Des centaines de personnes ont bloqué la capitale vaudoise, vendredi dernier. Sandra, une habitante de Villars-Burquin, raconte cette journée vécue de l’intérieur.
La journée s’annonçait mouvementée à Lausanne, vendredi. Plusieurs organisations avaient indiqué plus tôt dans la semaine le blocage de trois ponts dans la capitale vaudoise. Cette action visait à alerter la population et interpeller les politiques sur les conséquences du réchauffement climatique. Parmi les manifestants, on retrouvait de nombreux Nord-Vaudois. La Région a rencontré Sandra, une habitante de Villars-Burquin qui a participé à l’opération.
Pour cette mère de famille, la journée a débuté comme pour n’importe lequel des 3500 militants ayant pris part à la marche pour le climat, qui était autorisée par la police. Puis, lorsque le cortège est arrivé sur l’avenue Rhodanie, le blocage s’est organisé. «Ceux qui le souhaitaient pouvait continuer la marche telle que prévue, explique Sandra. Les autres pouvaient nous aider à bloquer le rond-point de la Maladière, tout proche.» Les trois ponts étaient en réalité une diversion, le véritable objectif des manifestants étant d’atteindre le giratoire. Mais la police, visiblement au courant de l’affaire, avait déjà posté plusieurs fourgons. Tant pis, les activistes, qui sont alors 600, selon les organisateurs, ont décidé de bloquer l’avenue sur laquelle ils se trouvaient.
Début des interpellations
Vers 14h, la tension est montée. «Comme la police nous sommait de quitter les lieux, nous avons accéléré le timing,» raconte Sandra. C’est alors que le prix Nobel vaudois Jacques Dubochet a pris la parole. «Un discours très ferme et lucide sur la situation de notre planète.» Les interpellations ont commencé et, aux alentours de 15h30, les manifestants se sont éparpillés. «C’était confus. On nous a dit de changer de rue et d’aller bloquer d’autres endroits, se souvient la mère de famille. J’ai perdu la personne qui m’accompagnait. Les gens couraient, suivis par la police, ça criait par moments. Vivre ça en Suisse, c’était irréel.»
Arrivée à la gare de Lausanne, Sandra s’est dirigée vers le train qui l’a ramenée dans le Nord vaudois. «J’avais le sentiment d’avoir fait ce que j’avais à faire. Si on organise ce genre de blocages, ce n’est pas pour importuner les gens, mais parce qu’on estime que la situation est urgente.»
Un combat qui continue pour la mère de famille. En effet, elle s’est rendue le lendemain à Berne pour participer à la manifestation nationale qui a rassemblé entre 60 000 et 100 000 participants.