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Antonin Savary, la nouvelle crème de Gruyère, régale la Vallée

20 janvier 2020 | Edition N°2665

Le fondeur d’Avry-devant-Pont et sa cohorte de supporters ont fait le spectacle lors des courses du week-end, à la vallée de Joux.

C’est avec une ola suivie d’un émouvant ranz des vaches entonné avec ardeur que les nombreux supporters d’Antonin Savary ont accueilli leur protégé, samedi, à la sortie des athlètes. Touché, le jeune fondeur n’a pas boudé son plaisir devant ses proches, ses amis et camarades de club, leur consacrant du temps pour les remercier.

Le Gruérien de 17 ans venait de passer une sacrée journée, passant le cap des qualifications, puis des demi-finales du cross du ski de fond des Jeux olympiques de la Jeunesse, pour finalement terminer 7e d’une épreuve dominée par les impressionnants Scandinaves. De quoi combler un jeune homme décontracté et à la mordache rafraîchissante. «C’est un super résultat. Arrivé en finale, je me suis dit fais-toi plaisir, racontait-il. Oh, bien sûr, en voyant Siri Wigger remporter la course des filles, je me suis dit que ce pourrait être incroyable de réussir un exploit. Mais là, le niveau des premiers était trop élevé. Je me suis retrouvé un peu coincé dans la première montée, mais en voyant comment les meilleurs l’ont passée, j’ai compris qu’ils n’allaient pas laisser tomber ceux-là. À vrai dire, le matin, j’avais juste peur de ne pas passer la qualification. J’étais stressé, avec tous ces gens venus pour moi. Ça aurait été trop bête que ça s’arrête là.»

Des cuisses et du cœur

Antonin Savary a donné bien plus à ses fidèles, qui avaient les frissons amassés au sommet de la première terrible bosse du parcours. «Ça fait plaisir de voir le fiston à un tel évènement, mais on est plus tendus que lui, lâchait le papa, Yves Savary, entouré de la cohorte gruérienne armée de cloches et de drapeaux. On est nonante à être venus en car et, avec ceux qui ont fait le voyage par eux-même, certainement le double. Ces JOJ, ça rassemble; c’est génial cette ferveur.»

Ardu, le tracé des Grandes Roches n’a épargné personne. Les skieurs n’avaient aucun répit. «Je ne sais pas si les gens s’en rendaient bien compte, mais c’était hyper dur, reprenait Antonin Savary. Et même si j’ai pris un peu de force dans les jambes cette année et que je limite la casse en skating, j’ai un gabarit ridicule. Vous avez vu comment sont taillés les autres?»

Sur la piste, le Fribourgeois a arraché sa qualification pour quelques centièmes. «Je n’avais aucune attente particulière au départ de ce cross. J’espérais passer le prologue, puis j’ai essayé d’atteindre la finale. Et, pour finir, je ne voulais pas terminer dernier de cette finale», soulignait le fondeur, qui a fait presque aussi bien le lendemain, lors de l’épreuve de sprint, se classant cette fois 10e et toujours meilleur Suisse.

Filou et casse-cou

Devant la foule acquise à sa cause, Antonin Savary a tout bonnement pris son pied dans ce cross qu’il adore. «C’est là où je prends le plus de plaisir. Il y a tout ce que j’aime, avec des bosses et des gens à dépasser dans les descentes. C’est pour les filous comme moi. Et le saut, je suis partant pour qu’ils en fassent des plus gros, j’adore ça. Devant chez moi, je m’amuse à faire des sauts périlleux skis aux pieds. S’il y avait des bonus pour les figures, je deviendrais champion olympique!»

Développement dans notre édition papier

Manuel Gremion