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Aînés yverdonnois poussés à l’ exil à Château d’Oex

7 novembre 2013

Les personnes âgées dont l’emménagement au Parc Saint-george a été reporté en raison de retards dans les travaux seraient plus nombreux que ne le laissait entendre le promotteur. La tension monte.

Micheline et René Balzli ont dû quitter, hier, leur chambre de l’Expo Hôtel, car elle ne répondait pas à leurs besoins en tant que personnes en situation de handicap.

Installé depuis samedi soir dans une chambre de l’Expo Hôtel, à Montagny-près-Yverdon, en attendant de pouvoir prendre possession de son logement au Parc Saint-George, le couple Balzli n’a pas souhaité prolonger son séjour à cause des difficultés liées à son état de santé.

«Ce matin, j’en avais ras-le- bol. Nous sommes tous les deux handicapés et nous n’arrivons pas à prendre notre douche car il n’y a rien pour s’accrocher et nous avons peur de tomber. Les soins sont arrivés avec une heure de retard à 11h, alors j’ai préféré attendre qu’on soit à Château d’Oex», indique Micheline Balzli. Agée de 86 ans, elle avoue néanmoins avoir mieux digéré la situation que son mari, qui aurait sans doute préféré vivre ses 91 printemps ailleurs qu’à l’hôtel.

Domicilié 35 ans durant à la rue des Moulins, à Yverdon, le couple Balzli fait partie des retraités qui devaient emménager le 1er novembre au Parc Saint-George, une résidence adaptée aux retraités et personnes à mobilité réduite située dans la Cité thermale.

«La date d’entrée a dans un premier temps été reportée d’un jour, car il y avait des problèmes d’accès, mais le déménageur, qui s’était rendu sur place avec d’autres personnes la veille, nous a signalé l’absence de portes et le manque de mobilier de cuisine», précise Christiane Schwab, la fille du couple nord-vaudois.

Contacté dans l’enchaînement, Markus Schmid, le représentant de la société immobilière Age3, responsable du projet immobilier du Parc Saint-George, a répondu qu’il allait voir avec le menuisier si la pose de portes était possible afin de permettre de déposer les cartons. Au final, les biens du couple seront confiés à un garde-meubles et une solution de logement provisoire à l’hôtel a dû être trouvée. «Mon frère a des escaliers pas du tout pratiques pour mon père et je ne dispose que d’un lit d’amis pas assez large pour un couple de personnes âgées», déclare Christiane Schwab.

Les ennuis de santé des deux aînés les ont ensuite incités à quitter l’Expo Hôtel, proposé par Markus Schmid mercredi dernier.

«Nous nous sommes arrangés avec le Centre médicosocial pour être hébergés temporairement dans un établissement médico-social de la région», indique Micheline Balzli. Le couple devra finalement se rendre à Château d’Oex, faute de place à proximité.

L’incertitude du délai

«On espère que, dans quinze jours, on pourra emménager au Parc Saint-George», déclare l’aînée, qui s’apprête à prendre un dernier repas de midi au restaurant proche de l’hôtel avant de partir pour les Alpes vaudoises en compagnie de son mari et de sa belle-fille.

Au téléphone, leur fille abonde dans leur sens. «Il faudrait que cela soit fini un jour. Lorsque nous avons visité l’appartement au printemps dernier, seules deux ou trois personnes travaillaient sur les lieux», observe-t-elle.

Six personnes ont été relogées temporairement à l’Expo Hôtel

«Je n’avais pas d’endroit où dormir»

Une autre personne touchée par le non respect du délai lié à la date de son entrée au Parc Saint-George a témoigné de la précarité de la situation dans laquelle elle s’est retrouvée. «Le 1er novembre, je suis partie de la maison de retraite car j’avais résilié mon bail au 31 octobre.

On m’a demandé d’attendre jusqu’au 3 et je n’avais pas d’endroit où dormir», affirme la dame de 68 ans, qui ne préfère pas dévoiler son identité.

«J’avais déposé les meubles chez un copain à Baulmes samedi dernier et nous envisagions d’aller chercher les clés de mon nouvel appartement pour les y décharger et les monter dans l’après-midi. Ma fille a reçu un téléphone samedi matin pour nous indiquer que cela n’était pas possible», déclare la future résidente.

Cette dernière a finalement pu prolonger son séjour aux Jardins de la Plaine jusqu’à lundi dernier, avant de se voir attribuer une chambre à l’Expo Hôtel. «Le pire, c’est que mon manteau d’hiver se trouve dans le garde-meubles. Je crève de froid», s’indigne-telle.

Le couple Balzli compris, six personnes au total ont été relogées à l’Expo Hôtel, selon le promoteur Markus Schmid.

Ludovic Pillonel