Logo
Ambiance électrique autour des pédalos
©Michel Duperrex

Ambiance électrique autour des pédalos

21 juillet 2017 | Edition N°2043

Le Pont – A la suite du refus de la Municipalité de lui fournir de l’électricité, le gérant des pédalos a décidé de faire grève durant deux semaines. Il a repris son activité mercredi dernier.

Thomas Leuenberger ne comprend pas le refus de la Municipalité d’approvisionner son cabanon en électricité. ©Michel Duperrex

Thomas Leuenberger ne comprend pas le refus de la Municipalité d’approvisionner son cabanon en électricité.

«Je voulais tout simplement créer un endroit sympathique et convivial, mais la Municipalité ne l’entend pas de cette oreille», s’indigne Thomas Leuenberger, qui loue chaque été depuis six ans une dizaine de pédalos et de paddles, ainsi que quatre bateaux à rames et deux à moteur sur les rives du lac de Joux, au Pont.

La raison de sa colère ? L’Exécutif de L’Abbaye refuse de lui fournir de l’électricité pour qu’il puisse disposer d’un réfrigérateur à l’intérieur de son cabanon, afin qu’il vende quelques boissons non alcoolisées. Pour marquer son désaccord, le Combier a décidé de faire grève durant deux semaines, du 5 au 18 juillet, mais a finalement repris son activité, mercredi dernier. «Les touristes étaient étonnés et n’ont pas saisi pourquoi j’avais fermé mon cabanon, mais après leur avoir expliqué la situation, ils m’ont compris», confie le gérant des pédalos.

 

Génératrice interdite

 

Par ailleurs, le tenancier a reçu un courrier de la Municipalité lui interdisant de disposer d’une génératrice. «L’année passée, des habitants se sont plaints du bruit que cela engendrait, explique-t-il, dépité. On m’a suggéré d’installer des panneaux photovoltaïques, mais quand on voit les prix…»

Selon lui, un raccord avec la ligne électrique, située à deux mètres de son cabanon, lui permettrait de pouvoir disposer du courant. «On est au 21e siècle, les touristes ont, notamment, besoin de charger leur portable et à l’avenir, il y aura de plus en plus de bateaux électriques qu’il faudra recharger! s’offusque Thomas Leuenberger. De plus, je souhaiterais animer un peu plus les rives du lac, avec de la petite restauration, telle que des grillades, mais vu l’attitude de la Municipalité… C’est une entrave au commerce», poursuit-il.

Dès aujourd’hui, le gérant des pédalos a trouvé une solution temporaire, puisqu’il a pu se raccorder au réseau électrique d’un voisin, qui s’est rallié à sa cause.

 

«C’est un personnage un peu olé olé…»

 

«C’est dommage pour les touristes, car il y a déjà peu d’animations au bord du lac et la saison estivale est courte, confie une personne employée dans la restauration au Pont, qui préfère garder l’anonymat. Je ne comprends pas pourquoi, il (ndlr : Thomas Leuenberger) a décidé de faire grève. C’est un personnage un peu olé olé…» Quant à sa collègue, elle ne pense pas que le fait d’avoir cessé temporairement son activité améliorera les choses. «Au mieux, ça lui aura permis de prendre quelques jours de vacances», confie-t-elle.

Contactée, la Municipalité de L’Abbaye, par la voix de son syndic Christophe Bifrare, s’explique : «Si nous refusons de fournir de l’électricité à cet endroit, c’est pour la simple et bonne raison qu’il n’y en a pas besoin, puisque ce cabanon et l’espace autour de celui-ci sont officiellement (ndlr : il existe une convention d’usage) dédiés à la location de pédalos.» Et de préciser que «si Thomas Bifrare souhaite installer un réfrigérateur pour son usage personnel, il en a tout à fait le droit, mais qu’il n’est en aucun cas autorisé à vendre des boissons».

La Municipalité a, d’ailleurs, proposé au gérant des pédalos d’installer des panneaux photovoltaïques. «On peut trouver un tel équipement pour une somme de 1500 francs», affirme le syndic de L’Abbaye qui spécifie également que le gérant des pédalos s’acquitte, chaque année, d’un émolument de 100 francs pour exploiter la location de pédalos.

En ce qui concerne le fait que Thomas Leuenberger a décidé d’interrompre son activité durant deux semaines, le syndic considère que ce n’est pas à la collectivité de payer pour lui. «Si le gérant veut se priver de son revenu, c’est son problème», poursuit-il.

L’Office du tourisme de la Vallée n’a, quant à lui, pas souhaité commenter cette affaire.

Enregistrer

Enregistrer

Valérie Beauverd