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Agatha Christie à la Tournelle
Les représentations auront lieu les 23, 24, 25, 26, 30, 31 janvier et les 1er et 2 février. La soirée du 2 février affiche déjà complet.

Agatha Christie à la Tournelle

15 janvier 2025 | Méribé Estermann
Edition N°3870

La troupe de la Tournelle nous présente sa prochaine représentation, La Souricière d’Agatha Christie. Mise en scène par Doris Naclerio, la pièce nous plonge dans ce mystère londonien, adapté aux planches urbigènes.

Si la tragédie grecque était à l’honneur l’année dernière, la troupe du Théâtre de la Tournelle a voulu s’éloigner des classiques en ce début d’année en choisissant une pièce policière. Pour sélectionner leurs représentations, les membres de la troupe commencent par lire les textes proposés par chacun. Ils choisissent ensuite un texte qui plaît à tout le monde, mais qui donne aussi de l’inspiration à leur metteuse en scène, Doris Naclerio. Cette dernière nous parle de la pièce plus en détail.

Une pièce radiophonique

L’inspiration est apparemment arrivée avec La Souricière: «Il y a deux côtés qui m’ont plu dans cette pièce, explique-t-elle. Le premier, c’est qu’il s’agit à la base d’une pièce radiophonique, ce qui veut dire qu’il y a tout un jeu qui peut être fait par rapport à ça.» Ainsi, à la radio, l’inventivité et l’imaginaire sont fortement mis à contribution du spectateur, qui se sert des mots comme vecteurs pour imaginer les lieux et les personnages. «Ce n’est pas comme une pièce normale où on donne un peu toutes les informations», continue Doris Naclerio.

La metteuse en scène explique donc comment elle a dû trouver des combines pour adapter la pièce, mais aussi jouer avec le contraste entre la description et la réalité de faire avec ce qu’elle pouvait. «Il y a cet espèce de décalage entre les deux, qui permet en fait beaucoup d’humour. On s’est par exemple amusés à annoncer un personnage qui ne colle pas du tout avec l’apparence de l’acteur. Il y a donc ce côté d’humour anglais décalé, dans lequel j’ai voulu ajouter des touches un peu personnelles.»

Des personnages loufoques

Un deuxième côté intéressant pour la metteuse en scène: les personnages, très caricaturaux, à l’Agatha Christie – un terrain passionnant pour permettre aux comédiens de s’amuser avec les personnages. «Finalement, tout le monde a un petit mystère ou un petit quelque chose qu’il ne veut pas révéler aux autres, ce qui rend tout le monde suspect, expose Doris Naclerio. Donc les comportements ne sont pas logiques tout le temps, ils font une chose et ils disent le contraire. Je trouvais que la construction de la pièce était vraiment très bien faite pour permettre aux comédiens de jouer avec ça.»

Question de rythme

La metteuse en scène revient sur la difficulté qui existe au théâtre de faire rire les gens: «La question, c’est de savoir si le public va comprendre ce décalage, cet humour. Faire rire les gens, au théâtre, c’est compliqué. Ce n’est pas seulement des gags de texte et des personnages loufoques, c’est aussi le rythme qu’on donne aux scènes. Tout le monde le dit,  au théâtre, c’est plus compliqué de faire rire que de faire ressentir de l’émotion.» Pourtant, Doris Naclerio a confiance dans sa pièce: «On va voir si le public va suivre, mais je pense qu’il va avoir du plaisir.» Elle a également confiance en son public, fidèle depuis la fondation de la troupe en 2008. «C’est quand même la troupe de la Tournelle, qui est là depuis toutes ces années, c’est un peu un rendez-vous par rapport au public habituel d’Orbe et environs. Et puis, il y a déjà une soirée pleine (ndlr: le 2 février), c’est donc plutôt enthousiasmant!» conclut-elle.


La Souricière d’Agatha Christie

Londres, 1950, un soir de chute de neige. Une certaine Mme Maureen Lyon a été étranglée au 24 Culver Street, non loin du Manoir-hôtel Monkswell où logent le couple Ralson et ses hôtes particuliers. L’après-midi suivant, le juvénile inspecteur Trotte annonce aux tenanciers de la pension et à leurs invités que le meurtrier de la veille se trouve parmi eux. C’est alors que l’enquête commence…

La Souricière est la pièce qui totalise le plus grand nombre de représentations consécutives au monde. En effet, depuis sa création à Londres en 1952, elle y est jouée tous les soirs sans interruption, et elle a passé le cap des 25 000 représentations en 2012!

Elle a été originellement écrite comme une pièce radiophonique en 1947, pour les 80 ans de la reine Mary, et les spectateurs sont priés, via la dernière réplique, de ne pas divulguer son dénouement célèbre: «Chers spectateurs, complices du crime, merci d’être venus. Et de ne pas révéler l’identité du meurtrier.» Les Urbigènes devront donc prendre garde à tenir leur langue!