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Antonio Maregrande: «Je suis persuadé qu’on va surprendre»

5 août 2015

Football – LNA féminine – Antonio Maregrande, l’entraîneur d’Yverdon Féminin, n’a pas eu les renforts espérés, faute de moyens en suffisance. Il comptera sur la solidarité de son groupe, dès ce week-end, moment de la reprise.

Antonio Maregrande vivra sa deuxième saison sur le banc yverdonnois. © Champi -a

Antonio Maregrande vivra sa deuxième saison sur le banc yverdonnois.

Il y a quelques semaines, à la fin de la saison passée, Antonio Maregrande tirait la sonnette d’alarme: «Yverdon Féminin doit franchir un cap.» En somme, le club doit trouver des fonds pour suivre le bon wagon, celui des meilleures équipes du pays. L’entraîneur menaçait, même, de s’en aller si des efforts en ce sens n’étaient pas entrepris.

A la veille du championnat (Yverdon reçoit Lucerne, ce dimanche à 14h), le Vaudois est toujours là, aux commandes. Est-ce dire qu’il a obtenu ce qu’il voulait? «Non. On a engagé des filles de ligues inférieures. J’avais bien des contacts avec des joueuses étrangères ou des Romandes de LNA, mais sans moyens, on ne peut pas recruter», regrette-t-il. Mais alors, pourquoi est-il resté? «La passion du foot. Je vois aussi les choses un peu différemment. Je n’avais pas, non plus, envie de laisser le club dans la difficulté. Ce n’est pas facile de retrouver un entraîneur avec un diplôme A. Et, surtout, vu la relation que j’ai avec le groupe, je n’ai pas voulu le laisser chavirer. On se mérite l’un et l’autre», énumère celui qui est tombé amoureux du foot féminin, cet «autre sport».

S’il a mis un peu d’eau dans son vin, Antonio Maregrande a toujours les mêmes idées sur la direction que doit prendre le seul club romand de LNA. «Ma crainte est que, si on ne devient pas intéressant pour la carrière des jeunes joueuses de Team Vaud, elles partiront dans d’autres clubs. On doit imaginer le futur différemment que par le passé.» Ce qui passe, à ses yeux, par une bien meilleure visibilité dans les médias. «Que reste-t-il du Mondial canadien pour nous, à présent?», s’interroge-t-il. Alors, et seulement alors, Yverdon Féminin trouvera les moyens qui lui permettront d’avancer.

Le recrutement est difficile. Pour les raisons financières évoquées précédemment, parce qu’il n’y a pas de sport-études adapté après Team Vaud, parce qu’il y a trop peu d’arguments pour convaincre. Alors Antonio Maregrande est allé chercher, plus bas, des filles passionnées, prêtes à tenter leur chance dans l’élite, à s’investir. Il en aurait souhaité dix, il en a eu six. «Je m’attends à être surpris», commente-t-il.

Quand il évoque la nouvelle saison, il parle du ventre mou, derrière les grosses machines Zurich, Bâle, Lucerne et Neunkirch, devenues inaccessibles. «L’idée est d’être le plus près du trio ou quatuor de tête. Soit tu y es, soit tu te bats contre la relégation, relève-t-il. J’ai l’expérience d’une année, et je viens avec plus de modestie, avec les pieds sur terre.»

Mais qu’ambitionne son équipe? «De jouer un football agréable, moderne, fluide et avec un esprit offensif.» Pour cela, il travaille beaucoup sur le mental de ses protégées, afin de faire douter les autres. Car il a confiance en ses filles. «Je ne m’attends à rien et, à la fois, je suis persuadé qu’on va surprendre. Je suis un peu fou, mais mes joueuses bossent. Oui, on va surprendre.»

 

Les transferts

Arrivées (6): Tania Chassot, 1996, gardienne, Derendingen (LNB); Gentiana Morina, 1994, attaque, Worb (LNB); Thaïs Hurni, 1998, défense, Team Vaud M18; Laura Müller, 1993, attaque, Etoile-Sporting (3L); Morena Tamburini, 1993, défense, Etoile-Sporting (3L); Dilan Imrak, 1995, attaque, Givisiez (1L).

Départs (5): Aurélie Fournier, 1992, Printse-Nendaz (3L); Virginie Clivaz, 1990, Chamoson (4L); Lindita Ibrahimi, 1996, pause; Justine Carrard, 1995, pause; Lucie Moret, 1994, étranger (travail).

Arrivées dans le staff: Stéphane Fink, entraîneur-gardiennes; Frédéric Chinarro, assistant + coach mental.

Manuel Gremion