avec son compagnon pour donner sa voix au candidat du parti Les Républicains, François Fillon. «Au vu de la dernière présidentielle, qui m’a beaucoup déplue, je trouvais important de donner ma voix pour le candidat avec lequel je suis le plus en accord», avance-t-elle.

Elle ajoute : «Ce ne sont pas les mêmes enjeux que les votations qu’on a l’habitude d’avoir en Suisse. En France, on ne nous demande pas souvent notre avis, les répercussions sont beaucoup plus importantes et nous influencent jusqu’ici».

 

 

Hélène Sève Jean-Claude – Couple uni contre les extrêmes

Hélène Sève Jean-Claude ©Bayron Schwyn

Hélène Sève Jean-Claude

«Je ne voudrais pas que Madame Le Pen soit présidente, je ne suis pas d’accord avec ses idées», clame, sans hésiter, Hélène Sève, 73 ans, établie depuis l’âge de 20 ans en Suisse avec son mari. Elle et Jean-Claude se sont avant tout déplacés pour voter «contre les extrêmes». Elle, a donné sa voix à Emmanuel Macron, lui a fait le choix de François Fillon. Et pour le second tour ? «S’il ne reste que Mélenchon et Le Pen, je vais voter blanc», explique Hélène Sève, regrettant que cette option ne soit pas prise véritablement en considération.

 

 

Mylène Girelli – Pour la jeunesse de Macron

Mylène Girelli ©Bayron Schwyn

Mylène Girelli

«Je vote Emmanuel Macron parce qu’il réfléchit plus comme un jeune et qu’en étant élu il offrira une nouvelle place à la jeunesse. Je pense que sa force, c’est justement de n’être ni de droite ni de gauche», explique Mylène Girelli, 28 ans, venue de Thierrens accompagnée de son compagnon. «C’est le seul moment où l’on peut faire entendre sa voix. J’ai grandi en France et toute ma famille y réside encore, si bien qu’il sera toujours important pour moi de m’exprimer au sujet de mon pays.»

 

Bayron Schwyn

Rédaction