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Il aime la boxe autant qu’il déteste perdre
Vincent Kees n’a pas perdu un combat en 2017. ©Michel Duperrex

Il aime la boxe autant qu’il déteste perdre

3 mai 2017
Edition N°1988

Boxe – Vincent Kees s’est aguerri avec les coups qu’il a reçus. Dans dix jours, l’Yverdonnois participera aux Championnats romands, où il espère faire mieux que sa place de finaliste de l’an dernier.

Vincent Kees n’a pas perdu un combat en 2017. ©Michel Duperrex

Vincent Kees n’a pas perdu un combat en 2017.

Voilà quatre ans que Vincent Kees s’est tourné vers la boxe. A cette époque, le jeune homme pesait 115 kg et ne se voyait pas devenir un sportif endurci. «C’est mon frère qui m’a poussé à m’y mettre. Enfin, je rectifie : il m’a forcé à le rejoindre ! Mais j’allais m’entraîner à reculons, je n’aimais pas ça», admet l’Yverdonnois, qui participera aux Championnats romands à Martigny les 13 et 14 mai.

D’abord, il a pris des raclées. Infligées par son frère, sur lequel il a petit à petit pris le pas, puis par d’autres adversaires, toujours plus costauds. A chaque fois, son envie a été décuplée par les coups qu’il a reçus, jusqu’à développer une véritable haine de la défaite : «Je ne pouvais pas supporter de me faire dominer, de perdre mes combats. Alors je revenais m’entraîner, décidé à corriger ce qui n’avait pas fonctionné la veille.»

Vincent Kees ne se trompe pas en parlant de «la veille». Perfectionniste, il ne se repose pas, ou peu. Habitant aujourd’hui à Champagne, il prend son vélo et traîne presque tous les jours son mètre 94 jusqu’au collège du Fontenay de la Cité thermal, où se situe la salle du Club yverdonnois de boxe dans laquelle il s’entraîne. «Je ne monte pas sur le ring sept jours sur sept, il m’arrive également d’aller courir plusieurs fois par semaine, ce qui ne me serait jamais venu à l’esprit sans la boxe.»

Depuis 2013, le sportif a perdu environ 35 kilos, ce qui lui permet de militer avec les -81 kg. «J’ai essayé de descendre plus bas mais, par rapport à ma taille, cela devenait vraiment compliqué. Il m’arrivait de manquer d’énergie, notamment.» C’est dans cette catégorie que le Nord-Vaudois prendra part aux Championnats romands.

 

Faire mieux, toujours

 

Il reste, d’ailleurs, sur une défaite frustrante dans cette compétition. De celles qui forgent son mental de guerrier : «C’était l’an dernier en finale. J’avais trop réfléchi, à tel point que j’en avais oublié ce qui fait ma force habituellement.» «C’est le problème de notre sport à l’heure actuelle, regrette son coach, Fabian Gregorutti. Aujourd’hui, on possède une immense banque de données sur tous les boxeurs. A force de connaître chaque trait de notre futur adversaire, on oublie de se focaliser sur le plus important : nous-même.»

En Valais, Vincent Kees tentera de se relever de ses échecs pour revenir encore plus fort, comme il a déjà su le faire par le passé. D’autant plus qu’il arrive au rendez-vous romand invaincu depuis le début de l’année, puisqu’il a remporté les deux combats qu’il a disputés.

Qu’il s’y impose ou non, cela ne changera pas les objectifs du combattant du CYB. «C’est encore trop tôt pour parler des Championnats suisses, lance Vincent Kees. C’est un tout autre niveau. J’espère simplement pouvoir aller le plus loin possible, même si je sais bien que, à 29 ans, je ne suis pas en avance. C’est un sport éprouvant, où l’on prend beaucoup de coups. Néanmoins, si l’on s’entretient bien, il est possible de durer bien au-delà de la limite pour beaucoup d’autres disciplines. Alors, tant que le corps suivra, j’essaierai d’avancer.»

Florian Vaney

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