Antal Nagy se rappelle au bon souvenir des Yverdonnois
17 août 2009La légende hongroise était de passage au Stade Municipal le week-end dernier.
«Antal Nagy? Une très grosse pointure, et un très bon souvenir!» Bernard Challandes, entraîneur du FC Zürich et champion suisse en titre, a vu passer de très grands joueurs dans sa carrière, mais le Hongrois, capitaine de sa sélection à la Coupe du Monde de 1986, l’a visiblement marqué: «L’arrivée d’Antal Nagy à Yverdon marque le début de la professionnalisation du club. J’avais lu dans France Football qu’il ne désirait pas forcément rester à Nancy, et j’ai appelé Arsène Wenger, qui était encore son entraîneur, mais en partance pour Monaco. Il ne m’en a dit que du bien, alors on a foncé, sans trop y croire au début. Antal était un joueur avec un énorme potentiel tactique, technique et physique. Et avec un certain caractère…»
De passage au Stade Municipal le week-end dernier, celui que beaucoup considèrent comme le meilleur joueur de l’histoire d’Yverdon Sport garde un excellent souvenir de son aventure nord-vaudoise: «Yverdon est pour toujours dans mon esprit. Je ne connaissais pas bien la Suisse, mais je m’y suis tout de suite senti très bien. J’avais signé à Nancy après la Coupe du Monde 1986, mais je ne voulais pas y rester après la relégation en deuxième division. Bernard Challandes et le président François Candaux sont venus me chercher et je ne regrette pas un seul instant de leur avoir dit oui!» L’homme, aujourd’hui actif dans la finance du côté de Budapest, mais au bénéfice d’une formation d’architecte, a ainsi régné sur la défense yverdonnoise quatre années durant, apportant également sa contribution à l’offensive grâce à la qualité de ses redoutables coup-francs. Qui ne se rappelle pas de ses huit buts inscrits la première année, ou du fameux tryptique magyar «Nagy-Kekesi-Dajka» de 1990?
Capitaine de la Hongrie 86
Une question demeure: le capitaine de la Hongrie ne regrette-t-il pas d’être passé à côté d’une carrière peut-être plus prestigieuse? «Non, je suis heureux de mon bilan. N’oubliez pas que je n’ai eu le droit de quitter la Hongrie que tardivement et je n’ai pas eu le choix: le Honved avait décidé pour moi que Nancy était la meilleure destination, je n’avais qu’à signer! Si je suis le meilleur joueur de l’histoire d’Yverdon Sport? Oh, disons que cela me fait plaisir de voir que je ne suis pas oublié et que j’ai laissé des souvenirs positifs, mais il y a eu d’autres bons joueurs et il y en aura encore. Disons que je suis peut-être l’un des meilleurs… », sourit malicieusement Antal Nagy, l’oeil vif.
Au fait, à plus de 50 ans, l’homme tire-t-il toujours aussi bien les coup-francs? Le Magyar se tient la hanche, visiblement un peu douloureuse, et sourit, encore: «Avec les yeux seulement…»