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Alain Blaser signe la première victoire de sa carrière atypique

29 octobre 2014

Rallye – Professionnel depuis 2006, le pilote de Champtauroz a remporté, le week-end dernier, le Rallye national du Valais, qui s’est déroulé en marge de l’épreuve internationale. Rencontre.

Alain Blaser habite à Champtauroz depuis quatre ans. © Pittet

Alain Blaser habite à Champtauroz depuis quatre ans.

Pendant qu’Esapekka Lappi s’adjugeait le mythique Rallye international du Valais, le week-end dernier, Alain Blaser écrivait l’une des plus belles lignes de son palmarès en remportant l’épreuve nationale organisée, pour la première fois depuis longtemps, en marge. «J’ai signé là ma toute première victoire, s’enthousiasme le sympathique quadragénaire. Bien sûr, c’est un petit rallye, mais voilà, je l’ai gagné!»

Lancé dans l’aventure

Ses autres principaux faits d’armes? Une belle septième place sur le Rallye Lyon-Charbonnières-Rhône en avril dernier et une troisième place au général du championnat suisse des rallyes 2004. «Entre-temps, je dois reconnaître que je n’ai pas fait beaucoup de résultats significatifs», glisse-t-il, entre deux gorgées de café, assis à la table du salon de sa villa de Champtauroz. Et pourtant, il n’est pas un amateur de sport automobile tout à fait comme les autres. Cela fait huit ans qu’il vit de sa passion, «et ça marche plutôt bien», sourit-il.

Alain Blaser a commencé à rouler en 1998 et, comme tous les pilotes, il a cherché des sponsors pour boucler son budget. En 2006, alors que sa société s’essouffle, cet employé de commerce de formation et entrepreneur de vocation se dit qu’il va essayer de se consacrer uniquement à sa passion pour le rallye. «Tout le monde m’a dit que j’étais fou, se souvient-il. Mais voilà: en me levant tôt le matin et en rentrant tard le soir, j’ai réussi.»

Un aspect commercial

La Peugeot 307 WRC qui lui a permis de briller au Rallye du Valais. DR

La Peugeot 307 WRC qui lui a permis de briller au Rallye du Valais.

Sa déclaration d’impôts indique ainsi qu’il est pilote professionnel. Mais il avoue qu’il a un peu de peine avec le terme. «Car il faut être clair: à plus de 80%, mon travail, c’est rechercher des sponsors et trouver des moyens de les mettre en valeur.» Pour réussir à se sortir un salaire décent, Alain Blaser ne manque pas d’imagination: il arpente toute la Suisse romande et vend des encarts sur des sets de table qu’il personnalise par région («j’en produis près d’un million par année»), il dispose de quelques véhicules qu’il propose en location et il vend également des espaces sur sa voiture de course.

Surtout, le pilote établit son calendrier de courses en fonction de l’intérêt de ses partenaires, choisissant de participer aux rallyes les plus populaires en Suisse et en France, sans chercher à faire un championnat complet. «Je participe aux épreuves pour lesquels je trouve un financement», clarifie-t-il. D’ailleurs, et même si ce sont vraiment les rallyes qui l’animent, il s’aligne aussi lors de quelques slaloms chaque année, lorsque ses sponsors le sollicitent. «Je dois vivre, je ne peux pas faire de caprice», glisse-t-il, lui qui a créé une société à responsabilité limitée pour encadrer ses activités.

En dépit des contraintes que son business plan lui impose, Alain Blaser vit de sa passion, comme en rêvent de nombreux jeunes sportifs, même s’il ne gagne pas toutes les courses auxquelles il participe. Dans le petit monde du rallye, son parcours atypique lui vaut même une certaine notoriété. N’aurait-il pas de quoi donner des idées à d’autres? «Peut-être, répond-il. Mais, vous savez, certains ont essayé de faire pareil et n’y sont pas parvenus. Il faut avoir une certaine fibre commerciale.» Il ne suffit pas toujours de tenir la route lors des spéciales pour être pilote professionnel.

 

Carte d’identité

Nom: Alain Blaser.

Domicile: Champtauroz.

Age: 44 ans.

Etat civil: Forme une famille recomposée avec son fils, ainsi que sa compagne et ses deux enfants.

Profession: Pilote.

 

Un succès pour Reuche et Deriaz

Le pilote neuchâtelois Laurent Reuche et son navigateur yverdonnois Jean Deriaz ont signé une sacrée performance lors du Rallye international du Valais, en s’imposant dans la catégorie des deux roues motrices. Il s’agit de la première victoire d’une Renault Clio R3T en championnat d’Europe des rallyes. Au classement général, le binôme romand a terminé à une belle douzième place. Il devrait participer au Rallye Tour de Corse dans quelques semaines, toujours dans le cadre du championnat d’Europe.

Lionel Pittet